•  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

Faute de médecins, une salle d’urgence à Terre-Neuve est fermée depuis 6 mois

Wade Smith en entrevue.

Melvin Brace est résident de Chance Cove. Il s'inquiète pour l'avenir des urgences de Whitbourne, à 40 km au sud, qui sont fermées depuis juin dernier.

Photo : Radio-Canada / Patrick Butler

Aucun patient n’a franchi les portes de la salle d’urgence du Centre de la santé William H. Newhook depuis six mois, faute de médecins.

En juin dernier, la Régie de santé de l’Est de Terre-Neuve-et-Labrador a annoncé la fermeture temporaire des urgences de l’hôpital, à Whitbourne. Cette fermeture ne devait durer que 4 jours, mais a depuis été prolongée à 29 reprises.

Ce n’est pas juste. Six mois, c’est assez de temps pour trouver une solution, explique Melvin Brace, résident de Chance Cove, à 40 km au nord de Whitbourne. À l’heure actuelle, l’hôpital le plus proche de sa maison se situe à une heure de route, plutôt que 30 minutes.

Moi et ma femme, nous ne sommes plus jeunes, affirme l’homme de 62 ans. Celui qui a redéménagé dans sa communauté natale en 2015 regrette ces jours-ci la décision de quitter son ancienne maison en banlieue de Saint-Jean. Ce qu’on vit, cette insécurité [...] j’ai de la misère à vous expliquer mes frustrations.

En raison de la fermeture, les patients du centre et du nord-ouest de la péninsule d’Avalon, comme Melvin Brace, sont systématiquement redirigés vers les hôpitaux de Plaisance, de Carbonear, de Saint-Jean et de Clarenville, ce qui ajoute entre 30 et 45 minutes aux déplacements dans l'ambulance.

Ce n’est pas rien. Quand vous êtes répondant médical d’urgence, la première heure après l’appel est crucial. Il faut se rendre au patient et commencer à lui donner les soins dont il a besoin, explique Wade Smith, propriétaire du service d’ambulance Smith, à Whitbourne.

Mes employées vivent plus de stress et doivent voyager sur de plus longues distances.

L'entrée d'une salle d'urgence.

L'entrée des urgences du Centre de la santé William H. Newhook, à Whitbourne, à Terre-Neuve-et-Labrador

Photo : Radio-Canada / Patrick Butler

Mettez-vous à notre place

Après six mois de fermeture, Wade Smith croit qu'il est fort probable que les urgences ne vont jamais rouvrir à temps plein. Mais il note que Whitbourne se situe près de l’autoroute Transcanadienne et que son hôpital a déjà traité des patients blessés dans des accidents graves.

On a été tellement chanceux qu’il n’y a pas eu d’accident très grave depuis l’été dernier, note-t-il, ajoutant que cet hiver la région n’a eu que très peu de tempêtes de neige.

Wade Smith.

Wade Smith est propriétaire du service d'ambulance Smith, basé à Whitbourne, dans la péninsule d'Avalon, à Terre-Neuve.

Photo : Radio-Canada / Patrick Butler

Wade Smith explique que le Centre de la santé William H. Newhook fournit des services à environ 30 000 personnes quand il est ouvert. L'hôpital compte cinq médecins en temps normal, mais qu’il n’en reste que deux. Ces derniers ne donnent que des soins non urgents.

La région de Whitbourne n’est pas la seule à voir la fermeture de sa salle d’urgence.

Dans les derniers mois, des résidents d'autres communautés sur l’île comme Harbour Breton et New-Wes-Valley ont parcouru des distances plus importantes pour voir un médecin quand leur hôpital a été fermé. Mais Melvin Brace souligne qu’aucune salle d'urgence à Terre-Neuve n’a déjà été fermée pendant si longtemps.

C'est inacceptable, croit-il. Mettez-vous à notre place.

Radio-Canada demande depuis mardi dernier une entrevue avec le PDG par intérim de la Régie de santé de l'Est, Ken Baird.

Dans une déclaration, la porte-parole de la Régie de santé de l’Est, Tracey Boland, écrit qu'à l'heure actuelle, il n'y a rien de nouveau à signaler par rapport au service d'urgence du Centre de la santé William H. Newhook, à Whitbourne.

Comme nous l'avons déjà signalé, afin de revenir à un service d'urgence de 24 h sur 24, le site a besoin de recruter deux médecins. Le processus de recrutement est en cours et, à ce jour, la Régie de santé de l'Est n'a pas encore été en mesure de pourvoir ces postes, explique-t-elle.

Vos commentaires

Veuillez noter que Radio-Canada ne cautionne pas les opinions exprimées. Vos commentaires seront modérés, et publiés s’ils respectent la nétiquette. Bonne discussion !

En cours de chargement...