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Des milliers de kilomètres de sentiers non cartographiés découverts en Alberta et en C.-B.

Un cycliste dévale une descente sur un sentier dans la région de Bragg Creek, en Alberta.

Selon l'étude, près du quart des sentiers du sud des Rocheuses n’apparaissent pas sur les cartes officielles.

Photo : Bragg Creek Trail Association

Radio-Canada

Selon de nouvelles recherches portant sur l'analyse de données couvrant plus de 50 000 kilomètres de sentiers en Alberta et en Colombie-Britannique, 24 % des sentiers du sud des Rocheuses n’apparaissent pas sur les cartes officielles. Cela représente près de 6000 kilomètres de sentiers totalement inédits, qui n'étaient, jusqu'ici, pas documentés et qui ne sont pas entretenus.

L’étude (Nouvelle fenêtre) (en anglais), publiée en décembre dernier, a été réalisée par des chercheurs de l’Université du nord de la Colombie-Britannique et du projet Yellowstone to Yukon Conservation Initiative (Y2Y).

Les chercheurs ont compilé des informations sur un vaste territoire de 63 000 kilomètres carrés dans le sud des Rocheuses, utilisant à la fois des données gouvernementales et des données provenant de groupes d'utilisateurs de sentiers récréatifs régionaux.

Ils font état d’une différence entre les listes officielles de sentiers identifiés dans le sud des Rocheuses et le nombre de sentiers qui existent réellement.

Il y a un écart, souligne la biologiste Annie Loosen, qui a participé à l’étude. Notre rapport met en évidence le fait qu'il y a un manque de gestion.

En Alberta, la zone concernée couvre la région de Kananaskis, la zone d'utilisation des terres publiques de Ghost ainsi que les parcs nationaux Banff, Yoho et Kootenay.

En Colombie-Britannique, elle couvre les parcs nationaux des Glaciers et du Mont-Revelstoke ainsi que les parcs provinciaux Purcell Wilderness Conservancy.

Des sentiers surutilisés

En tenant compte des résultats de leur étude, les chercheurs croient que les effets du nombre croissant de visiteurs dans l'arrière-pays pourraient donc être plus importants que prévu.

La biologiste Annie Loosen relève que la surutilisation des sentiers à des fins récréatives peut avoir des conséquences négatives sur la faune et la flore.

Elle note que des études ont démontré que la simple présence d'une personne peut provoquer un changement de comportement [chez les animaux], en les empêchant, par exemple, de se nourrir suffisamment ou de se livrer à des activités favorisant la reproduction.

Les chercheurs citent l’exemple de la région de Bragg Creek, en Alberta, qui enregistre une forte affluence de résidents de Calgary à la recherche de nature. Ils soulignent l’impact que cette affluence pourrait avoir notamment sur l'omble à tête plate, un poisson faisant partie des espèces considérées comme menacées en Alberta.

Au moins quatre études financées par le gouvernement albertain et évaluées par des pairs ont conclu que la densité des routes et des sentiers nuit déjà aux populations d'animaux comme le caribou, le grizzli et l'omble à tête plate.

La chercheuse Annie Loosen affirme que leur prochaine étude s'intéressera aux conséquences environnementales de la fréquence d'utilisation des sentiers.

Les loisirs de plein air sont l'une des principales menaces pour les espèces en péril, dit-elle. C'est extrêmement important d'avoir ces séjours [de loisirs], mais cela peut aussi avoir un impact cumulatif sur la faune.

Pas de commentaires du gouvernement albertain

Le gouvernement de l'Alberta n'a pas répondu à une demande de commentaires sur les conclusions du rapport.

En 2021, la province a adopté une loi destinée à moderniser et à améliorer les sentiers désignés de la province.

Jason Nixon, alors ministre de l'Environnement, avait déclaré que la loi visait à créer un moyen d'autoriser de nouveaux sentiers. Il avait ajouté que la province n'envisageait pas de fermeture de sentiers.

Au moment de la publication, le gouvernement de la Colombie-Britannique n'avait pas encore non plus commenté l'information.

Avec les informations d’Helen Pike et La Presse canadienne

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