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L’aide aux victimes d’abus sexuels doit arriver plus vite, disent des groupes albertains

Gros plan sur les bras de la femme et de l'homme

Des victimes de violence sexuelle témoignent que les services des centres d'aide leur ont évité de sombrer en leur permettant de se reconstruire (archives).

Photo : iStock

Radio-Canada

En Alberta, les victimes de violence sexuelle attendent parfois plus d’un an avant de pouvoir bénéficier de services de conseils et d’accompagnement psychologique. Les centres d’aide appellent la province à octroyer 14 millions de dollars supplémentaires par année pour répondre à la demande croissante.

Selon Services pour les victimes de violence sexuelle d'Edmonton (SACE), certaines victimes d’abus sexuels se retrouvent à attendre jusqu'à 14 mois pour obtenir des conseils individuels.

Cela n'a fait qu'augmenter régulièrement au cours des 12 derniers mois et je ne vois aucune solution à l'horizon, souligne la présidente-directrice générale de SACE, Mary Jane James.

Deb Tomlinson, la présidente-directrice générale de l’Association des services d'aide aux victimes d’agressions sexuelles de l’Alberta, note pour sa part que les centres d'aide d'Edmonton ont les plus longues listes d'attente de la province. Il y a une demande croissante de services et pas assez de ressources pour y répondre, et c’est le cas partout dans la province.

Cela fait plusieurs mois que les intervenants demandent davantage d'argent au gouvernement albertain.

L’association de Deb Tomlinson propose à la province de consacrer chaque année 14 millions de dollars supplémentaires aux différents centres d'aide.

Ce financement servirait à embaucher plus de personnel, à faire face à la complexité croissante des cas, à aider les victimes dans le cadre de leurs démarches judiciaires et à gérer des programmes de prévention scolaires et communautaires.

Selon Mme Tomlinson, le gouvernement albertain a offert un financement supplémentaire, mais seulement pour une période d’un an. Ce fonds ne couvre pas les programmes de justice ou de prévention, ajoute-t-elle.

Elle souligne que le montant alloué par la province est insuffisant, puisqu’il permettrait à son association d’embaucher seulement un intervenant à temps plein alors que celle-ci a besoin de trois à quatre thérapeutes spécialisés de plus.

Le gouvernement promet d’examiner la demande

Selon Lisa Shankaruk, la directrice des communications du ministère des Aînés, de la Communauté et des Services sociaux, le gouvernement examinera la proposition de financement de l’Association des services d'aide aux victimes d’agressions sexuelles de l’Alberta au cours des prochains mois.

Elle rappelle qu'à la suite du budget de 2020, la province avait augmenté les fonds destinés aux centres d'aide aux victimes d'agression sexuelle sur trois ans. Dans l'ensemble, note-t-elle, le gouvernement fournit plus de 17 millions de dollars à travers quatre ministères.

Des services salutaires

Neil Campbell, une victime d'abus sexuels, soutient que les conseils individuels offerts par SACE lui ont sauvé la vie alors qu’il était sur le point de se suicider.

Pour les personnes se trouvant dans une situation similaire, dit-il, attendre longtemps est horrible.

Vous vous sentez vaincu, vous vous sentez à nouveau seul. Beaucoup d'entre nous retournent dans leur bulle, dans la clandestinité et dans l'obscurité que nous ne connaissons que trop bien, souligne-t-il. Il ajoute : Je suis certain que nous perdons des vies chaque jour.

Comme Neil Campbell, Elizabeth Halpin, qui a bénéficié pendant deux ans des services de SACE, raconte qu’avant son traitement, elle faisait des cauchemars et qu’elle avait peur de quitter sa maison.

Mon monde était vraiment petit, donc le fait d’avoir obtenu cette aide rapidement m'a vraiment aidée à améliorer ma qualité de vie et a changé ma vie, souligne-t-elle.

Deb Tomlinson soutient par ailleurs que financer les centres d'aide aux victimes d'agression sexuelle est une démarche sensée, car si nous n'investissons pas en amont dans le traitement et la prévention, ces problèmes ne vont pas disparaître.

Avec les informations de Madeleine Cummings et Travis McEwan

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