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Des citoyens dénoncent la découverture ambulancière dans Chaudière-Appalaches

Une ambulance sort du garage de Dessercom à Armagh.

Une ambulance sort du garage de Dessercom à Armagh.

Photo : Radio-Canada/Guylaine Bussière

Des citoyens de la région de Chaudière-Appalaches se mobilisent pour dénoncer la réduction de la couverture ambulancière de nuit dans plusieurs municipalités. Une pétition lancée le 21 janvier a récolté plus de 5000 signatures en deux jours.

Les horaires des ambulanciers ont été modifiés. Le 31 mars au plus tard, ils seront en poste de 6 h à 18 h.

Ces nouveaux horaires font en sorte que le service ambulancier de Saint-Fabien-de-Panet ne sera plus accessible le soir et la nuit.

L’instigatrice de la pétition s’explique mal cette décision du CISSS de Chaudière-Appalaches.

Il y a beaucoup de colère, d'indignation, d'incompréhension. C'est comme si on nous imposait de ne pas être malades, de ne pas avoir de malaise ou d'accident de la route entre 18 h et 6 h, mentionne Sophie Brouillette.

Le village d'Armagh.

La municipalité d'Armagh compte près de 1500 habitants.

Photo : Radio-Canada/Guylaine Bussière

Les territoires de Saint-Just-de-Bretenières, Lac-Frontière, Sainte-Lucie-de-Beauregard, Saint-Paul-de-Montminy, Sainte-Apolline-de-Patton, Saint-Fabien-de-Panet et Saint-Magloire-de-Bellechasse seront desservis la nuit par Armagh, Sainte-Justine et Saint-Pamphile, des municipalités qui n’ont qu’une seule ambulance.

Temps de réponse doublé

Les ambulanciers estiment que le temps de réponse va plus que doubler.

C'est un très mauvais calcul de gestion du risque. Ces gens-là sont à risque pendant une grande période, soit 12 heures. Ça revient un peu à jeter les dés quand on a besoin de l'ambulance, affirme l’adjoint aux relations de travail pour la Fédération des employés du préhospitalier, Jean-François Gagné.

Selon des données compilées par Radio-Canada, il faudra attendre en moyenne 38 minutes pour que l'une ou l'autre de ces municipalités voit l'ambulance arriver. Les équipes devront parcourir 49 kilomètres en moyenne afin de se rendre à destination.

Dans le meilleur des cas, si un appel provient de Saint-Paul-de-Montminy et que l'ambulance d'Armagh est disponible sur le champ, il faudra 18 minutes aux ambulanciers pour parcourir les 22,4 km qui séparent les deux municipalités.

Dans le pire scénario, si un résident de la municipalité de Lac-Frontière a besoin d’une ambulance et que la seule équipe disponible est à Saint-Pamphile, il faudra 1 h et 6 minutes et 87,9 km pour s'y rendre.

Une pancarte d'ambulance et un véhicule ambulancier près du Centre intégré de santé et de services sociaux de Chaudière-Appalaches. (Photo d'archives)

Une pancarte d'ambulance et un véhicule ambulancier près du Centre intégré de santé et de services sociaux de Chaudière-Appalaches. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada

Disponibilité réduite

À Armagh, où on va devoir desservir des municipalités voisines, un seul véhicule est disponible la nuit. Les ambulanciers sont aussi inquiets pour la population locale.

Dans ce coin-là, il faut aussi dire que c'est long d'aller sur un appel, puis aller à l'hôpital. Ça peut prendre environ 3 h 30. On sort 330 fois annuellement entre 18 h et 6 h. Pendant ce temps-là, ce n'est pas un véhicule d'Armagh qui va couvrir, mais un qui va partir d'encore plus loin, soutient le directeur des opérations des ambulances Dessercom, Marc Bouchard.

Dix minutes maximum

En situation d’urgence, chaque minute compte.

En 18 ans, j'ai eu une dizaine de réanimations. Le seul fil conducteur, c'est le temps de réponse. Toutes mes réanimations ont été faites à l'intérieur de dix minutes. C'est le moment critique où on doit intervenir, souligne Jean-François Gagné.

Suzie Bernier, mairesse d'Armagh.

Suzie Bernier, mairesse d'Armagh.

Photo : Radio-Canada

La mairesse d’Armagh constate que plusieurs citoyens sont inquiets. Elle peut témoigner de l’importance de la présence d’une ambulance à proximité.

Un de mes garçons, il y a 18 ans, il avait six semaines et il était en arrêt cardio-respiratoire dans sa couchette. J'ai eu la chance d'avoir les ambulanciers d'Armagh. Ils sont arrivés en deux minutes, deux minutes qui ont sauvé mon fils. Il n'a aucune séquelle et va entrer à l'université, raconte Suzie Bernier.

Le CISSS de Chaudière-Appalaches se dit convaincu que ces changements d'horaires seront bénéfiques pour les citoyens, de même que pour l'attrait du métier d'ambulancier.

Des rencontres regroupant notamment des représentants du CISSS, des ambulanciers et des responsables politiques ont eu lieu lundi, pour faire le point sur la situation.

Avec les informations de Guylaine Bussière.

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