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Une foire au Manitoba soulève la question de la réparation des outils agricoles de pointe

Une personne descend d'une véhicule agricole exposé.

Des milliers de personnes étaient à Brandon pour assister à l'une des plus grandes foires agricoles au Canada.

Photo : Radio-Canada / Trevor Lyons

La foire agricole Manitoba Ag days fait la part belle à la présentation des toutes dernières machines agricoles, qui ont souvent des technologies de pointe embarquées. Mais la présentation de ces technologies s’accompagne de préoccupations sur la mécanique d’accès des agriculteurs à une réparation facile.  

Dans un dédale de couloirs et de salles d’expositions, des milliers de personnes étaient à Brandon pour assister à l'une des plus grandes foires agricoles au Canada.

Parmi les centaines d’exposants, le concessionnaire Dean Iwanchysko est présent durant les trois jours de l’événement pour faire connaître ses derniers modèles, dont une machine agricole de pulvérisation de produits chimiques commercialisée par Agrifac.

L'homme pose souriant devant l'une des machines exposées.

Parmi les centaines d’exposants, le concessionnaire Dean Iwanchysko, est présent durant les trois jours de l’événement.

Photo : Radio-Canada / Anne-Louise Michel

Cette machine agricole possède des capteurs qui permettent avec précision de pulvériser un champ entier seulement lorsque la machine détecte une mauvaise herbe , explique-t-il.

Selon lui, cette machine, qui n’est pas à la portée de toutes les bourses, puisqu'elle peut coûter jusqu’à 900 000 $, est un investissement qui permet une grande économie de produits chimiques pour l’agriculteur .

Il assure d’ailleurs que tout est mis en place, dès l’achat de cette machine, pour que, en cas de panne ou de réparation, l’agriculteur puisse se tourner vers lui ou le fabricant.

C’est bien sûr une nouvelle technologie. Donc, on apprend encore beaucoup, mais c’est ce que demandent les agriculteurs, assure-t-il.

Vers une protection du droit à la réparation?

Le mouvement qui prône le droit à la réparation, aussi connu sous le terme anglais de Right to repair, a été lancé par des activistes écologistes. Il vise à réduire les déchets électroniques en favorisant la réparation plutôt que le remplacement.

Le droit d’avoir accès à une réparation dans des délais et des coûts raisonnables se complexifie lorsqu’on l’applique aux machines agricoles bardées d'électronique.

Si, aux États-Unis, près de la moitié des États ont légiféré ou sont en discussion sur la question d’instaurer une loi protégeant ce droit d’accès à la réparation, une telle mesure n’est pas dans les projets du gouvernement manitobain.

Le ministre de l'Agriculture se trouve sur une scène et prononce un discours au Manitoba Ag days, le 17 janvier 2023.

Selon le ministre manitobain de l'Agriculture, l'industrie agricole fournit tous les outils nécessaires pour permettre de garantir le droit à la réparation.

Photo : Radio-Canada / Anne-Louise Michel

Le ministre provincial de l’Agriculture, Derek Johnson, croit en une autorégulation de l’industrie agricole en la matière.

Le vice-président Canada de North American Equipment Dealers Association, Larry Hertz, est du même avis. Je pense que l’agriculture a été poussée dans ce débat. […] Mais pour la plupart des problèmes qui ont été soulevés, l’industrie agricole a déjà une solution, souligne-t-il.

Nous nous assurons de fournir tous les outils nécessaires de diagnostic, les manuels et tout ce dont un fermier a besoin pour faire ses propres réparations ou les faire faire par un réparateur, assure Larry Hertz.

Je ne pense pas que les industriels fassent exprès de bloquer les réparateurs indépendants en gardant pour eux des éléments permettant de faire ces réparations […] mais il est vrai que certains réparateurs ont tendance à s’occuper du côté mécanique, laissant de côté l’électronique, qui est alors sous-traitée au vendeur de la machine.

Pourtant, selon Greg Peterson, spécialisé dans la vente aux enchères de véhicules agricoles au Canada et aux États-Unis, le marché de l’occasion est devenu tendu ces dernières années en raison en partie du manque de pièces détachées et de l'informatique embarquée. Les prix des machineries et équipements d’occasion en bon état, qu'on peut réparer soi-même, ont bondi.

Je crois que les agriculteurs aiment l’idée de réparer leur équipement seul, précise-t-il.

Le conseiller agricole Jean-Claude Saquet a fait la même observation.

Dans le cas où le concessionnaire peut venir faire de la détection de problème et les réparations [ce n’est pas un problème], mais s'ils n’ont pas le temps de venir ou que les délais sont trop longs, les agriculteurs veulent juste avoir le choix de pouvoir se retourner vers quelqu'un d’autre ou avoir la possibilité de le faire eux-mêmes si c’est possible, souligne-t-il.

En 2022, le député de l’opposition néo-démocrate à l’Assemblée législative du Manitoba Jim Maloway proposait la mise en œuvre d'actions concrètes dans la province. Il souhaitait alors forcer les manufacturiers à fournir des pièces de rechange et des manuels aux réparateurs.

De son côté, l’Association de producteurs manitobains Keystone Agricultural Producers (KAP) a adopté des résolutions concernant le droit à la réparation de la machinerie agricole en 2020 et en 2021.

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