Services de garde : l’Ontario prévoit une pénurie d’éducateurs de la petite enfance

L'Ontario anticip une pénurie de 8500 éducateurs de la petite enfance.
Photo : Getty Images / monkeybusinessimages
Des dizaines de milliers de garderies et de centres d’enseignement préscolaire à 10 $ par jour seront ajoutés en Ontario au cours des prochaines années. Selon la province, ces ouvertures pourraient entraîner une pénurie de près de 8500 éducateurs de la petite enfance, faute de recrutement, de rétention et de faibles salaires.
Selon un document gouvernemental obtenu par La Presse canadienne, environ 14 700 éducateurs doivent être recrutés d’ici 2026 afin de combler ce manque de personnel. Or, sans un processus de recrutement et de rétention, cet objectif ne sera pas atteint.
« Jusqu’à ce qu’on établisse des salaires adéquats qui permettront au personnel recruté de rester dans ce domaine, ce problème perdurera. »
Ce document souligne également qu’entre 2019 et 2021, le nombre d’éducateurs accrédités dans la province a subi une baisse de 7 %.
Au cours des prochains jours, la province tiendra une consultation avec les professionnels du secteur, où des questions liées à la pédagogie, à l'équité, à l'accès et à l'inclusion seront abordées.
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Selon Rachel Vickerson, la directrice générale de l'Association des éducateurs à la petite enfance de l’Ontario, la pénurie de main-d'œuvre et le recrutement en particulier demeurent les problèmes les plus urgents.
Selon les informations dans ce document gouvernemental, près de 4200 personnes en Ontario s'inscrivent au programme d’éducation à la petite enfance chaque année et environ la moitié de ceux et celles qui complètent leurs études choisissent de travailler dans le domaine de la garde d'enfants.
Dans son document, la province explique également que les éducateurs à la petite enfance peuvent entre autres travailler dans des conditions difficiles, toucher des salaires peu élevés, avoir peu de possibilités d'avancement professionnel par rapport aux enseignants et être perçus comme ayant un rôle moins important à jouer dans l’éducation des enfants.
Mme Vickerson espère que les questions du salaire, des avantages sociaux et de la retraite seront abordées par le gouvernement.
18 $ de l'heure, une rémunération insuffisante?
L'Association des éducateurs à la petite enfance de l’Ontario exige une augmentation salariale pour les professionnels du secteur. Elle demande ainsi une rémunération minimum de 30 $ de l'heure pour les éducateurs et de 25 $ de l'heure pour le personnel non accrédité.
En vertu d’une entente conclue entre le gouvernement fédéral et la province, le salaire de base actuel des éducateurs est fixé à 18 $ de l'heure et est augmenté de 1 $ de l'heure chaque année jusqu’à un maximum de 25 $ de l'heure. Selon des défenseurs, ce salaire est trop bas et ne permettra ni de recruter ni de garder des professionnels dans le domaine.
Le document obtenu par La Presse canadienne révèle que plusieurs professionnels de la garde d'enfants quittent ce domaine pour des emplois mieux rémunérés et que la question de l’équité salariale est importante pour le personnel des secteurs à but lucratif et sans but lucratif.
L’ouverture de services de garde d’enfants créera 86 000 places, une cible promise par la province. Selon Carolyn Ferns, coordonnatrice de programmes à la Coalition ontarienne pour de meilleurs services éducatifs à l’enfance, le gouvernement reconnaît l'ampleur du défi que la province doit relever.
« C’est bon de voir que le gouvernement tente de comprendre le problème de la pénurie. »
Lors d’une annonce conjointe faite par l’Ontario et par le gouvernement fédéral, le ministre provincial de l’Éducation, Stephen Lecce, a expliqué que la réduction des frais de garde augmentera la demande et, ainsi, le besoin de main-d'œuvre dans le secteur.
C’est un bon problème, mais c’est aussi un véritable problème, et nous avons un plan
, a-t-il dit.
Avec les informations de La Presse canadienne