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Fonderie Horne : Québec veut une dépollution accélérée et le déplacement de maisons

Radio-Canada a obtenu une partie des « mesures renforcées » demandées par le gouvernement Legault.

Des maisons du quartier Notre-Dame près de la Fonderie Horne

Le quartier Notre-Dame près de la Fonderie Horne à Rouyn-Noranda. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Jean-Michel Cotnoir

Le ministère de l’Environnement se fait plus sévère, à la suite de la pression des citoyens de Rouyn-Noranda, a appris Radio-Canada. Même s’il garde le plafond d’émissions polluantes à 15 nanogrammes d’arsenic par mètre cube dans l’air, Québec demande à la Fonderie Horne d'atteindre cette cible plus rapidement que prévu, donc en moins de cinq ans.

Cette accélération des exigences a été signifiée à l’entreprise jeudi, lorsque Glencore a reçu la nouvelle autorisation ministérielle qui détaille les règles auxquelles elle sera soumise dans les années à venir.

Selon nos sources, Québec doit dévoiler le mois prochain le contenu de cette autorisation, mais aussi toute une série de mesures renforcées pour rassurer la population inquiète des risques accrus de cancer.

En août dernier, le gouvernement Legault avait proposé que la Fonderie Horne soit soumise à un plafond d’arsenic de 15 ng/mètre cube d’ici 2027, soit cinq fois la norme québécoise de 3 ng/mètre cube.

Des consultations publiques ont eu lieu l'automne dernier, en ligne et en personne, consultations au cours desquelles 70 % des répondants du quartier Notre-Dame et 58 % des répondants de Rouyn-Noranda ont exprimé leur désaccord avec la cible proposée par Québec.

Le ministre de l’Environnement, Benoit Charette, avait promis de tenir compte des consultations et s’était dit prêt à être plus sévère, si c’est ça que voulait la population.

Dans un mémoire remis le dernier jour de ces consultations publiques, l'entreprise avait écrit que dans l'état actuel des connaissances et de la technologie, il ne lui était pas possible de faire plus [que 15 ng/mètre cube] ni plus rapidement.

Benoit Charette a affirmé, jeudi, avoir en main une analyse indépendante qui nous laisse croire que les exigences qui seront imposées à l’entreprise sont atteignables.

Il n’a pas été possible d’obtenir des réponses de la Fonderie Horne jeudi.

Éloignement des maisons

Parmi les mesures renforcées, Québec justifiera la nécessité d’éloigner certaines habitations du quartier Notre-Dame, jugées trop près de la Fonderie. Comme le révélait Radio-Canada en juillet, un projet de déplacer 80 maisons est à l’étude depuis plusieurs mois.

Le ministère des Affaires municipales et de l’Habitation a même réalisé une recension du nombre d’occupants et du type de logement dans la zone visée. Une sous-ministre adjointe de ce ministère a maintenant la responsabilité de coordonner l’action gouvernementale dans le dossier.

On voit les deux cheminées de l'usine au loin.

Le nord du quartier Notre-Dame est situé à quelques centaines de mètres de la Fonderie Horne. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Thomas Gerbet

Une des conséquences de cette zone tampon sera l’éloignement de la station de mesure la plus proche de la Fonderie. Cela devrait aider Glencore à atteindre plus facilement ses cibles.

Selon nos sources, le nombre de maisons visées n’est pas encore défini avec précision, mais les parties prenantes plus réfractaires à l’idée auraient fini par l'accepter, afin de réduire le risque d’exposition au maximum. La santé publique s’était déjà déclarée favorable à cette mesure.

La Ville est prête, si nécessaire, à s’impliquer dans ce projet de protection du public afin de bien soutenir les citoyens concernés, nous a répondu la municipalité de Rouyn-Noranda, jeudi, sans vouloir faire plus de commentaires.

Déjà, deux rangées de maisons ont été acquises par la Fonderie et détruites. D'autres propriétaires ont eu des contacts avec l'entreprise, depuis.

D’autres mesures renforcées

En plus de plafonds d’émission pour les métaux lourds (il n’y en avait pas dans la précédente attestation), le gouvernement va aussi exiger une multiplication des prises de données, notamment sur de nouveaux polluants retrouvés dans l’environnement. On peut penser aux terres rares, qu'on retrouve dans l'environnement.

Les métaux préoccupants pour la santé sont notamment le cadmium et le nickel, tous deux cancérigènes, et le plomb.

Le partage des données avec les citoyens pourrait aussi être facilité et plus transparent.

L’attestation devrait aussi contenir un volet sur les sols contaminés, avec des analyses et des exigences renforcées.

Le ministre Benoit Charette devrait se rendre à Rouyn-Noranda pour une annonce, le mois prochain, à moins que des contestations de l’entreprise retardent l’entrée en vigueur de l’attestation, qui avait été initialement promise pour novembre 2022.

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