Expédition de chasse autochtone entièrement féminine sur la Côte-Nord

Revenu à Kawawachikamach samedi soir, le groupe de femmes a été accueilli et applaudi par plusieurs membres de la communauté.
Photo : Gracieuseté d'Annie Vollant
Une expédition de chasse au caribou entièrement féminine a eu lieu du 13 au 21 janvier dans la Caniapiscau, sur la Côte-Nord. D’autres femmes applaudissent cette initiative et pourraient emboîter le pas.
Les participantes sont parties de la communauté naskapie de Kawawachikamach, située à un peu plus de 1100 km de Montréal.
Accompagnées de trois guides, elles ont parcouru de longues distances en motoneige pour se rendre sur le site de chasse.
C’était loin. Elles ont parcouru 330 km pour se rendre à un chalet cri où elles se sont fait héberger toute la semaine. Puis, pour se rendre là où le troupeau de caribous se trouvait, elles ont fait 300 autres kilomètres à partir du chalet
, explique Annie Vollant, conjointe d’un des guides. Elle a d’ailleurs participé aux préparatifs de l’expédition.
Elles ont chassé un total de 28 caribous, un nombre qu’Annie Vollant qualifie d’impressionnant étant donné la nouveauté de l'exercice pour ces aventurières.
C’était une première expérience de chasse pour ces sept femmes, la première fois qu’elles partaient. Quelques-unes n'avaient même aucune expérience [de conduite] avec une motoneige. Lors de leur première chasse, elles ont tué six caribous. Le lendemain, elles ont eu une vingtaine de caribous
, raconte-t-elle.
Annie Vollant rappelle que la chasse est une activité traditionnellement masculine.
Chez nos ancêtres, la femme restait [chez elle], tandis que les hommes chassaient. Aujourd’hui, c’est très différent. On a plus de femmes monoparentales. On est dans des maisons et on a des motoneiges. La femme peut se permettre de partir
, indique-t-elle.
« De nos jours, il y a de plus en plus de femmes qui font ce que les hommes font. C’est la femme qui prend sa place. »
La viande sera partagée entre les chasseuses et leurs familles.
Dans le caribou, tout est utilisé. Traditionnellement, la peau peut être traitée pour faire de l’artisanat, dont des mocassins. Avec les os, ça va être une graisse de caribou qu’on va faire
, précise Annie Volant.
Elle considère que cette expédition pourrait donner l’idée à d’autres femmes de partir seules à la chasse.
Sur Facebook, il y a déjà des commentaires. Des femmes en zone urbaine se disent qu’elles pourraient aussi faire ça. Il y a même un groupe de Naskapies qui veut aussi partir. Cette expédition va faire boule de neige
, affirme Annie Volant.
Revenu à Kawawachikamach samedi soir, le groupe de femmes a été accueilli et applaudi par plusieurs membres de la communauté.
Avec la collaboration de Nicholas Bergeron