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Envoyé spécial

Pérou : « Trop d’injustice et de mépris des élites de Lima. C’est trop! »

Des manifestants dans la rue et des policiers sur les trottoirs.

Des milliers de Péruviens sont dans les rues de Lima pour demander la démission de la présidente Dina Boluarte et la libération de son prédécesseur Pedro Castillo, destitué et emprisonné depuis le 7 décembre.

Photo : Radio-Canada / Frédéric Lafleur

Jean-Michel Leprince

La carcasse de l’édifice patrimonial incendié dans le centre-ville historique de Lima jeudi soir fumait encore le lendemain matin et le brasier risquait de se propager. Aucun lien direct n’a été établi pour l’instant entre l'incendie et les manifestations, mais il a néanmoins permis à la police d’expulser les protestataires du centre-ville.

Les quelque 7000 manifestants venus du sud sont retournés loger chez des sympathisants. Certains sont à Villa El Salvador, une banlieue pauvre de Lima, un ancien bidonville d’un demi-million d’habitants issus des mêmes régions défavorisées.

Des milliers de Péruviens sont dans les rues de Lima pour demander la démission de la présidente Dina Boluarte et la libération de son prédécesseur Pedro Castillo, destitué et emprisonné depuis le 7 décembre. Des manifestations ont aussi lieu ailleurs dans le pays. La répression policière a fait jusqu'ici 45 morts. Notre envoyé spécial, Jean-Michel Leprince.

Leurs grands-parents ou leurs parents sont surtout des Quechuas qui ont fui la pauvreté à la recherche d’une vie meilleure à Lima ou dans la périphérie de la capitale.

C’est le cas d’Adrian Rimasca, un jeune élu local, qui s’est joint à eux et a participé à la prise de Lima la veille.

Adrian Rimasca, secrétaire général quartier No 2, Villa El Salvador.

Adrian Rimasca, secrétaire général quartier No 2, Villa El Salvador

Photo : Radio-Canada / Frédéric Lafleur

« Nous les comprenons parfaitement, nous savons que les différences avec Lima sont immenses et que leur qualité de vie est terrible. »

— Une citation de  Adrian Rimasca, secrétaire général quartier No 2, Villa El Salvador

Des manifestants, qui sont des paysans de Cuzco, ont été hébergés par un foyer d’aide sociale de Villa El Salvador.

Ils ont quitté leur travail et leurs familles pour venir, à leurs frais, réclamer dans la capitale la démission de la présidente par intérim, Dina Boluarte, et une nouvelle constitution. Ils ne sont visiblement pas financés par des intérêts occultes ou des organisations terroristes, comme certains le sous-entendent.

Des manifestants péruviens entassés sur des matelas.

Des manifestants, qui sont des paysans de Cuzco, ont été hébergés par un foyer d’aide sociale de Villa El Salvador.

Photo : Radio-Canada / Frédéric Lafleur

Ils sont inquiets. Ils croient qu’ils ont été dénoncés et s’apprêtent à se réfugier ailleurs de peur d’être jugés et condamnés en vertu de l’état d’urgence.

À Cuzco, d’où ils viennent, les manifestations et les affrontements continuent. Aux lancers de pierres et de bouteilles, la police riposte avec des gaz lacrymogènes.

Il y a des blessés, mais pas de morts comme à Puno. C’est là que se trouvent les deux dernières victimes. On en compte 45 depuis le début du conflit en décembre.

Adrian dit qu’ils n’avaient pas le choix. Trop d’injustice et de mépris des élites de Lima. C’est trop!

Alors tout a éclaté, nous sommes fatigués de tout ça au point de nous lancer dans la rue et d’aller à la capitale.

Des manifestants dans la rue.

Des manifestants péruviens réclament la démission de la présidente et des élections générales dans plusieurs villes du pays.

Photo : Radio-Canada / Frédéric Lafleur

Deuxième nuit de manifestations

Les affrontements qui ont marqué la première nuit de protestations à Lima se sont poursuivis, mais en groupes plus petits et mobiles.

Alors que le Congrès et le palais présidentiel étaient les cibles claires des manifestants la veille, les objectifs pour la deuxième journée étaient flous.

Certains paraissaient se diriger vers le quartier riche de Miraflores, symbole de la richesse politique et économique des élites de la capitale, mais ils n'y sont pas parvenus.

Il ne semble pas y avoir de dirigeant du côté des protestataires, ce qui rend le dialogue avec le gouvernement plus complexe et laisse planer une incertitude sur la durée de ces manifestations.

Les manifestants qui s'étaient réfugiés dans l'Université San Marcos pour y passer la nuit ont été expulsés par les forces de l'ordre.

D'autres villes du Pérou sont aussi le théâtre de mouvements de protestation.

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