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Une députée du gouvernement du N.-B. demande de ralentir sur l’immersion française

Des parents et des enseignants ont critiqué vertement l'abolition du programme d'immersion française devant le ministre de l'Éducation lors d'une consultation publique à Moncton jeudi soir.

La députée Andrea Anderson-Mason assise, penchée sur son ordinateur portable.

Andrea Anderson-Mason est députée du Parti progressiste-conservateur, au pouvoir au Nouveau-Brunswick.

Photo : CBC / Jacques Poitras

Radio-Canada

La députée Andrea Anderson-Mason, du Parti progressiste-conservateur, demande au gouvernement du Nouveau-Brunswick, dont elle fait partie, « d’appuyer sur les freins » et d’implanter de façon graduelle son nouveau programme d’immersion française.

Cette intervention survient alors que le ministère de l’Éducation tient une série de consultations publiques sur l’abolition progressive de son programme d’immersion française. L'une d'entre elles a été particulièrement houleuse, jeudi soir à Moncton, où le ministre Bill Hogan a été chahuté.

Quels sont les changements en immersion française?

Un nouveau programme d'apprentissage du français langue seconde remplacera l'immersion française dans le secteur anglophone dès septembre.

Selon Fredericton, il s’agit d’un programme d’immersion novateur dans lequel les jeunes feront des apprentissages exploratoires en français pendant une moitié de la journée. L’autre moitié sera consacrée à d’autres matières, enseignées en anglais.

Seuls les élèves de la 2e à la 12e année qui sont déjà inscrits en immersion pourront terminer leur parcours.

Andrea Anderson-Mason, la députée de Fundy-Les-Îles-Saint-Jean-Ouest, a dit en comité permanent des comptes publics s’inquiéter de la pression que ce nouveau programme pourrait ajouter sur les enseignants.

Le sous-ministre de l’Éducation, John McLaughlin, a indiqué devant le comité qu’une décision serait prise à la fin des consultations pour déterminer si le nouveau programme dans son ensemble verra le jour ou si des modifications devront y être apportées.

Un homme assis regarde vers la personne qui prend une photo.

John McLaughlin est sous-ministre de l'Éducation au Nouveau-Brunswick.

Photo : CBC / Jacques Poitras

Je veux être clair sur le fait qu’il s’agit d’une proposition, a dit le sous-ministre. Il a ajouté que le nouveau programme devait entrer en vigueur en septembre 2024, mais que c’était une décision gouvernementale de l’implanter en septembre 2023.

Andrea Anderson-Mason a ensuite dit aux journalistes qu'elle n'entendait que du négatif sur les changements annoncés au programme d’immersion française.

Par écrit, le ministre de l’Éducation, Bill Hogan, dit quand même tenir à ce que le nouveau programme soit mis en place dès l’automne prochain.

Une rencontre publique tendue à Moncton

Jeudi soir, le ministre de l’Éducation, accompagné de hauts fonctionnaires de son ministère, a tenu une rencontre publique à Moncton sur le nouveau programme.

Parents, enseignants et membres de la communauté se sont présentés en grand nombre. Plus de 300 personnes y ont participé. Les organisateurs s’attendaient plutôt à recevoir 135 personnes.

Des personnes attendent d'entrer dans une salle de conférence.

Plus de 300 personnes ont participé à une rencontre publique sur l'abolition graduelle du programme d'immersion française, jeudi soir à Moncton.

Photo : CBC / Maeve McFadden

Alors que la rencontre se voulait un forum d’échange convivial, le ministre Bill Hogan a rapidement fait face à plusieurs prises de parole allant à l’encontre de sa réforme.

Il n’a visiblement pas apprécié. Voici comment ça va se passer ce soir, a-t-il répliqué. On peut être respectueux et suivre la procédure ou mettre fin à tout ça tout de suite. À vous de choisir.

L'air très sérieux, Bill Hogan fixe la caméra dans les corridors de l'édifice de l'Assemblée législative.

Bill Hogan, ministre de l'Éducation et du Développement de la petite enfance, le 18 novembre dernier

Photo : Radio-Canada / Alix Villeneuve

Le ministre de l’Éducation et le sous-ministre John McLaughlin ont défendu malgré tout le plan de Fredericton. On pense que c’est un bon programme, a dit le sous-ministre. Ce n’est pas comme si on voulait ruiner la vie des enfants. On essaie de l’améliorer.

Des parents qui ont participé à la rencontre se disent déçus et sentent qu’ils n’ont pas obtenu de réponses concrètes à leurs inquiétudes.

Le programme que le gouvernement propose n’est pas un programme d’immersion française, déplore Michel Gallant, parent d’un élève en immersion.

« Ils disent que c’est une consultation, mais ce n’est pas le cas. On ne voit pas comment ils pourront faire des changements s'ils ne nous écoutent pas. »

— Une citation de  Michel Gallant, parent d'un élève en immersion française
Des participants à une rencontre publique sont assis à des tables dans une salle comble.

De nombreux parents se sont rendus à Moncton jeudi pour faire part de leurs inquiétudes quant aux changements envisagés au programme d'immersion française.

Photo : Rob McKee - @RobMcKeeMLA / Twitter

Nadine Fullarton aurait aimé inscrire son fils, qui commencera sa 1re année en septembre, au programme actuel d’immersion française. Elle croit que tout n’est pas encore joué et que l'ensemble des Néo-Brunswickois doivent mettre de la pression sur le gouvernement.

Cette décision va tous nous affecter. Pas juste les élèves, mais aussi les gens qui vont déterminer l'avenir de notre province.

Chris Collins.

Chris Collins, le directeur général de Canadian Parents for French, en décembre dernier

Photo : Radio-Canada / Michel Corriveau

Chris Collins, porte-parole de l’organisme Canadian Parents for French, est d’avis que Fredericton a encore la possibilité de reculer sur le nouveau programme. Ils n’auront pas assez d’enseignants pour septembre. Beaucoup de gens au Nouveau-Brunswick sont insatisfaits du nouveau programme.

Les consultations publiques se poursuivent le 24 janvier à l’hôtel Delta de Saint-Jean et le 25 janvier à l’hôtel Delta de Fredericton.

Des séances virtuelles auront lieu le 31 janvier et le 2 février. Un sondage est en ligne jusqu’au 3 février. (Nouvelle fenêtre)

Avec des renseignements de Margaud Castadère, Michel Corriveau, Maeve McFadden (CBC) et Jacques Poitras (CBC)

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