Des restaurateurs magogois veulent encadrer les camions de cuisine de rue

Alain Roger est le porte-parole des restaurateurs.
Photo : Radio-Canada / Titouan Bussière
Une pétition signée par 57 restaurateurs de Magog sera présentée à la mairesse Nathalie Pelletier pour encadrer différemment l'exploitation de camions de cuisine de rue. La principale revendication : que les propriétaires de camions-restaurants aient une adresse commerciale à Magog pour avoir le droit d'y faire affaire.
Sur les 65 restaurateurs magogois recensés par Alain Roger, seuls trois ont refusé de signer sa pétition. Outre les cinq restaurants fermés pour la saison, les 57 restaurateurs considèrent injuste que les camions-restaurants puissent venir à Magog.
Le "food truck" s'installe dans une activité [...] comme la Fête de l'eau devant un autre restaurateur qui paie un loyer, une taxe scolaire municipale et une taxe d'eau, qui est quand même salée.
M. Roger croit que les exploitants de nombreux camions de cuisine de rue ne donnent pas de factures et que plusieurs autres coûts leur échappent.
Les camions ambulants qui n'ont pas une cuisine de production dans un lieu physique, un bâtiment qui fait juste se promener, pour nous, c'est inacceptable. Ce n'est pas une bonne façon de faire parce que c'est injuste pour tous les restaurants qui ont pignon sur rue et qui, eux, doivent payer une taxe foncière.
La pétition sera déposée lundi à la mairesse de Magog. Celle-ci assure que les membres du conseil municipal prendront le temps de discuter avec les principaux intéressés pour trouver une solution. Elle considère toutefois qu'il faut offrir un service de restauration lors de certaines activités publiques.
Dans la dernière année, il y a eu un événement et c'est la Fête de l'eau, où il y a eu un food truck. Les restaurateurs s'étaient fait demander s'ils pouvaient offrir le service, explique Mme Pelletier. Ce n'était pas possible, donc, pour satisfaire la clientèle, il y a eu un food truck complémentaire.

« Cette situation, à ma connaissance, n'existe pas », mentionne Simon Proulx.
Photo : Radio-Canada / Titouan Bussiere
Le chef et propriétaire du restaurant Minton à Hatley, Simon Proulx, possède un camion de rue depuis mai 2022 . Il croit que le problème dénoncé par la pétition n'existe pas.
Je trouve ça un peu absurde. Premièrement, la plupart des gens paient par carte, donc il y a des traces [numériques] de toute la facturation. Quand on est dans des festivals, il faut remettre des relevés de ventes de la journée pour donner des pourcentages et des frais. Les camions ne sont pas là gratuitement, il faut payer pour être là.
De son côté, Alain Roger assure que le but consiste non pas à bannir les camions de cuisine de rue mais plutôt à s'assurer que leurs propriétaires aient un commerce fixe à Magog. C'est complètement absurde comme revendication. On ne peut pas empêcher un électricien de Sherbrooke d'opérer à Magog parce qu'il n'a pas pignon sur rue à Magog. Il n'y a aucune raison qu'on empêche mon camion de se déplacer
, dénonce M. Proulx.
Les élus prendront connaissance du dossier dans les prochaines semaines et verront si un encadrement est nécessaire.
D'après le reportage de Titouan Bussière