La crise du logement et la ceinture de verdure rebondissent au congrès de la ROMA

Des manifestants se sont réunis devant l'hôtel Sheraton de Toronto, où se déroule le congrès annuel de l'Association des municipalités rurales de l'Ontario.
Photo : Radio-Canada
Les opposants aux projets de construction du gouvernement Ford dans la ceinture de verdure maintiennent la pression. Des manifestants se sont invités en marge du congrès annuel de l’Association des municipalités rurales de l’Ontario (ROMA), où le premier ministre et d’autres membres de son cabinet ont pris la parole lundi.
Ne touchez pas à la ceinture de verdure
, ont scandé les manifestants réunis devant l’hôtel Sheraton à Toronto. Parmi eux, plusieurs politiciens, dont la prochaine cheffe du Nouveau Parti démocratique (NPD) de l’Ontario, Marit Stiles, et le chef du Parti vert ontarien, Mike Schreiner.
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Michèle Laframboise, une résidente de Mississauga, s’oppose au concept d’étalement urbain. La destruction de milieux naturels pour placer des habitations et des banlieues où le nombre de maisons et la densité sont faibles, ça ne va pas être une solution à long terme
, croit-elle.
Elle estime qu’il est important de continuer à faire entendre sa voix. On n'espère pas changer le cœur des spéculateurs, mais on veut changer la façon de penser des gens autour qui nous voient. On souhaiterait aussi que le premier ministre choisisse une autre façon de loger tous les gens qui en ont besoin.
Le gouvernement Ford a annoncé l’automne dernier son intention de retirer 7400 acres de la ceinture de verdure, une zone protégée dans la grande région de Toronto, pour y construire 50 000 nouvelles habitations. Ce projet a été vivement critiqué par les partis d’opposition à Queen’s Park et par des citoyens qui s’inquiètent des conséquences environnementales et qui allèguent aussi que le gouvernement aurait informé certains promoteurs immobiliers de ses projets.
En contrepartie, la province a proposé d’ajouter 9400 acres ailleurs à la ceinture de verdure.
Dans un discours prononcé devant les délégués de la ROMA
lundi matin, le premier ministre a répété que la province n’a pas suffisamment de logements pour répondre à la croissance de la population.L’Ontario est un lieu de prédilection, les gens veulent venir ici parce qu’il y a des emplois, ils veulent s’enraciner, élever une famille, lancer une entreprise, donc on ne peut plus dire : pas dans ma cour
, a lancé Doug Ford.
« Nous devons bâtir des logements et, pour ça, nous devons être audacieux. »
Plus largement, au congrès de la ROMA
, la crise du logement est un des principaux sujets à l’ordre du jour et préoccupe les délégués.Toutefois, Janet Horner, mairesse de Mulmur, dans le comté de Dufferin, soutient que certains de ses collègues d’autres municipalités n’osent pas s’exprimer au sujet des projets dans la ceinture de verdure, de peur d'en subir les conséquences.
J'ai travaillé avec des fermiers et je sais que l’idée de la ceinture de verdure a été très difficile à faire accepter au début. Mais avec le temps, les Ontariens ont adopté la ceinture de verdure pour sa valeur écologique et pour la protection des terres agricoles
, affirme-t-elle.
Pour un meilleur accès aux soins de santé partout
Comme le veut la coutume, plusieurs politiciens provinciaux sont invités à s’adresser aux élus municipaux aux congrès de la ROMA
. Le gouvernement Ford a également saisi l’occasion pour vanter sa réforme du système de santé.Le premier ministre a affirmé que son gouvernement a la solution pour offrir de meilleurs soins aux quatre coins de la province.
Doug Ford a entre autres indiqué que davantage d'infirmières seront formées puis travailleront en région rurale grâce au programme de remboursement des frais de scolarité Apprendre et rester
. Les étudiants qui reçoivent cette subvention doivent s’engager à travailler quelque temps dans la région où ils ont étudié.
La province a annoncé vendredi que cette subvention, déjà offerte aux infirmières depuis un an, serait élargie aux programmes d’ambulanciers et de techniciens de laboratoire.
La ministre de la Santé a aussi livré un discours et a tenté de rassurer le public quant aux transformations en cours, notamment les projets de privatisation. Sylvia Jones a répété que les Ontariens n'auront jamais à utiliser leur carte de crédit pour obtenir des soins couverts par l'Assurance-santé.
La semaine dernière, le gouvernement ontarien a annoncé qu'il confiera aux cliniques privées des milliers d'interventions chirurgicales supplémentaires.
Les partis d'opposition craignent que la stratégie des progressistes-conservateurs entraîne un sous-financement des hôpitaux publics.