Les Têtes Heureuses achèvent leur dernier acte

La Fiancée juive est présentée jusqu'au 4 février au petit théâtre de l'UQAC.
Photo : Radio-Canada / Jonathan Lamothe
La compagnie de théâtre saguenéenne Les Têtes Heureuses présente son ultime production jusqu'au 4 février. Après 40 ans d'existence, c'est la fin d'une belle histoire pour cette compagnie en résidence à l'université.
« Dans un certain sens, il n'y a pas eu de production aussi "tête heureuse" que cette dernière! »
Comme ultime production, Les Têtes Heureuses proposent La Fiancée juive, une adaptation théâtrale de trois textes de l'écrivain français Jean Genest consacrés au peintre Rembrandt.
Il y a une satisfaction aussi de se dire on est allés jusque-là, et il y a un espace, une place pour le texte, une façon de jouer qui a été la nôtre pendant des décennies. Et je la retrouve avec une émotion et un plaisir très grand, jamais en pensant que c'est la dernière fois
, confie le metteur en scène et cofondateur de la troupe, Rodrigue Villeneuve.
Dans le décor depuis 1982
La directrice de production et cofondatrice des Têtes Heureuses, Hélène Bergeron, constate tout le legs laissé au fil des ans dans le monde théâtral régional.
C'est notre 51e [production]. Notre grande richesse, ça a été d'avoir des comédiens. Il y avait la formation ici, plein de bons étudiants, qui sont devenus de bons comédiens et qui à leur tour ont formé des compagnies. Quand on regarde La Tortue Noire, Le Théâtre du Faux-Coffre, le Théâtre CRI, ce sont tous des gens qui émanent de l'université et de papa Rodrigue!!!
rigole Mme Bergeron.
C'est donc une grande famille qui s'est créée au fil des années, avec des collaborations marquantes pour bon nombre des comédiens, comme Christian Ouellet et Sara Moisan.
Travailler avec Les Têtes Heureuses, c'est un peu faire un Conservatoire en concentré. Pour nous c'était une belle opportunité
, confie M. Ouellet.
C'est une façon de faire du théâtre qui est différente des autres compagnies, on n'est pas seulement dans la production. Quand on travaille avec Rodrigue, il nous amène à réfléchir sur notre métier, à réfléchir sur le théâtre, la littérature, donc c'est super enrichissant
, ajoute Mme Moisan.
« Si les Têtes Heureuses ne font plus de production, la présence est toujours là avec cette façon de travailler, il y a un héritage aussi. »
D'après le reportage de Julie Larouche