Le port de Sydney veut plus d’autonomie pour faciliter son expansion

Plusieurs nouvelles entreprises ont ouvert leurs portes dans le centre-ville en prévision de l’arrivée de ces bateaux.
Photo : Radio-Canada / ROBERT SHORT
La Municipalité régionale du Cap-Breton cherche des moyens de donner plus d'indépendance à son exploitant portuaire de Sydney, en Nouvelle-Écosse.
Les responsables du port veulent se dissocier de la municipalité pour pouvoir entre autres accéder aux fonds fédéraux et provinciaux pour leurs projets.
Le port ne peut pas profiter de la croissance des entreprises autour à cause de sa structure de gouvernance, croit James Kerr, le président du conseil d'administration du port, au conseil régional.
Nous sommes la société de développement du Port de Sydney et c'est un nom qui sonne bien, mais pour l’instant, nous sommes simplement un département de la Municipalité régionale du Cap-Breton
, dit-il.
La PDG du port, Marlene Usher, ajoute que le quai principal a besoin de réparations importantes depuis des années et que la société aurait pu se développer davantage avec plus de financement, mais la Municipalité n’a pas choisi d’injecter des fonds dans le port.
Si vous comparez le port à tous les autres services municipaux, c'est très différent
, dit-elle. Ce n'est pas un service municipal. C'est une entreprise.
Elle croit que la structure de gouvernance fait en sorte qu’investir dans le port n'est pas essentiel pour la plupart des contribuables
.
Une demande déjà refusée
Ce n'est pas la première fois que les gestionnaires du port de Sydney demandent plus d’autonomie. En 2019, le conseil du port a demandé un pouvoir et une compétence accrus sur le développement économique lié au port, mais le conseil a rejeté la requête.
La société portuaire est donc limitée à l'exploitation du terminal de croisière et de la marina au centre-ville de Sydney.
Marlene Usher rapporte que depuis, des compagnies maritimes installées au port de Sydney ont beaucoup de questions et songent à s'installer ailleurs.
L’autorité portuaire a aussi beaucoup de projets comme d'étendre la promenade près du terminal de croisière et d'ajouter des kiosques de vente au détail, mais elle n'a pas pu accéder à des fonds fédéraux ou provinciaux sans la contribution nécessaire de la municipalité.
Marlene Usher note également que le port n'était pas éligible à l’aide gouvernementale durant la pandémie parce que le port est considéré comme une entité municipale.
Marlene Usher et James Kerr croient qu'avec l'autonomie, ils pourraient trouver d’autres sources de financement et générer plus de revenus.
Ils aimeraient même gérer les activités de développement dans tous les ports de la Municipalité, dont Louisbourg, Glace Bay et North Sydney. Et cette fois, la société à l'appui du conseil municipal.
Le conseiller Eldon MacDonald, dont le quartier comprend le terminal de croisière et la marina du centre-ville de Sydney, croit que la modification de la structure de gouvernance du port pourrait faire bouger les choses.
Je vois le pavillon Joan Harriss, le pavillon de croisière et les autres idées de projets qui [ont été] mentionnées comme des générateurs de revenus
, dit-il.
Eldon MacDonald siégeait au conseil lorsqu'il a rejeté la demande de l'autorité portuaire.
À cette époque, l'ancien maire Cecil Clarke craignait qu'une autorité portuaire et une municipalité puissent devenir responsables de plus d'un siècle de pollution industrielle dans le port.
Le conseiller dit que c’est encore une préoccupation, mais le conseil a quand même voté à l'unanimité pour que le personnel municipal discute des options pour le port.
Un rapport avec quelques suggestions sur une nouvelle structure de gouvernance pour le port sera présenté d'ici quatre à six semaines.
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D'après le reportage de Tom Ayers de CBC