Tramway : pas de rue partagée devant Saint-Charles-Garnier

Le scénario 1 d’insertion dans le secteur du Collège Saint-Charles-Garnier comprend une plateforme au centre de la chaussée, une station avec quais latéraux et une voie de circulation automobile par direction.
Photo : Image fournie par la Ville de Québec
La Ville de Québec renonce à aménager une rue partagée sur le boulevard René Lévesque à la hauteur du Collège Saint-Charles-Garnier. La limite de vitesse de 50 km/h sera maintenue dans ce secteur.
Techniquement, ça ne répond pas aux normes d’une rue partagée
, a plaidé le maire Marchand au sujet du tronçon du boulevard René-Lévesque compris entre les avenues Joffre et Louis-Fréchette.
L’administration Marchand affirme avoir tenu compte d'une variété de facteurs, notamment l’espace dont elle dispose pour permettre l’insertion du tramway et la nécessité de favoriser la cohabitation entre les automobilistes, les piétons et les cyclistes.
La préservation des arbres, au cœur des préoccupations le long du tracé dans la Haute-Ville, a aussi été analysée.
Pas de baisse de la limite de vitesse
Une voie de circulation sera donc préservée dans chaque direction près du Collège Saint-Charles-Garnier. Contrairement au secteur de l’avenue Cartier, où l’espace est plus restreint, la limite de vitesse ne sera pas réduite à 20 km/h.
Selon Bruno Marchand, une telle mesure aurait pu entraîner un débordement de la circulation automobile dans de nombreuses rues résidentielles.
Les citoyens qui habitent dans ces quartiers-là avaient des craintes et on les comprend
, précise-t-il.
Le printemps dernier, un sondage mené par la Ville avait cependant révélé que les citoyens étaient divisés à parts égales entre le maintien ou le retrait complet des voies de circulation aux abords du Collège Saint-Charles-Garnier.
Arbres abattus
Le maintien de deux voies de circulation entre les avenues Joffre et Louis-Fréchette aura un impact non négligeable sur la canopée du quartier et entraînera l’abattage de 32 arbres. Le retrait des voies de circulation aurait permis d’en sauver environ la moitié.
Après analyse, la Ville estime pouvoir replanter 50 arbres en raison de l’espace disponible en façade des bâtiments du secteur.
On est sur des terrains où il y a un haut potentiel de plantation d’arbres
, précise Bruno Marchand.
La Ville s’engage par ailleurs à protéger une dizaine d’arbres matures durant les travaux. Deux arbres seront transplantés.
Retour à la case Labeaume
L’opposition officielle à l’hôtel de ville estime que le maire Marchand revient une nouvelle fois aux plans initiaux du bureau de projet du tramway après avoir laissé planer des changements potentiels.
L’idée d’aménager une rue partagée à la hauteur du Collège Saint-Charles-Garnier risquait depuis le début de bouleverser la circulation en raison des aménagements similaires prévus plus à l'est, à la hauteur de l'avenue Cartier.
On est de retour à la case Labeaume
, a raillé le chef de Québec d’abord, Claude Villeneuve. Je trouve que le maire tire dans sa chaloupe un peu.
La cheffe de Transition Québec, Jackie Smith, qui milite pour une diminution de la place de l’automobile et pour la sauvegarde des arbres, estime que le maire Marchand n’a pas le courage de ses paroles
.
Le printemps dernier, Bruno Marchand avait même ouvert la porte au retrait de la station Saint-Charles-Garnier pour limiter la coupe d'arbres.
Le moins pire
scénario
Le président du conseil de quartier Saint-Sacrement, Bertrand Gemme, estime pour sa part que la Ville a opté pour le moins pire
des scénarios, malgré l’abattage massif des arbres qui bordent le boulevard.
C’est plus sécuritaire pour les rues avoisinantes
, opine-t-il, rappelant que la question de la circulation automobile préoccupe plusieurs résidents du secteur. Ça répond peut-être aux attentes du plus de monde possible.