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Stagnation des revenus agricoles dans le district de Thunder Bay

Brendan Grant tient des tomates en compagnie de son fils à l'entrée d'une serre.

Brendan Grant, de la ferme Sleepy G, connaît plusieurs fermiers qui ont choisi de s'établir dans le sud de l'Ontario, plus près de leur famille.

Photo : Avec la permission de Marcelle Paulin

Radio-Canada

Le revenu agricole brut dans le district de Thunder Bay a augmenté de 2 % au cours des 10 dernières années, largement sous la moyenne de 48 % dans le Nord de l'Ontario.

Ces chiffres proviennent d'une nouvelle fiche de rendement du système alimentaire publiée aujourd’hui par la stratégie alimentaire de Thunder Bay (SATB), un organisme qui réunit les acteurs de la scène locale alimentaire dans le but de coordonner des approches concertées afin d’assurer la sécurité alimentaire de la région.

Le taux de croissance peu marqué du district de Thunder Bay s' explique en partie par la maturité de son secteur agricole, soutient Raili Roy, directrice de campagne de tbayinSeason à la SATB, qui s’est penchée sur le segment production alimentaire du bulletin.

« Dans notre région, nous n’avons pas eu droit à cette nouvelle arrivée massive d’agriculteurs qu’on a pu constater dans les autres régions qui ont connu une croissance exceptionnelle. »

— Une citation de  Raili Roy, directrice de campagne pour tbayinSeason à la SATB

En effet, les revenus agricoles bruts du district de Rainy River ont augmenté de 78 % au cours de la même période, soit de 2011 à 2021. Cochrane a connu une croissance de 260 %, ​​et Sudbury, de 373 %.

Dans ces régions, il y a eu plus de défrichement et plus de conversion de fermes en cultures commerciales qui exploitent des ressources comme le canola, une culture à haut revenu, explique Peggy Brekveld, productrice laitière de Murillo et présidente de la Fédération de l'agriculture de l'Ontario.

« Les agriculteurs de Thunder Bay cultivent pour le marché local. Cela offre une certaine stabilité aux revenus agricoles sans toutefois entraîner une croissance de revenus comme en ont connu d’autres régions en raison de la création de cultures commerciales comme le canola. »

— Une citation de  Peggy Brekveld, productrice laitière de Murillo et présidente de la Fédération de l'agriculture de l'Ontario

Ce qui est unique à Thunder Bay, c'est ce lien réel avec la nourriture locale , déclare-t-elle.

Kevin Belluz.

Kevin Belluz est copropriétaire des fermes Belluz et croit que la stagnation des revenus indique aussi que l'intérêt pour les produits locaux a atteint un plateau. (Photo d'archives)

Photo : CBC / Gord Ellis

Toutefois, le copropriétaire des fermes Belluz, Kevin Belluz, se préoccupe de cette croissance stagnante liée au marché local.

Je dirais que l'intérêt pour la nourriture locale est en déclin, a-t-il déclaré en ajoutant que la SATB doit s’attaquer à la demande si elle veut accroître la production locale.

Attirer des fermiers : un défi

Il y a quelques années, lorsqu'il y a eu une fermeture sur la Transcanadienne, nous avons vu des étagères vides dans les épiceries, en particulier dans le rayon des fruits et légumes, relate Mme Roy.

Une augmentation de la production locale est nécessaire afin de faire face à de futures perturbations dans les chaînes d'approvisionnement, selon elle.

Cependant, attirer des producteurs locaux dans la région de Thunder Bay demeure tout un défi, explique Brendan Grant, copropriétaire de la ferme Sleepy G à Pass Lake. Il constate que Thunder Bay peine à attirer de nouveaux entrepreneurs dans ce secteur.

« Même les gens qui ont travaillé à la ferme avec nous et qui ont vu le potentiel [...] semblent rentrer chez eux, car ils veulent demeurer plus près de leur famille. »

— Une citation de  Brendan Grant, copropriétaire de la ferme Sleepy G

La valeur des terrains en périphérie de la ville devient également prohibitive pour certains, même si elle demeure beaucoup moins élevée que dans le sud de l'Ontario, a-t-il ajouté.

Un tracteur dans un champ de blé.

La région de Thunder Bay a fait face à une perte de terres agricoles durant la dernière décennie. Elle a perdu 37 % de ses fermes, selon le rapport de la SATB.

Photo : Avec la permission de Jeff Burke

C'est ce qui a dissuadé le propriétaire de la ferme Honey Berry Fruit, Bryan Kinsman, pourtant né à Thunder Bay, qui a finalement choisi de s’établir dans la région de Fort Frances.

Quant à Mme Roy, elle croit que la région pourrait tout de même attirer des fermiers du sud de l’Ontario en mettant en avant le prix compétitif des terres agricoles.

M. Grant souhaite pour sa part que les municipalités ajoutent une taxe agricole à leurs impôts fonciers pour créer un fonds qui servirait à soutenir les agriculteurs souhaitant s’établir dans la région.

Pour le moment, la Commission de développement économique communautaire de Thunder Bay n'a pas de stratégie pour recruter des agriculteurs, mais elle demeure ouverte à l'idée de discuter de ce sujet avec les parties intéressées, affirme par courriel le président-directeur général, Jamie Taylor.

Avec les informations de Heather Kitching, CBC News

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