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La cervelle d’oiseau pourrait vous surprendre

Pourquoi certains oiseaux sont-ils plus intelligents? Pourquoi certains sont-ils innovants, capables de trouver une solution à un problème donné? La réponse pourrait se trouver dans une combinaison toute simple, celle d’un gros cerveau et d’un grand nombre de neurones…

Un corbeau porte son regard au loin.

Un corbeau

Photo : iStock

On a longtemps cru que les oiseaux n’étaient pas intelligents. On pensait qu’en l’absence de cortex préfrontal, siège notamment du raisonnement, l’oiseau était condamné à rester sot.

Pour Louis Lefebvre, éthologiste et professeur à l’Université McGill, nous avions tout faux. L'intelligence telle qu'on la connaît chez un singe, ça existe chez beaucoup d'oiseaux, avec un système nerveux entièrement différent.

Partout dans le monde, des centaines de milliers de personnes observent les oiseaux. Les ornithologues amateurs sont une source intarissable pour les spécialistes du comportement aviaire comme Louis Lefebvre. Dès qu'ils voient quelque chose d’inusité, il y a une tradition dans les revues d'ornithologie de rapporter ces choses inusitées. On se retrouve ainsi avec une banque de données fantastique.

Dans un récent papier, Louis Lefebvre et ses collègues expliquent que l’intelligence aviaire serait le fruit d’une combinaison entre un gros cerveau et un grand nombre de neurones. Des neurones présents dans une zone spécifique du cerveau de l’oiseau, le nidopallium caudolatéral.

Un peu comme le cortex préfrontal, le nidopallium caudolatéral permet à l’oiseau d'accomplir certaines fonctions, comme la planification, l'abstraction et la résolution de problèmes.

Pour mieux saisir le rôle de cette structure, on a eu l’idée d’y dénombrer les neurones. Et les résultats en ont surpris plus d’un :

« On s'est rendu compte que certains oiseaux avaient un nombre de neurones supérieur à des singes dans des parties du cerveau équivalentes. Certaines espèces, comme le perroquet, par exemple, ont presque 2 milliards de neurones. C'est énorme, c'est plus dense que ce qu'on retrouve chez un mammifère du même poids corporel. »

— Une citation de  Louis Lefebvre
La tête d'un ara.

Un perroquet ara du Brésil

Photo : agustavop

Lorsqu’on combine le nombre de neurones dans le nidopallium caudolatéral aux différentes innovations répertoriées par les ornithologues, eh bien, une forme d’intelligence aviaire se dessine.

« La relation n'est pas parfaite, mais ça explique une partie de la variance. Si on explique 30 %, on est déjà content parce qu'on a un effet important. »

— Une citation de  Louis Lefebvre

Le cerveau étant d’une complexité remarquable, la quantité de neurones suffit-elle à expliquer l’innovation et l'intelligence aviaire? Ce serait surprenant que ce soit aussi simple. D’ailleurs, des observations montrent aussi que le temps passé au nid et l’approvisionnement par les parents influencent la neurogenèse.

Les travaux de Louis Lefebvre nous invitent donc à un peu de retenue… Maintenant, il est préférable d’y penser à deux reprises avant de traiter l’autre de cervelle d’oiseau!

Un sporophile de Barbade exécute une tâche de résolution de problème complexe en trois étapes pour récolter des graines.

Le reportage de Danny Lemieux et de François Perré est diffusé à l'émission Découverte le dimanche à 18 h 30 sur ICI Radio-Canada Télé.

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