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Les alliés annoncent une aide massive à l’Ukraine, mais pas de décision sur les chars

Le ministre allemand de la Défense Boris Pistorius part après une conférence de presse, avec derrière lui de nombreux journalistes.

Le ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius, à la fin d'une conférence de presse lors de la réunion du « Groupe de contact de la défense ukrainienne » à la base aérienne de Ramstein, en Allemagne, le vendredi 20 janvier 2023.

Photo : Associated Press / Michael Probst

Agence France-Presse

Les alliés de l'Ukraine ont annoncé de nouvelles livraisons d'armes substantielles à l'Ukraine, mais ne sont pas parvenus vendredi à s'entendre sur la livraison de chars lourds. Kiev, qui les réclame immédiatement, devra ainsi attendre d'autres discussions, et un feu vert de l'Allemagne.

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a réagi vendredi soir, soulignant que les alliés, dont il a relevé qu'ils avaient promis de soutenir l'Ukraine autant que nécessaire, devraient inévitablement se rendre à l'évidence.

Oui, nous devrons encore nous battre pour la fourniture de chars modernes, mais chaque jour, nous rendons plus évident le fait qu'il n'y a pas d'autre solution que de les fournir à l'Ukraine, a-t-il déclaré depuis Kiev dans un message vidéo, à l'issue d'une réunion sur la base américaine de Ramstein, en Allemagne, d'une cinquantaine de pays destinée à coordonner l'aide militaire contre l'invasion russe.

Les choses pourraient en effet évoluer dans les semaines à venir, ont laissé entendre les États-Unis.

Nous avons ici une conjoncture favorable, entre maintenant et le printemps, pour livrer des chars occidentaux quand l'Ukraine commencera sa contre-offensive, a ainsi dit le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin.

Son homologue polonais, Mariusz Blaszczak, s'est dit convaincu que les alliés finiraient par s'unir en coalition pour livrer des chars allemands Leopard 2 à l'Ukraine.

Une carte et les trois hommes à l'écran.

Patrice Roy fait le point avec Rafael Jacod, chercheur à la Chaire Raoul-Dandurand, et Justin Massie, professeur en sciences politiques à l'UQAM.

Photo : Radio-Canada

Livraisons substantielles à venir

D'ici là, les divers programmes d'aide militaire supplémentaires promis par plusieurs pays offrent aux forces ukrainiennes la capacité dont elles ont besoin pour remporter des succès sur le terrain, a jugé le chef du Pentagone.

Volodymyr Zelensky s'est lui aussi félicité des autres résultats de cette réunion, notamment de plusieurs centaines de véhicules de combats ajoutés à l'arsenal ukrainien, et de résultats significatifs concernant les roquettes et systèmes antiaériens demandés par Kiev.

Les États-Unis, le Royaume-Uni, la Suède ou encore le Danemark ont en effet annoncé de nouvelles livraisons substantielles d'armes quelques heures avant la réunion.

Washington va ainsi débloquer une tranche de 2,5 milliards de dollars, comprenant 59 blindés Bradley, qui s'ajouteront aux 50 véhicules blindés légers de ce type promis le 6 janvier, et 90 blindés de transport de troupes Stryker.

Le Royaume-Uni s'est engagé à envoyer à l'Ukraine 600 missiles supplémentaires Brimstone, le Danemark 19 canons Caesar de fabrication française, et la Suède des canons automoteurs Archer.

Jusqu'où iront les pays occidentaux dans leur appui à l'Ukraine ? Kiev réclame des chars d'assaut pour organiser sa contre-offensive contre la Russie, mais des pays hésitent, de peur de s'enliser eux-mêmes dans le conflit. Reportage de Yasmine Khayat.

Pour sa part, la Finlande a annoncé vendredi une aide militaire de 400 millions d'euros (environ 580 millions de dollars canadiens) à l'Ukraine, sa plus importante contribution à ce jour, qui comprend de l'artillerie et des munitions.

Le gouvernement néerlandais a à son tour annoncé vendredi soir qu'il allait aider l'Ukraine à s'équiper en système de défense antiaérienne Patriot, en l'occurrence de deux lanceurs et de missiles pour l'aider à se défendre des attaques de missiles russes sur ses villes et ses infrastructures.

Le ministre de la Défense ukrainien, Oleksii Reznikov, s'est félicité sur Twitter de ces nouvelles livraisons, remerciant notamment son ami et collègue américain Lloyd Austin et assurant que Bradleys et Patriots vont changer le cours de la guerre.

Quatre personnes assises derrière une table lors d'une réunion.

Le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin (à gauche), assiste au discours d'ouverture du président de l'Ukraine, Volodymyr Zelensky, (sur écran vidéo) lors de la réunion du « Groupe de contact pour la défense de l'Ukraine » à la base aérienne de Ramstein, en Allemagne, le vendredi 20 janvier 2023.

Photo : Associated Press / Michael Probst

Avantage crucial

Quant aux blindés lourds réclamés par Kiev, les Allemands – dont dépend la possibilité de réexporter le char Leopard 2 qui est de loin le plus représenté dans les armées européennes – n'ont pas pris leur décision, a sobrement déclaré le secrétaire américain à la Défense.

Selon les experts, des chars lourds modernes et de conception occidentale seraient pourtant un avantage crucial pour Kiev dans les batailles qui s'annoncent dans l'est de l'Ukraine, où la Russie reprend l'offensive après avoir subi de lourds revers cet hiver.

La Pologne et la Finlande ont proposé de livrer des chars Leopard qu'ils possèdent, mais Berlin rechigne à ce stade à donner son feu vert.

Le nouveau ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius, a toutefois démenti l'impression que son pays bloquait la décision, assurant que Berlin agissait et lançait un inventaire des stocks de Leopard dont disposent son armée et l'industrie.

Un char d'assaut dans l'eau.

Une douzaine de pays possèdent des chars d'assaut de type Leopard 2, fabriqués en Allemagne.

Photo : Getty Images / Sean Gallup

Le ministre ukrainien de la Défense a écrit vendredi soir sur Twitter avoir eu une franche discussion à ce sujet avec son homologue allemand.

À l'ouverture de la réunion, le président Zelensky avait exhorté les alliés, par liaison vidéo, à accélérer leurs livraisons d'armes lourdes pour arrêter le mal.

Le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov avait immédiatement affirmé que cela ne changerait rien sur le terrain, accusant les Occidentaux d'entretenir l'illusion d'une possible victoire ukrainienne sur le champ de bataille.

Les affrontements s'intensifient

Vendredi, la ville assiégée de Bakhmout (est), actuel épicentre des combats, a de nouveau été violemment bombardée, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Regardez, regardez, c'est mon appartement, c'est le seul appartement que j'ai, se désolait Olga Tomak, 70 ans, contemplant avec Mykola, son mari, son immeuble en train de brûler après une frappe.

À Washington, un haut responsable de l'administration américaine a estimé, sous couvert de l'anonymat, que l'Ukraine ne devrait pas chercher à défendre coûte que coûte cette ville en grande partie détruite, mais se concentrer sur la préparation d'une contre-offensive d'envergure dans le sud du pays.

Les autorités d'occupation russe ont dit noter une forte hausse de l'intensité des combats dans la région de Zaporijia, dans le sud, où des affrontements ont lieu sur toute la ligne de front.

L'ONU a de son côté annoncé vendredi l'arrivée d'un premier convoi humanitaire dans les environs de Soledar, une ville proche de Bakhmout dans l'est de l'Ukraine, dont la prise a été revendiquée la semaine dernière par l'armée russe et les mercenaires du groupe Wagner.

Ce groupe a été désigné vendredi par les États-Unis comme une organisation criminelle responsable d'atrocités, a annoncé vendredi la Maison-Blanche.

Enfin, les services de sécurité ukrainiens (SBU) ont affirmé avoir arrêté sept agents russes dans la région de Dnipro (est), où une frappe de missile a fait 46 morts la semaine dernière.

Notre         dossier Guerre en Ukraine

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