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Immersion française : les conservateurs risquent de perdre des sièges aux élections

Une foule assise à des tables dans une grande salle de conférence.

La quatrième et dernière séance de consultation sur le remplacement de l’immersion française à laquelle les gens pouvaient assister en personne a eu lieu le 25 janvier à Fredericton. Aucune des 34 personnes qui ont pris la parole n’a appuyé les changements proposés.

Photo : Radio-Canada / Ed Hunter

Radio-Canada

Le projet du gouvernement de Blaine Higgs au Nouveau-Brunswick de remplacer l’immersion française risque de coûter cher à son parti lors des prochaines élections, selon Mario Levesque, professeur de sciences politiques à l’Université Mount Allison.

Les séances de consultation publique qui ont lieu ces jours-ci attirent des foules qui dénoncent les changements proposés.

Pour le gouvernement Higgs, si ça continue toujours de même, il faut qu’il commence à penser comment ça va l’affecter dans la prochaine élection. Oui, on a à peu près un an et demi avant la prochaine élection, mais plus ça continue et plus le monde n’est pas satisfait, affirme Mario Levesque.

Mario Levesque.

Mario Levesque, professeur de sciences politiques à l’Université Mount Allison, croit que le mécontentement causé par les changements proposés à l'immersion française peut faire perdre jusqu'à sept circonscriptions aux conservateurs lors des prochaines élections.

Photo : Radio-Canada

Le politicologue rappelle que les progressistes-conservateurs de Blaine Higgs sont devenus majoritaires aux dernières élections en remportant de nombreuses circonscriptions anglophones. Le remplacement du programme d’immersion risque de leur en faire perdre quelques-unes, selon lui.

Les conservateurs devraient faire beaucoup attention à ça. Ce que ça indique, on peut voir cinq à sept circonscriptions changer aux libéraux ou au Parti vert ou aux autres petits partis. S’il veut gagner la prochaine élection, je pense qu’il va falloir qu’il change de direction, souligne Mario Levesque.

Heather Hollett parle à un micro au milieu d'une foule assise à des tables dans une salle de conférence.

La pédagogue Heather Hollett, qui a pris la parole durant la consultation publique à Fredericton, a dit croire que le gouvernement ferait mieux de s’attaquer à la pénurie de ressources et de personnel en éducation que d’essayer de remplacer l’immersion française.

Photo : Radio-Canada / Ed Hunter

Mario Levesque conseille aux progressistes-conservateurs de renoncer à ce projet et d’investir plutôt davantage dans l’immersion française pour l’améliorer. Je pense que pour le Parti conservateur, ce serait la bonne décision.

S’il change de direction sur l’immersion française, il y en a beaucoup qui vont dire que c’est une grosse perte pour le parti, mais en même temps, je pense que c’est là qu’ils vont gagner le plus [de] chances pour la prochaine élection, ajoute M. Levesque.

Si le gouvernement met en oeuvre les changements proposés, les électeurs mécontents s’en souviendront longtemps, selon le politicologue. Ça va leur coûter plus de votes à long terme, pas juste en 2024, mais les autres élections dans le futur.

Remplacer l’immersion française

Le gouvernement Higgs propose un nouveau programme de français langue seconde pour remplacer progressivement l’immersion française. Il est prévu qu’à l'école primaire anglophone, les élèves passeront 50 % de leur journée en français.

C'est bien moins que le taux de 80 % à 90 % d'enseignement en français que reçoivent les élèves des écoles primaires en immersion à l'heure actuelle, mais ce sera plus que celui de l’instruction en français des élèves anglophones qui ne sont pas inscrits en immersion.

Le ministre de l’Éducation, Bill Hogan, a assisté mercredi soir à Fredericton à la quatrième et dernière séance de consultation tenue en personne. Plus de 300 personnes étaient présentes. Trente-quatre d’entre elles ont pris publiquement la parole, et comme c’était le cas la veille à Saint-Jean, aucune n’a appuyé les changements proposés.

Bill Hogan a rappelé qu’il est toujours possible de modifier le nouveau programme à la suite des consultations publiques. Il a reconnu que l’immersion française fonctionne bien, mais selon lui ce n’est le cas que pour un petit groupe d’élèves.

Bill Hogan.

Le ministre de l’Éducation, Bill Hogan, affirme que le futur programme de français langue seconde sera semblable à celui de l’immersion française sous une autre forme.

Photo : Radio-Canada

Le ministre croit que le nouveau programme aidera plus d’élèves anglophones à être capables de converser en français. C’est de l’immersion française. Elle est seulement sous une autre forme, a-t-il souligné.

Des séances de consultation virtuelles auront lieu le 31 janvier et le 2 février. Les gens peuvent aussi participer à un sondage en ligne jusqu’au 3 février.

Avec les renseignements de Michèle Brideau et d’Aidan Cox

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