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Des résultats mitigés pour accroître l’approvisionnement alimentaire local à Thunder Bay

Des fruits et légumes frais dans un marché.

Acheter des produits frais peut signifier un meilleur goût et un coût moins élevé à la caisse.

Photo : CBC/Julie Van Rosendaal

Radio-Canada

La stratégie alimentaire de Thunder Bay (SATB) espère accroître la production alimentaire locale en incitant les grandes institutions du secteur public à acheter davantage d'aliments locaux, mais jusqu'à présent, leurs efforts ont donné des résultats mitigés.

Cette semaine, la stratégie alimentaire a publié son deuxième bulletin sur l'état du système alimentaire de Thunder Bay.

L'organisme souhaite accroître la production alimentaire locale pour accroître la résilience de la région alors que les changements climatiques, le COVID-19 et la guerre en Ukraine font des ravages dans l'approvisionnement alimentaire mondial.

En 2014, il estimait que les institutions du secteur parapublic de Thunder Bay dépensaient 10 millions de dollars par an en nourriture.

Il y a beaucoup de pouvoir d'achat et beaucoup d'occasions d'influencer le système alimentaire local, affirme Karen Kerk, coordonnatrice de la stratégie alimentaire.

Mme Kerk cite en exemple les ententes entre la ville de Thunder Bay et les fermes et serres locales.

La Ville achète présentement 26 % de la nourriture pour le foyer de soins de longue durée Pioneer Ridge auprès de producteurs du Nord-Ouest de l'Ontario, selon Dan Munshaw, directeur de la gestion de l'offre de la ville. Un autre 8 % vient d'ailleurs en Ontario.

Pioneer Ridge ne reçoit qu'environ 11 $ par résident par jour du gouvernement de l'Ontario pour couvrir le coût des repas et des collations.

M. Munshaw affirme qu'acheter de la nourriture locale ne coûte finalement pas plus cher que d'acheter auprès d'un fournisseur majeur, et ils gaspillent souvent moins.

Dan Munshaw, à droite, a reçu un prix de champion local de l'alimentation au nom de la ville de Thunder Bay.

Dan Munshaw, à droite, a reçu un prix de champion local de l'alimentation au nom de la ville de Thunder Bay. Il a dit que la ville achète présentement 26 % de sa nourriture auprès des producteurs du Nord-Ouest de l'Ontario.

Photo : Avec la permission de Laura Berman de la Ville de Thunder Bay

Nous examinons le coût total de la nourriture, dit-il. Lorsque nous achetons de la laitue par l'intermédiaire d'un distributeur, nos pertes de laitue sont de l'ordre de 20 %. Lorsque nous achetons de la laitue locale, c'est presque zéro. C'est à un prix compétitif, et nous gaspillons moins.

Lorsque l'approvisionnement local se tarit en décembre, la maison voit une augmentation des plaintes concernant la qualité de ses salades, souligne M. Munshaw.

Le producteur de veau local My Pride Farm est l'un des fournisseurs de la ville pour Pioneer Ridge. Le propriétaire Mike Visser affirme qu'il apprécie la possibilité de diversifier sa clientèle.

La ville achète la majeure partie de sa nourriture pour Pioneer Ridge via la société d'approvisionnement en soins de santé HealthPRO. Mais le contrat n'inclut pas les légumes et les viandes fraîches, et l’établissement est ainsi libre d'acheter auprès de fournisseurs locaux.

M. Munshaw ajoute qu’il n'est pas obligé de faire un appel d’offres pour des contrats d'une valeur inférieure à 60  000 dollars.

Des ententes contraignantes

Un porte-parole des écoles publiques de Lakehead a déclaré à CBC qu'il se sent limité par ses accords d'approvisionnement.

Le conseil scolaire doit faire un appel d’offres pour son contrat visant à fournir plus de 100 000 $ en produits d'épicerie chaque année à ses cafétérias scolaires, indique Jim Desaulniers, le gestionnaire des services immobiliers.

Bien qu'il soit possible de diviser le processus d'approvisionnement en plusieurs contrats pour donner aux petits fournisseurs la possibilité de soumissionner, la rédaction de plusieurs appels d'offres prend du temps, affirme-t-il.

De plus, il dit ne pas avoir entendu de fournisseurs locaux manifester leur intérêt à approvisionner les écoles.

Deux agriculteurs locaux qui ont parlé à CBC ont déclaré que conclure des contrats avec de grandes organisations du secteur public n'avait pas de sens pour leurs entreprises.

Le copropriétaire de Sleepy G Farm, Brendan Grant, affirme qu'il n'y a aucun incitatif pour les petites fermes pour si elles acceptent des prix de gros pour leurs produits lorsqu'elles peuvent les vendre à des prix de détail dans des endroits tels que les marchés de producteurs.

Disons que toutes les carottes pour l'hôpital devaient provenir de cette ferme. J'envisagerais probablement un investissement de 200 000 dollars pour augmenter cette culture, dit-il. Et puis le plus grand défi est probablement le personnel. Qui aurons-nous pour faire le travail?

Brendan Grant tient des tomates en compagnie de son fils à l'entrée d'une serre.

Brendan Grant, posant avec son fils, Lowell, dirige Sleepy G Farm avec sa conjointe, Marcelle Paulin.

Photo : Avec la permission de Marcelle Paulin

M. Grant estime qu'il aurait besoin d'un contrat de cinq ans à un bon prix pour justifier ce type d'investissement, et compte tenu de ses difficultés à trouver du personnel, il voudrait également être certain d'avoir suffisamment d’employés.

Le copropriétaire de Belluz Farms, Kevin Belluz, affirme qu’il a augmenté sa production en 2015 et 2016 pour coopérer avec la vision de la stratégie alimentaire. Mais ils ont fini par diminuer cette production.

Nous cultivions plus de 100 bacs de légumes, qui comprenaient plus de 100 000 livres de carottes, betteraves, pommes de terre et 8 000 têtes de chou, dit-il.

Nous avons distribué à la ville, à cinq épiciers locaux, aux marchés fermiers, Superior Seasons, et avons utilisé Loudon's pour aider à distribuer aux restaurants et dans le Nord-Ouest de l'Ontario.

Le volume de produits dont la Ville avait besoin était relativement faible, souligne-t-il, et plusieurs autres institutions publiques ne pouvaient pas acheter la nourriture en raison de leurs contrats avec des fournisseurs.

L'analyse financière a démontré que cela ne valait pas le risque pour nous de continuer à essayer de forcer plus de volume.

M. Belluz estime que la stratégie alimentaire doit se concentrer sur l'augmentation de la demande avant d'essayer d'augmenter la production.

Il affirme que les gens doivent apprendre à valoriser les produits locaux et qu’il faut se concentrer davantage sur l'enseignement des compétences alimentaires afin que les gens apprécient les ingrédients bruts.

Nous devons commencer par l’engagement des gens à construire un nouveau système basé sur des valeurs différentes et le laisser lentement prendre le contrôle sur l'ancien modèle, dit-il.

Avec les informations de CBC

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