Transition énergétique : Nadeau-Dubois fait cinq propositions à Legault

Le co-porte-parole de Québec solidaire Gabriel Nadeau-Dubois lors de sa rencontre avec le premier ministre du Québec, François Legault, à Montréal
Photo : (Twitter )
Lors d'un rare tête-à-tête avec le premier ministre François Legault, lundi à Montréal, le co-porte-parole de Québec solidaire (QS) Gabriel Nadeau-Dubois a présenté cinq propositions pour accélérer la transition énergétique dans la province.
Cette rencontre a été la première d’une série que François Legault compte avoir avec les chefs des partis d'opposition pour discuter de l'électrification du Québec, de ses entreprises et de ses transports. Il faut convaincre nos entreprises, il faut convaincre les citoyens d'électrifier
, avait déclaré le premier ministre la semaine dernière. C'est un beau défi. C'est un défi que je souhaite relever avec les oppositions.
Selon Gabriel Nadeau-Dubois, le premier ministre reconnaît que son plan de lutte contre les changements climatiques n’est pas suffisant
. À Québec solidaire, on n’a pas juste des critiques, on a aussi des propositions. [...] J’en ai fourni cinq [au premier ministre] pour bonifier son plan
, a dit le chef parlementaire de QS à la sortie de cette rencontre qui a duré une heure et demie.
En premier lieu, QSaccélérer l’arrivée des véhicules électriques sur le marché québécois
et mettre fin à la vente de véhicules à essence dès 2030 au lieu de 2035.
M. Nadeau-Dubois dit avoir également proposé au premier ministre d'adopter une loi pour accélérer l'électrification du transport des marchandises.
Il souhaite également que le Québec favorise une électrification plus rapide des bâtiments chauffés aux énergies fossiles au moyen d'un programme incitatif ambitieux
. C’est quand même 10 % des gaz à effet de serre [GES] au Québec. Trop nombreux sont les bâtiments qui sont chauffés avec des énergies fossiles. Il faut régler ce problème-là.
Le co-porte-parole de QSintègrent plus d’énergies propres dans leurs procédés industriels
.
Enfin, M. Nadeau-Dubois a invité M. Legault à réinvestir d'urgence dans les sociétés de transport collectif pour éviter toute diminution des services. On ne peut pas continuer à retirer du service des transports en commun. C’est ce qu’on voit aujourd’hui à la Société de transport de Montréal [STM]. Ça n'a juste pas de bon sens
, a-t-il dit.
« Je m’attends à ce qu’une bonne partie des propositions soient reprises [...] parce qu’en ce moment, on s'en va dans le mur. »
Selon le chef parlementaire de QSle premier ministre a une grande majorité au Parlement, il n’a plus l’excuse de la pandémie, alors on s’attend à des résultats sur la question de la transition énergétique
.
Outre les préoccupations liées à l'énergie et à l'environnement, M. Nadeau-Dubois dit avoir discuté avec M. Legault de la crise du logement, du coût de la vie, du salaire minimum et des agences de placement en santé, notamment.
Je vais juger de l'utilité de la rencontre quand je vais voir les résultats
, a-t-il conclu.
Le PLQ propose une commission itinérante
De son côté, le chef intérimaire du Parti libéral du Québec (PLQ), Marc Tanguay, qui rencontrera M. Legault jeudi, propose de lancer une consultation nationale sur l'avenir de l'énergie au Québec.
Cette commission itinérante porterait sur les besoins actuels et futurs du Québec ainsi que sur les investissements nécessaires pour réaliser la transition énergétique et pour atteindre la carboneutralité d'ici 2050. Elle consulterait la population et les experts et serait invitée à faire rapport d'ici la fin de 2023, selon la proposition libérale détaillée dans un communiqué lundi.
M. Tanguay et son porte-parole en matière d'énergie, Gregory Kelley, souhaitent que les membres de cette commission visitent toutes les régions du Québec et que les Premières Nations soient parties prenantes au processus. La commission devrait être coprésidée par deux députés, l'un issu du gouvernement, l'autre du parti qui forme l'opposition officielle, selon eux.
Pour répondre aux besoins énergétiques du Québec, le gouvernement estime qu'environ 100 térawattheures (TWh) devront être ajoutés aux quelque 210 TWh déjà produits annuellement.
Les libéraux croient que la population doit être consultée sur les principes qui guideront les décisions du gouvernement et d'Hydro-Québec. Ils signalent que les besoins en énergie risquent d'augmenter encore, surtout si le Québec veut aider ses voisins à réduire leur dépendance aux énergies fossiles.
Dans les circonstances, le gouvernement ne devrait pas tout décider derrière des portes closes
, a déclaré M. Tanguay par communiqué.