•  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

Gatineau promet de faire le suivi au problème d’eau rouillée

Des verres remplis d'eau brune sur une table.

Le problème d'eau colorée perdure depuis 2009, selon certains résidents. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Jean-François Fortier

Radio-Canada

La couleur de l'eau de la rue Vendôme est l'élément qui a retenu l'attention lors de la première séance du conseil municipal de la Ville de Gatineau pour l'année 2023. Sept citoyens se sont présentés devant les élus, exaspérés et à la recherche de solutions au problème d'eau colorée qui perdure depuis 2009.

Selon ce qui a été rapporté devant le conseil municipal, les résidents de la rue Vendôme doivent composer avec une eau parfois jaune, parfois orange en raison de la vétusté des conduits municipaux. Des réparations ont été faites au fil des années, sans succès.

En point de presse mercredi matin, la mairesse de Gatineau, France Bélisle, a tenu à rassurer les citoyens aux prises avec un problème d’eau jaune, en leur affirmant que le conseil est soucieux de leur réalité.

Elle a confirmé que la Ville est bien au fait de cette situation qui dépasse les frontières de la rue Vendôme. Mme Bélisle a précisé que le problème touche plusieurs rues et quartiers, d’est en ouest de la municipalité.

L'élue a rappelé que le conseil municipal précédent avait adopté en 2017 un plan de 10 ans pour s’attaquer au problème de l’eau jaune avec des investissements ciblés.

France Bélisle en point de presse.

France Bélisle a vanté le travail de la conseillère d'Action Gatineau, Tiffany-Lee Norris Parent, dans ce dossier. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Georges-Étienne Nadon

La mairesse a demandé mercredi à son équipe un diagnostic de la situation.

Si on veut régler le problème de l’eau jaune à la grandeur de la ville demain matin, je veux savoir ça coûte combien, qu’est-ce que ça implique, et qu’on présente ça au conseil municipal, dit-elle. Ensuite, nous aurons peut-être à faire des choix et à prioriser.

« On a besoin d’avoir un portrait clair. »

— Une citation de  France Bélisle, mairesse de Gatineau

La Ville s’engage également à communiquer d’ici deux à trois semaines avec les citoyens aux prises avec ce problème, afin de faire le point dans ce dossier.

On comprend l’angoisse des résidents

Le problème d’eau colorée touche aussi plusieurs résidences du district de Deschênes. La conseillère Caroline Murray a dit comprendre parfaitement l’angoisse des résidents aux prises avec cette situation.

Personne ne veut vivre ça. Ça n’a pas de bon sens de vivre ça dans la quatrième ville au Québec, une ville où les gens payent leurs taxes comme tous les autres citoyens. On va voir à la Ville ce qu'on peut faire de notre côté, a-t-elle promis.

Le problème est aussi bien vif sur la rue Vendôme, dans le district de Touraine.

La conseillère de ce secteur, Tiffany-Lee Norris Parent, qui a fait état de la situation à maintes reprises autour de la table du conseil, a affirmé qu'elle possède un épais dossier concernant les plaintes formulées par les citoyens auprès de la Ville.

Mme Norris Parent a insisté sur l’importance de leur donner un échéancier des travaux qui seront menés pour corriger le problème d’eau colorée.

« Juste avoir une date, ça aide la situation. En ce moment, [les citoyens] n’ont pas de date, ils ne le savent pas quand ça s’en vient, et même, si ça s’en vient un jour. »

— Une citation de  Tiffany-Lee Norris Parent, conseillère du district de Touraine
De gauche à droite : Caroline Murray, Steven Moran et Tiffany-Lee Norris Parent.

Tiffany-Lee Norris Parent (à droite) est la porte-parole des citoyens dans ce dossier. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Rebecca Kwan

Des citoyens de la rue Vendôme ne veulent plus d’eau potable rouillée

Lors de la séance du conseil municipal mardi soir, la Ville de Gatineau a souligné à plusieurs des citoyens qui sont venus faire part de leur situation concernant l'eau colorée que cette dernière était potable malgré sa coloration peu ragoûtante.

Mathieu Larivière n'en a pas cru un mot. Il se souvient de la nuit du 12 octobre 2020 comme si c'était hier. C'est cette nuit qu'il a bu un grand verre d'eau rouillée à 3 h, à moitié endormi. Il n'aura fallu que quelques instants à son estomac pour l'informer de la bêtise qu'il venait de commettre.

« Cinq minutes plus tard, j'ai été tellement malade. Ce n'était vraiment pas drôle! »

— Une citation de  Mathieu Larivière, résident de la rue Vendôme

Julie Villemaire a confirmé que le groupe a fait analyser l'eau du réseau prélevée une journée où elle n'était pas particulièrement colorée. Les résultats ont démontré que la concentration en fer était au-dessus de la limite permise par Santé Canada, établi à moins de 0,3 milligramme. Elle contenait 0,5 milligramme par litre, a-t-elle renchéri.

À l’image de notre eau, la Ville aussi fait preuve d'un manque de transparence, a lancé cette dernière. On se fait dire que l'eau est potable, de la boire aveuglément sans avoir accès aux analyses, sachant qu'un taux excédentaire de fer est présent, que l'eau goûte mauvais et qu'elle est de couleur dégoûtante.

« On a beau nous dire que l’eau est potable, quand elle a la couleur de l’urine et un goût désagréable, ça ne donne pas envie. »

— Une citation de  Julie Villemaire, résidente de la rue Vendôme

Quelle est la concentration [de fer] lors des journées où l'eau est plus foncée, s'est-elle demandé à voix haute.

De nombreuses plaintes au 311...

À son tour, Mathieu Marois a souligné les dégâts, le stress et les inquiétudes quotidiens qui viennent avec cette situation qui perdure. Il a indiqué d'ailleurs que plusieurs de ses voisins ont fait des appels au 311, malgré le découragement ou le fait de se faire dire que notre situation allait être réglée dans les deux prochaines années.

M. Marois a expliqué que d'autres employés municipaux ont aussi mentionné à leur groupe qu'il fallait faire encore plus de plaintes pour qu'ils puissent être inclus au budget de l'eau colorée. Le précédent conseil municipal a adopté un plan de plusieurs millions de dollars sur 10 ans pour cette problématique, qui touche divers secteurs de Gatineau.

Certains se font dire de ne plus appeler [au 311], alors que le nombre de plaintes doit être plus élevé, a-t-il raconté devant les élus et les citoyens. C'est à n'y rien comprendre, selon lui.

... et des dépenses encourues

Au-delà du stress que cela génère pour les résidents, M. Marois a souligné toutes les dépenses qu'ils doivent engager. Selon un sondage maison qu'il a réalisé en faisant du porte-à-porte, à peine 5 % des gens accepteraient de boire l'eau de la ville et ils doivent s'équiper autrement.

Un autre résident, Vincent Simon, a indiqué avoir dû changer son réservoir d'eau chaude, sous la recommandation d'employés municipaux. Cela n'a toutefois pas réglé son problème. D'autres résidents se sont munis de systèmes de filtration d'eau et de machines à eau pour éviter de boire celle du robinet.

« À un moment donné, on a besoin d'aide là-dedans. »

— Une citation de  Vincent Simon, résident de la rue Vendôme

Les caisses de bouteilles d'eau font aussi partie des solutions populaires, alors qu'on martèle partout ailleurs que le plastique à usage unique est néfaste pour l'environnement, souligne sa voisine.

Pierre Lévesque, le doyen du groupe, réside sur la rue depuis plus de 45 ans. Devant le conseil municipal, il s'est demandé : pourquoi les infrastructures n'ont-elles pas encore été remplacées?

Le conseil municipal de Gatineau.

Les élus de Gatineau ont tenu leur premier conseil municipal mardi soir. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada

Lors de la réunion du conseil municipal mardi soir, la mairesse a vanté le travail de la conseillère du district de Touraine, Tiffany-Lee Norris Parent, du parti Action Gatineau, qui a soulevé ce dossier à maintes reprises autour de la table du conseil.

La première magistrate a d'ailleurs profité de l'occasion pour souligner le calme avec lequel les citoyens sont venus exposer ce problème. Je vous remercie du ton avec lequel vous abordez cette question, a-t-elle ajouté.

Concernant les enjeux de communications avec la Ville, on va se pencher là-dessus, a également mentionné Mme Bélisle. Pour sa part, Mme Norris Parent a remercié les gens qui sont venus témoigner.

La prochaine réunion du conseil municipal aura lieu le 14 février à 19 h à la Maison du citoyen.

Avec les informations de Camille Boutin et Nathalie Tremblay

Vos commentaires

Veuillez noter que Radio-Canada ne cautionne pas les opinions exprimées. Vos commentaires seront modérés, et publiés s’ils respectent la nétiquette. Bonne discussion !

En cours de chargement...