Les enseignants ontariens encore loin d’une convention collective
Les négociations pourraient perdurer au-delà de l'été, préviennent les syndicats.
Selon les syndicats d'enseignants, la partie patronale a jusqu'ici offert très peu de disponibilités pour faire avancer les pourparlers.
Photo : AFP/Getty Images/James Arthur Gekiere/Belga Mag
Les négociations syndicales pour les enseignants ontariens progressent à pas de tortue. Au rythme où vont les choses, les syndiqués préviennent qu'ils pourraient encore être sans convention collective à la prochaine rentrée scolaire, en septembre.
La partie patronale a jusqu'ici offert très peu de disponibilités pour faire avancer les pourparlers, selon l'Association des enseignantes et enseignants franco-ontariens (AEFO). Depuis septembre, l'AEFO a obtenu une moyenne de deux journées de négociation chaque mois.
Il y a un élément de logistique [...] le gouvernement doit se diviser en sept tables et c'est pas évident d'obtenir des dates
, explique la présidente, Anne Vinet-Roy. Les propositions ou les demandes d'information soumises par l'AEFO reviennent souvent au compte-gouttes
.
Malgré les spécificités des négociations chez les francophones, l'AEFO assure que les quatre syndicats qui représentent le personnel enseignant sont à peu près tous au même endroit
dans le processus.
« Si la stratégie du gouvernement est d'épuiser les syndicats, il va falloir qu'il se lève de bonne heure pour être capable de faire ça. »
Du côté francophone, le syndicat confie que les questions les plus épineuses n'ont toujours pas été abordées avec le gouvernement. Anne Vinet-Roy cite notamment la question salariale, qui fait toujours partie de la négociation
, mais elle mentionne aussi la taille et la composition des classes de même que la pénurie de personnel.
Anne Vinet-Roy demeure somme toute optimiste : On n'est même pas rendus à un moment où on serait près d'une impasse ou que les choses achoppent de manière significative
. Il n'est pas impossible que les deux parties aient besoin d'une centaine de jours de pourparlers avant d'en arriver à une entente.
La Fédération des enseignantes et enseignants du secondaire de l'Ontario (FEESO-OSSTF) se fait aussi rassurante; bien que les négociations progressent lentement, aucun vote de grève ne pointe à l'horizon.
« Ce n'est pas le temps d'avoir un vote de grève. »
La présidente, Karen Littlewood, précise que les discussions avec le gouvernement n'ont pas beaucoup évolué depuis novembre. Comme pour l'AEFO, la question du salaire n'a toujours pas été réglée pour les enseignants du secondaire.
La balle est dans le camp du gouvernement, croit Karen Littlewood. Le ministre Stephen Lecce doit arriver à la table de négociation avec des offres qui ont du sens
pour les travailleurs.
Pour l'heure, les syndicats n’ont pas l’impression que le gouvernement Ford agit de mauvaise foi
, mais ils restent tout de même sur leurs gardes suivant l'affrontement survenu l’automne dernier avec les travailleurs de soutien.
Connaissant le gouvernement avec lequel on travaille, il est toujours possible, si les choses ne se déroulent pas comme il souhaite, d'utiliser le bras de fer comme il l'a fait avec les autres syndicats, pense Anne Vinet-Roy. Il aura le même retour d'actions qu'il y a eu en novembre dernier
.
Il serait étonnant que le gouvernement refasse les mêmes erreurs
que cet automne, croit pour sa part Karen Littlewood.
Les prochaines journées de négociation prévues à l'horaire pour les enseignants francophones sont les 6 et 7 février. Pour leur part, les enseignants du secondaire seront de retour à la table de négociation les 30 janvier et 1er février.
Les enseignants ontariens sont sans contrat de travail depuis le 31 août.