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La 8e hausse du taux directeur frappe plusieurs secteurs d’activité à Québec

Une cour d'un concessionnaire de voitures de Trois-Rivières.

Une cour d'un concessionnaire de voitures de Trois-Rivières.

Photo : Radio-Canada / Jean-François Fortier

Vente automobile, aide alimentaire, marché immobilier : la huitième hausse du taux directeur de la Banque du Canada en moins d'un an ne vient plus seulement bouleverser les nouveaux propriétaires d'habitation. Cette hausse frappe de plein fouet d'autres secteurs économiques.

Sans surprise, les prêts hypothécaires sont les premiers touchés par cette hausse annoncée mercredi.

À titre d'exemple, une maison achetée à Québec au prix de 380 000 $ en mai 2022, avec une mise de fonds de 5 % et un taux hypothécaire variable de 1,75 %, se retrouve depuis mercredi avec un taux hypothécaire de 6,25 % en raison des hausses successives.

Si l'acheteur devait au départ payer des mensualités avoisinant les 1700 $, celles-ci surpasseront les 2350 $ avec la hausse de mercredi. Il s'agit donc d'une hausse de plus de 550 $ à absorber mensuellement par le nouveau propriétaire.

Les taux d'intérêt ont subi une hausse assez fulgurante. Ça affecte le marché et le pouvoir d'achat des acheteurs, estime Dave Pichette, directeur et président de Re/Max Fortin Delage, à Québec.

Il prévient que plusieurs premiers acheteurs pourraient mettre leur projet sur pause. Les plus chanceux risquent de se tourner vers leurs parents. Il y a beaucoup de parents qui arrivent à un certain âge et dont la maison est payée. On peut donner un coup de main aux enfants pour l'achat d'une propriété.

Dave Pichette à son bureau.

Dave Pichette, directeur et président de Re/Max Fortin Delage, à Québec

Photo : Radio-Canada

Bonne nouvelle, toutefois : contrairement à 2021, les acheteurs pourront négocier davantage que dans un marché de surenchère immobilière.

L'achat d'une voiture au point mort

Les taux de financement pour l'achat de voiture écopent eux aussi.

On était à 3,4 % d'intérêts. Là, on monte à 7 % sur l'achat, puis on monte jusqu'à 10 % en location, témoigne Simon Brassard, directeur général des ventes chez Capital Chrysler.

C'est sûr que les gens remettent un peu leur projet à l'été pour voir si le taux va redescendre. Le paiement, parfois ça double : ça monte de 500 ou 600 $ par mois. Ça change la dynamique de l'achat. La hausse de taux, ce n'est pas bon pour notre industrie.

La situation a bien changé depuis la pandémie, lorsque le manque de véhicules était le principal problème.

« On a manqué de véhicules et on avait de bons taux. Là, on a des véhicules, mais on a des taux un peu plus hauts. Ça change la donne. Les gens qui attendaient que les véhicules rentrent dans la cour font le saut lorsqu'ils reviennent. »

— Une citation de  Simon Brassard, directeur général des ventes chez Capital Chrysler
Simon Brassard, directeur général des ventes chez Capital Chrysler.

Simon Brassard, directeur général des ventes chez Capital Chrysler

Photo : Radio-Canada

La faim ne prend pas de pause, la classe moyenne s'appauvrit

Si les plus nantis peuvent se permettre de reporter un gros achat, d'autres doivent depuis peu se tourner vers des organismes d'aide alimentaire.

Quand on a vu ça ce matin, on s'est dit : "Bon, il va encore y avoir plus de monde", témoigne Marie-Pier Gravel, directrice adjointe à la Bouchée généreuse, à Québec. Ça fait augmenter le coût de la vie. Oui, les loyers, mais les loyers des commerçants aussi. Tout ce qu'ils vont vendre, ils vont être obligés d'augmenter les prix.

Une femme est en train de fermer un sac de plastique dans un entrepôt. Elle est penchée au-dessus d'un grand carton.

Marie-Pier Gravel

Photo : Radio-Canada

La demande est déjà au maximum, selon Mme Gravel. La classe moyenne représente une nouvelle clientèle.

« C'est vraiment une augmentation [qui frappe] tous les travailleurs à 20 $ de l'heure, les familles monoparentales [...] qui, en ce moment, ont des enfants et ne sont plus capables d'arriver avec le prix de tout qui augmente. C'est la classe moyenne qui s'appauvrit et qui a désormais besoin d'aller vers les banques alimentaires. »

— Une citation de  Marie-Pier Gravel, directrice adjointe à la Bouchée généreuse

L'organisme appuie un minimum de 800 familles par semaine. Avec un taux directeur qui augmente, ça va encore mettre plus de pression sur les familles, croit Mme Gravel.

Ces augmentations répétées du taux directeur visent notamment à contrôler l'inflation, qui a pris de l'expansion après la pandémie.

Avec les informations de Pierre-Alexandre Bolduc et de Marie-Pier Mercier

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