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La quasi-totalité des rues du centre-ville de Montréal entravées en 2021-2022

Le quart des cônes orange ne sert à rien, conclut une nouvelle étude réalisée par la Chambre de commerce.

Des pancartes indiquant une « rue barrée » et un « détour ».

Le difficile accès au centre-ville de Montréal nuit à sa relance, plaide la Chambre de commerce du Montréal métropolitain.

Photo : iStock

Radio-Canada

Le constat est « sans appel » : les perturbations occasionnées par les chantiers ont rendu l'accessibilité du centre-ville dysfonctionnel, constate la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM), qui appelle les acteurs concernés à tout faire pour réduire les entraves.

Dans une étude de 87 pages publiée jeudi avant-midi, la CCMM constate notamment que 94 % des rues de ce qu'elle appelle l'hypercentre ont été partiellement ou totalement entravées, à un moment ou à un autre, pendant la période analysée, soit du 1er avril 2021 au 31 mars 2022.

En tout, pas moins de 5521 permis d'occupation temporaire du domaine public avaient été délivrés par l'arrondissement de Ville-Marie cette année-là.

Ces demandes sont presque toujours accordées, a déploré jeudi le président et chef de la direction de la CCMM, Michel Leblanc : le taux d'approbation est de 96,4 %, a-t-il souligné.

Ce faisant, l'arrondissement laisse le milieu décider de façon individuelle – et peut-être cacophonique – d'utiliser l'espace public pour des chantiers, a regretté M. Leblanc jeudi.

La Chambre de commerce de Montréal constate qu'il y a trop de chantiers mal coordonnés et des panneaux qui sont carrément abandonnés. Reportage de Mathieu Prost.

Des cônes orange inutiles

Un exercice de recensement effectué en septembre 2022 dans le quadrilatère circonscrit par la rue Sherbrooke, le boulevard René-Lévesque, la rue Guy et la rue Drummond a également permis d'établir que plus du quart (27 %) des éléments de signalétique en place (cônes orange, panneau, etc.) n'avaient aucune raison d'être.

Or, cette statistique semble conforme à la réalité observée à Montréal dans son ensemble, notent les auteurs de l'étude, baptisée Blocage minimum.

Pour toutes ces raisons – et d'autres encore –, la CCMM appelle la Ville de Montréal, mais aussi le gouvernement du Québec et le secteur privé, à mieux planifier leurs travaux. Car la Municipalité n'est pas la seule responsable de la situation : seuls 30 % des chantiers relèvent de son autorité, rappelle la Chambre de commerce.

Cette dernière invite en outre les acteurs concernés à se coordonner davantage entre eux afin d'éviter que des artères soient entravées en vain – ce qui, selon elle, a pour effet de miner l'attractivité de la métropole et de nuire à la relance post-pandémique du centre-ville.

La CCMM cite par exemple la rue Saint-Urbain, entravée chaque année depuis 2014 sur différents tronçons situés entre la rue Notre-Dame, au sud, et la rue Jean-Talon, au nord.

Montréal a bien une plateforme de planification intégrée des chantiers, mais seulement 7 % de ceux-ci y sont inscrits, l'adhésion étant facultative.

Congestion routière

Une grande partie de la congestion routière qui engorge le centre-ville de Montréal découle des travaux effectués sur les infrastructures vieillissantes de la région.

Les deux tiers des ouvrages du réseau métropolitain nécessitent des rénovations parce qu'ils ont été construits dans les années 1960 ou 1970, rappelle l'étude. C'est notamment le cas du pont-tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine, où d'importants travaux ont été entamés récemment.

Cette mise à niveau du réseau est inévitable, admet la CCMM dans son rapport. Cela dit, des solutions sont imaginables, dit-elle, proposant, entre autres choses, une politique de tarification dynamique pour gérer les demandes de permis d'occupation temporaire du domaine public.

L'étude a été réalisée en partenariat avec la firme IdéesFX. Elle est accessible sur le site web de la CCMM (Nouvelle fenêtre).

Pour l'opposition officielle à l’Hôtel de Ville de Montréal, l’étude de la CCMM confirme que la meilleure coordination promise par Projet Montréal n’est qu’un slogan politique, sans véritable plan de match.

Ça fait un an qu’Ensemble Montréal appelle l’administration à donner suite rapidement aux recommandations du rapport de la Vérificatrice générale ainsi qu’à mettre en place un plan d’action et à l’appliquer avec une main de fer pour rendre les services imputables. Les cônes orange et la mauvaise coordination des chantiers ne devraient pas être l’image de marque de Montréal, affirme Julien Hénault-Ratelle, porte-parole en matière de développement économique.

Avec les informations de Marc Verreault

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