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Les soins vétérinaires à domicile : le choix de Kim Lacroix

Un chien bouvier bernois regarde dans les yeux d'une femme qui sourit.

La vétérinaire Kim Lacroix apprécie la proximité qu'elle peut développer avec ses patients, comme Evy.

Photo : Radio-Canada

Après une quinzaine d’années de pratique en hôpital vétérinaire, Dre Kim Lacroix s’est tournée l’automne dernier vers les soins à domicile. Une façon pour elle de mieux connaître les animaux qu’elle soigne et d’exercer une médecine de proximité.

Elle insiste pour dire qu’elle n’a pas quitté le travail en installation, qui lui apportait beaucoup, mais qu’elle a choisi les services à domicile. Le domicile me permet d'avoir une médecine plus de proximité, plus globale aussi, en rentrant chez les gens, j'ai vraiment le milieu de vie de l'animal, tout le milieu familial, les autres animaux aussi, les interactions, ça m'aide beaucoup au niveau de la médecine, ça fait une médecine beaucoup plus globale, précise-t-elle.

Depuis quatre mois, cette vétérinaire se déplace pour offrir des soins, comme des examens de santé, le dépistage de maladies ou la vaccination, principalement aux chats et aux chiens.

Son service arrive au moment où il est souvent difficile d’avoir accès à un vétérinaire. Les Gascon-Simoneau, arrivés à Saint-Maurice il y a six mois, l’ont appris dans les dernières semaines. Leur chien Rio, un labrador de 13 ans, s’est retrouvé subitement en crise d’épilepsie. Devant l’impossibilité d’avoir un rendez-vous dans une clinique vétérinaire de la région, la famille était prête à se rendre ailleurs, avant de découvrir le service offert par Dre Lacroix.

Deux chiens sont collés l'un sur l'autre et dorment sur un plancher de bois.

Evy et Rio, les chiens de la famille Gascon-Simoneau, l'automne dernier

Photo : Fournie par Mathieu Gascon

Ça n'a pas pris grand temps, la journée même ou le lendemain, elle est arrivée à la maison. Rio était quand même assez vieux, donc les déplacements, ce n’est pas toujours facile avec de vieux chiens qui sont en fin de vie. C'est aussi l'aspect vétérinaire à domicile qui a été très bénéfique pour nous, se souvient Mathieu Gascon.

Peu après, la famille a pris la douloureuse décision de dire au revoir à Rio. Ils ont pu le faire à la maison. L'approche humaine est différente, le service humain est différent. Ce n'est pas juste un après l'autre, toutes les 20 minutes. Elle vient chez vous, elle prend le temps, elle rentre dans votre monde, elle rentre dans votre milieu, poursuit le père de cette famille amoureuse des animaux.

Une femme et un homme sourient pendant qu'un chaton grimpe sur l'épaule de l'homme.

Kim Simoneau et Mathieu Gascon ont plusieurs animaux de compagnie, dont un chaton.

Photo : Radio-Canada

La vétérinaire limite principalement ses déplacements au territoire de Trois-Rivières, mais elle accepte de se rendre un peu plus loin dans les cas d'euthanasie.

Oui, il y a une différence entre vacciner un animal à la maison comparativement en clinique, mais il y a une très grande différence entre l'euthanasie à la maison et l'euthanasie à la clinique, donc ce service-là a une plus-value pour moi à domicile, explique la vétérinaire.

Un service peu développé

Ils sont peu nombreux dans la province à opter pour ce type de pratique, confirme l'Ordre des médecins vétérinaires du Québec. Elle est d'ailleurs l'une des premières à le faire dans la région. Un avantage qui complète l’offre des cliniques, croit le président de l’Ordre, Dr Gaston Rioux. Les vétérinaires qui sont en clinique mobile vont probablement potentiellement desservir une clientèle vétérinaire qui autrement n'aurait peut-être pas vraiment accès aux services vétérinaires en clinique, parce qu'ils ne peuvent pas se déplacer ou que leur animal est difficilement transportable ou très stressé en clinique, précise-t-il.

Si Kim Lacroix accepte encore de nouveaux patients, la facilité d'accès à ses services risque toutefois d'être temporaire. Je prévois malheureusement que dans le temps nécessairement mon horaire va se remplir et on va être au même point, concède-t-elle.

Une vétérinaire examine un chien bouvier bernois.

Dre Kim Lacroix offre notamment le service d'examen de santé.

Photo : Radio-Canada

Elle visite en moyenne quatre maisons par jour. Selon la quantité d'animaux présents, elle peut parfois traiter jusqu'à huit ou dix patients quotidiennement. C'est sûr que je peux voir moins d'animaux qu'en clinique, où on en voit toutes les 20 ou 30 minutes. Tandis que moi, il faut que je me déplace d'un endroit à l'autre. Au niveau de la quantité de patients que je peux voir, je suis sous-productive par rapport à des vétérinaires en clinique, croit-elle.

Surcharge de travail et détresse psychologique

Plus de la moitié des médecins vétérinaires de la province se disent en détresse psychologique. La pratique à domicile pourrait faire partie de la solution pour réduire la surcharge de travail. Même si ce n'est pas ce qui l'a poussée à changer de trajectoire professionnelle, Kim Lacroix reconnaît que cette problématique est présente.

« J'ai vécu ça il y a quelques années, quand j'étais dans une autre clinique, j'ai eu une charge de travail très importante à cause d'un paquet de circonstances et ça m'a amené à changer un peu ma façon de travailler, réduire mes heures, au niveau de la charge mentale, j'avais déjà changé des choses pour me protéger de ça, ce qui n'est pas possible pour tous les vétérinaires en ce moment. »

— Une citation de  Dre Kim Lacroix, médecin vétérinaire à domicile

Le choix de vie fait dans les derniers mois allège la pression jadis ressentie. Au niveau mental, c'est beaucoup plus facile à gérer. Même si présentement, je gère tout, même le côté administratif, je vois moins de patients, j'ai moins de suivis, c'est sûr qu'au niveau de la charge mentale, c'est beaucoup moins épuisant, confie-t-elle.

Un chat se cache dans le pot d'une plante d'intérieure sous une feuille.

Le chaton nommé Hasard 2 est le plus récent animal adopté par la famille Gascon-Simoneau.

Photo : Radio-Canada

L’Ordre des médecins vétérinaires du Québec travaille à élaborer des plans d’action pour contrer la pénurie. Le président croit que plusieurs solutions sont possibles. Nos médecins vétérinaires offrent encore plusieurs heures d'ouverture en soirée et les fins de semaine, ce qui fait en sorte que la conciliation travail-famille-loisir est souvent difficile, voire même, dans certains cas, impossible. Je pense que les médecins vétérinaires du Québec auront des questions à se poser au niveau de leurs heures de travail, avoue Gaston Rioux.

Des questions pour lesquelles Kim Lacroix a déjà trouvé une partie de réponse.

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