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Près de 100 000 demandeurs d’asile au Canada l’an passé

Le chemin Roxham, qui a connu une fréquentation record, n’est qu’une des nombreuses portes d’entrée.

Un homme descend le chemin Roxham en direction de la frontière canado-américaine.

Le nombre de demandeurs d'asile arrivés au Canada en 2022 est en nette augmentation par rapport aux années précédentes.

Photo : Reuters / Christinne Muschi

Jamais autant de personnes ne sont venues chercher un refuge au Canada. En 2022, un total de 92 175 demandeurs d’asile ont franchi la frontière, révèlent de nouvelles données fédérales.

C’est, de loin, un record et un chiffre en nette augmentation, notamment par rapport à l’été 2017, au début de cette vague de demandeurs d’asile, lorsque le stade olympique de Montréal avait été ouvert face à l’afflux de migrants au chemin Roxham fuyant les États-Unis de Donald Trump.

La hausse est même de 44 % par comparaison avec 2019, avant le début de la pandémie et la fermeture des frontières. Une décision qui a eu un impact majeur sur l’arrivée des demandeurs d’asile au Canada.

Ces données incluent tous les points d’entrée possibles au Canada, que ce soit les personnes qui ont été interceptées par la Gendarmerie royale du Canada ou celles qui ont fait leur demande dans un aéroport, dans un port ou directement dans un bureau d’Immigration Canada ou de l’Agence des services frontaliers.

Dans ce dernier cas, elles ont pu arriver au Canada avec un statut de visiteur ou par le biais d’un quelconque visa avant de demander l’asile une fois au pays. L’an passé, par exemple, des centaines de délégués ayant participé à une conférence sur le sida à Montréal ont procédé ainsi pour rester au Québec.

Des personnes arrivent au Canada devant des policiers.

Le chemin Roxham est situé entre la Montérégie et l'État de New York.

Photo : Radio-Canada / Romain Schué

Achalandage record à Roxham

Contrairement aux croyances populaires, régulièrement alimentées par les discours politiques, le chemin Roxham n’est donc pas l’unique point d’entrée des personnes qui demandent la protection du Canada.

Moins de la moitié (42 %) des demandes d’asile, en 2022, ont été réalisées à l’issue de ce passage situé à la frontière entre la Montérégie et l’État de New York.

Près de 40 000 personnes ont traversé les États-Unis au chemin Roxham l’an passé. Un achalandage historique et largement supérieur à ce qu’a connu le Québec en 2017 et 2018, avec la venue d’environ 19 000 personnes chaque année.

Le mois de décembre a été le plus achalandé. Plus de 150 personnes par jour sont passées par cette route en moyenne, pour un total de 4689.

Certaines journées, selon nos sources, il y avait plus de 200 migrants, transportés parfois par des chauffeurs venant directement de la Floride ou de l’Indiana, comme l’a révélé une enquête de Radio-Canada.

On y trouve des familles qui ont parcouru des dizaines de pays au péril de leur vie, mais aussi des personnes seules provenant d'Haïti, de la Turquie, du Venezuela, de la Colombie ou encore de l'Europe de l'Est.

Devant cet afflux record, les autorités canadiennes ont agrandi leurs installations l’automne passé.

L'aéroport international Pierre-Elliott-Trudeau de Montréal.

Des milliers de demandeurs d'asile sont arrivés en 2022 par voie aérienne, notamment par l'aéroport de Montréal.

Photo : Radio-Canada/Charles Contant

Une filière mexicaine

Les aéroports de Montréal et de Toronto ont également vécu une année historique.

Depuis le printemps dernier, le nombre de demandeurs d’asile empruntant la voie aérienne n’a cessé de croître.

Selon nos informations, la majorité des demandeurs d’asile arrivés par avion viennent du Mexique et débarquent, principalement, à l’aéroport Montréal-Trudeau. À la recherche notamment d’un travail au Québec, les Mexicains forment d’ailleurs le contingent le plus important dans les hébergements fournis par le gouvernement Legault.

Depuis la fin de 2016, ces derniers n'ont plus besoin d'un visa pour entrer au Canada.

Les pays de provenance des demandeurs d’asile hébergés par Québec

  1. Mexique
  2. Haïti
  3. Colombie
  4. Venezuela
  5. Turquie

Des ressources débordées

Ce flux record de demandeurs d’asile, qui arrivent principalement au Québec, n’est pas sans conséquences.

Les logements fournis par le gouvernement provincial sont complètement remplis et près de 700 nouveaux lits seront bientôt proposés dans la métropole.

De son côté, Ottawa loue des centaines de chambres dans une quinzaine d’hôtels pour loger ces migrants durant environ trois semaines après leur arrivée.

Les enfants sur le matelas.

Les demandeurs d'asile comptent sur l'aide d'organismes, débordés, pour obtenir des meubles, des lits et quelques affaires.

Photo : Radio-Canada / Yanik Dumont Baron

Devant ce nombre croissant de demandeurs d’asile, les ressources d’aide sont débordées. De nombreuses familles se tournent même vers les refuges réservés aux personnes en situation d’itinérance.

Face à cette situation qui exerce une très grande pression sur tous les services, le gouvernement Legault lance un nouvel appel à l’aide à Ottawa.

Nous demandons une fois de plus à Ottawa de mieux répartir ces migrants dans le reste du pays.

Une citation de Cabinet de la ministre de l’Immigration, Christine Fréchette

Le Québec accueille une part complètement disproportionnée des migrants qui arrivent au pays de manière irrégulière. Notre nation fait amplement sa part pour les accueillir et leur offrir les services dont ils ont besoin, soutient le cabinet de la ministre provinciale de l’Immigration, Christine Fréchette.

Plus tôt cette semaine, le premier ministre Justin Trudeau a d’ailleurs reconnu que le Québec est « extraordinairement généreux » dans l’accueil des demandeurs d’asile. Il a affirmé, une fois de plus, être en discussion avec les États-Unis pour réduire ces passages irréguliers au chemin Roxham.

Parallèlement, Québec réclame des centaines de millions de dollars au gouvernement fédéral pour « tous les coûts engendrés par cette arrivée massive de personnes migrantes » depuis le début de la pandémie, que ce soit pour l’hébergement, pour l’aide de dernier recours, versée par la province, ou pour les services de santé et d’éducation offerts aux demandeurs d’asile.

Ces négociations sont toujours en cours et des rencontres entre les ministres de l’Immigration fédéral et québécois sont prévues prochainement sur ces sujets.

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