Des millions de dollars pour aider des Premières Nations à abandonner le diesel

La communauté de Hartley Bay est située sur la côte entre Port Hardy et Prince Rupert et comprend entre 130 et 200 habitants.
Photo : David Benton
Douze Premières Nations isolées de la Colombie-Britannique reçoivent un financement de sept millions $ du gouvernement provincial pour réduire leur dépendance au diesel au profit des énergies propres.
Cette enveloppe est octroyée dans le cadre du programme CEDR (Community Energy Diesel Reduction) du plan provincial de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Sur trois ans, le gouvernement distribuera un total de 29 millions $ aux collectivités éloignées de la province qui dépendent du diesel pour leur consommation en électricité.
Pour cette première ronde, 12 communautés se partagent 7 millions $, avec des enveloppes variant entre 40 000 et 2 millions $.
La Colombie-Britannique compte 44 communautés éloignées, dont la plupart sont gouvernées par des Premières Nations.
Historiquement, précise le directeur de Clean Energy BC, Kwatuuma Cole Sayers, le diesel était la principale source de carburant et d’électricité pour ces communautés. Maintenant que les coûts sont en baisse pour les énergies renouvelables, cela devient possible d'apporter de l’énergie éolienne et solaire dans ces régions éloignées.
S'il reconnait que beaucoup sont encore dépendantes du diesel, plusieurs histoires communautaires témoignent selon lui du succès de cette transition.
Au-delà de l’abandon du diesel, le programme CEDR permettra aussi de rendre les maisons plus écoénergétiques, se réjouit-il. Son impact se fera ressentir, positivement selon lui, dans les différentes collectivités tant au niveau de l’environnement, de l’économie que de la vie des gens.
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La souveraineté énergétique
David Benton est chef de projet et membre de la Nation Gitga'at, qui a reçu 2 millions $.
Il croit que l’abandon des énergies fossiles mènera à la souveraineté énergétique
de son peuple. Si le système électrique de sa collectivité de Hartley Bay venait à lâcher, la communauté serait selon lui en péril
.
Le projet d'hydroélectricité dont rêve la nation Nation Gitga'at assurerait aux 160 résidents de la communauté une source d'électricité fiable.
« Nous sommes dans une forêt fluviale, nous avons beaucoup d'eau et nous devrions donc utiliser cette eau et en tirer de l'électricité. »
BC Hydro est notre fournisseur de services et, l’an dernier, la compagnie a brûlé à peu près 507 000 litres de diesel
, pour alimenter la communauté alors que Hartley Bay est entourée d’eau, regrette David Bento.
Construire un système résilient
Le rêve de l'hydroélectricité, certains l'ont réalisé, mais non sans défis.
Pour une petite communauté comme la nôtre, nous pouvions brûler jusqu'à 1 000 000 $ de diesel par an, et potentiellement plus, raconte Darren Edgar de la nation Kitasoo Xai’xais. Nous avons maintenant un système hydroélectrique qui produit plus de 1 000 kilowatts d'énergie électrique à partir d'une source d'eau fiable.
Cependant l’entretien d’une infrastructure électrique demande des moyens. La collectivité bénéficiera de 962 400 $ cette année. Cette somme servira entre autres à améliorer le système et le protéger des intempéries, dit M. Edgar.
Nous devons nous assurer que tout est aux normes, car nous n'avons pas les gens sur le terrain pour faire les réparations.
« En cas de panne aujourd'hui, nous pourrions être sans électricité pendant une semaine. »
Au sud de Hartley Bay, la communauté des Kitasoo n'est pas alimentée par BC Hydro alors qu'elle compte environ 550 habitants et qu’elle a atteint sa limite en hydroélectricité
. Elle explore donc d'autres sources d'énergie telles que l'éolien et le solaire.