Les changements aux urgences promis par la N.-É. pourraient aider le Cap-Breton

Katherine Snow et sa petite fille de 3 ans, de Port Caledonia en Nouvelle-Écosse, tiennent un portrait de Charlene Snow, qui est décédée le 30 décembre 2022, peu après une visite à l'Hôpital régional du Cap-Breton.
Photo : CBC / Erin Pottie
La famille d'une femme du Cap-Breton morte peu de temps après avoir quitté le service des urgences de l'hôpital régional de Sydney, sans être vue, croit que la série de changements annoncée par le gouvernement provincial va aider à sauver des vies.
Katherine Snow croit que les choses auraient été différentes pour sa belle-mère, Charlene Snow, si quelqu'un avait été dans la salle d'attente pour réévaluer les patients.
J'ai l'impression que si quelque chose comme ça avait été en place, Charlene serait encore avec nous
, dit Katherine Snow.J'espère donc que des vies seront sauvées!
Parmi les changements proposés par le gouvernement, il y a l'ajout de prestataires de soins et de défenseurs des droits des patients dans les salles d'attente.
C'est certainement une bonne chose d'avoir des gens qui sont là pour les patients dans la salle d'attente, surtout lorsque leur état se détériore rapidement
, admet Katherine Snow.
Si ça aide une famille à éviter ce que nous vivons et sauve une vie aux urgences, alors ces changements en valent la peine.
Triage plus rapide
Beaucoup des changements annoncés cette semaine visent à laisser moins de patients dans les salles d'attente, précise Gail Tomblin Murphy, vice-présidente de la recherche, de l'innovation et de la découverte de Santé Nouvelle-Écosse.

Gail Tomblin Murphy dit que la province est convaincue de pouvoir trouver des prestataires de soins pour observer les patients dans les salles d'attente des urgences.
Photo : Radio-Canada / Jean Laroche
Les patients seront triées plus rapidement et certains seront dirigés vers des cliniques mobiles, tandis que d'autres se verront proposer des consultations en ligne.
Elle croit que l'ajout de prestataires de soins et de défenseurs des patients dans les salles d'attente va aider à soutenir ces efforts.
Les services d'urgence du complexe de santé du Cap-Breton ont parmi les taux de postes vacants les plus élevés de la province.
En date du 13 janvier, 49 % des postes d'infirmières autorisées étaient vacants et 80 % des postes d'infirmières auxiliaires n'étaient pas pourvus dans les services d'urgence des différents hôpitaux de la Municipalité du Cap-Breton. Au total, 39 postes sur 70 n'avaient pas d'infirmière.
Pourtant, Gail Tomblin Murphy croit que la province trouvera des gens pour les salles d’attente des urgences.
Ces personnes seront recrutées parmi celles déjà formées après avoir travaillé dans des cliniques de dépistage et de vaccination pendant la pandémie
, explique-t-elle.
Nous savons que les Néo-Écossais se rassemblent!
Elle précise que les défenseurs des patients seront dans les services d'urgence de la province d'ici la fin de semaine et les fournisseurs de soins suivront, ajoute-t-elle.
De bonnes idées difficiles à réaliser
La Dre Margaret Fraser, médecin de famille qui travaille au service d'urgence régional du Cap-Breton, n’est pas convaincue de la faisabilité du plan.

La Dre Margaret Fraser est médecin de famille et urgentologue, et travaille au service régional des urgences du Cap-Breton.
Photo : Radio-Canada / Matthew Moore
J'ai des inquiétudes quant à l'origine de ces employés
, dit-elle.
Comme pour les médecins qui vont évaluer les patients sur les civières, nous sommes autorisés depuis plusieurs semaines à le faire au niveau régional et il a été difficile de combler ces quarts de travail.
Nous manquons tellement de personnel qu'il est difficile de voir d'où ils pourraient tirer du personnel supplémentaire.
Elle reconnaît que les défenseurs des patients qui travaillaient dans les cliniques de COVID-19 étaient bien formés et professionnels, mais elle affirme que certains travaillent déjà à l'Hôpital régional du Cap-Breton.
Malgré tout, elle espère que les dernières mesures du gouvernement commenceront à améliorer la situation.
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D'après le reportage de Tom Ayers de CBC