Un plan d’action en éducation bien accueilli, mais jugé incomplet par le SEE

La composition des classes est la véritable priorité en éducation, selon le président du Syndicat de l'enseignement de l'Estrie. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada
« Les priorités en éducation énoncées par le ministre Bernard Drainville font écho à ce qui se passe sur le terrain, mais on oublie une priorité importante, soit la composition de la classe », estime le président du Syndicat de l'enseignement de l'Estrie (SEE), Richard Bergevin. Le ministre de l'Éducation a présenté jeudi son plan de match pour redresser la situation dans les écoles du Québec, et si Richard Bergevin est en accord avec ses propositions, il croit qu'il ignore la véritable priorité des éducateurs.
Le plan du ministre Bernard Drainville comprend notamment la revalorisation de la langue française, le renfort aux enseignants en classe, et le rétablissement d'une voie rapide pour le brevet d'enseignement.
Le président du SEEqui est la priorité la plus importante
. Le nombre d'élèves en difficulté... Doit-on avoir plus de classes spécialisées? Plus de techniciens en éducation spécialisée? Plus de psychoéducateurs? On a des besoins immenses et le ministre a été muet sur cet enjeu. On va lui rappeler, car on est en négociations nationales.
De plus, s'il estime tout de même que les enjeux soulevés dans le nouveau plan reflètent la réalité du terrain, Richard Bergevin se demande comment le ministère réussira à atteindre ses objectifs.
Le ministre énonce la problématique, mais ne donne pas de moyens encore, souligne Richard Bergevin. C'est là-dessus qu'on va juger le ministre et voir s'il fait un travail de qualité.
« On a hâte de voir quels moyens il va nous proposer. Ce n'est pas le premier ministre qui en parle, ce n'est pas la première fois qu'on en entend parler. Mais on n'a pas encore eu de moyens efficaces pour améliorer la situation. »
Solutions intéressantes
Richard Bergevin affirme que les solutions proposées sont tout de même intéressantes et réalistes pour répondre aux besoins.
Le brevet accéléré d'enseignement avancé par le ministre représenterait entre autres une bonne option pour former davantage d'enseignants au secondaire, selon lui. Ce brevet pourrait être obtenu lorsqu'une personne possède déjà un diplôme dans une matière scolaire, comme un baccalauréat en mathématiques ou encore en sciences. La mesure, rappelle-t-il, existait dans les années 1990, avant l'arrivée du baccalauréat en enseignement de quatre ans.
On a un besoin important de relève, affirme-t-il. On sait que dans les prochaines années, c'est au secondaire qu'il y aura la plus grande pénurie.
« Ce qu'on va faire attention, c'est l'insertion professionnelle. Soit de bien accompagner les gens qui n'auront pas fait beaucoup de stages, pas beaucoup d'expérience dans une classe. »
L'aide à la classe avancée par le ministre Drainville reçoit également un bon accueil de la part de Richard Bergevin. Cette aide existe déjà en Estrie à travers un projet pilote, et cela fonctionne très bien
, affirme-t-il. Cela amène des bras supplémentaires dans la classe.
Entre avoir un adulte ou deux adultes dans une classe, ça peut faire une différence importante pour des besoins matériels, pour accompagner un élève qui a besoin d'aller dans le corridor quelques minutes, pour toutes sortes de raisons,
donne-t-il en exemple.
Des données récentes révélaient que le taux de réussite de l'épreuve ministérielle de français en 5e secondaire avait chuté de manière importante en Estrie, à l'instar du reste du Québec.