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Pierre Poilievre invité par un groupe qui remet en question l’histoire des pensionnats

Pierre poilievre en conférence de presse.

Pierre Poilievre a déjà lui-même attaqué les survivants du système de pensionnats dans le passé. (Photos d'archives)

Photo : La Presse canadienne / Justin Tang

Radio-Canada

Le chef du Parti conservateur, Pierre Poilievre, a défendu sa décision vendredi de s'adresser à un groupe de réflexion qui a été critiqué pour ses commentaires sur les pensionnats pour Autochtones et la discrimination.

Nous parlons tout le temps avec des groupes avec lesquels nous ne sommes pas d'accord, a déclaré M. Poilievre lors d'une entrevue après son discours au Frontier Centre for Public Policy, à Winnipeg.

En 2018, le centre a diffusé des publicités à la radio, qui ont rapidement été retirées, disant que c'était un mythe que les pensionnats privaient les enfants autochtones de leur enfance.

L'été dernier, le centre a publié un commentaire sur son site Web selon lequel les histoires d'écoliers enterrés secrètement étaient très suspectes, voire complètement fausses.

Correction

Une version précédente de cet article faisait référence à des écoliers assassinés et enterrés secrètement  près de pensionnats pour Autochtones. Nous avons retiré le mot assassinés  puisque rien ne prouve que des meurtres ont été commis. Cette hypothèse a néanmoins été plusieurs fois évoquée au sujet des 4000 à 6000 enfants qui, selon la Commission de vérité et réconciliation, sont morts dans ces écoles où les mauvais traitements étaient nombreux.

Plus récemment, le 7 décembre 2022, un article signé par Peter Best, un avocat de Sudbury, a été publié sur le site de l’organisme. M. Best y soutient l’abolition du système de réserves et des droits spéciaux pour les Autochtones.

En s’appuyant sur le livre écrit par un missionnaire chrétien en 1889, il soutient que les cultures autochtones ont été perdues, car les Autochtones étaient submergés par les avantages irrésistibles de la culture eurocanadienne.

Toujours en décembre, le centre a publié un article affirmant que les politiques contre les hommes blancs représentaient la seule discrimination systémique qui existe.

Le ministre fédéral Dan Vandal, qui représente une circonscription de Winnipeg, a accusé M. Poilievre de promouvoir des idées et des organisations qui ne représentent ni Winnipeg ni le Manitoba.

De tous les endroits merveilleux que Winnipeg a à offrir, de nombreux Winnipegois, dont moi-même, sommes consternés que Pierre Poilievre ait choisi leFrontier Centre For Public Policy comme sa priorité la plus importante, bien que je ne sois pas surpris, écrit-il.

Le ministre libéral des Relations Couronne-Autochtones, Marc Miller, a également critiqué le chef conservateur.

En 2008, M. Poilievre s'est excusé à juste titre d'avoir dit que les survivants des pensionnats, dont beaucoup étaient d'un âge très avancé, devraient apprendre la valeur du travail acharné. Le scandale d'aujourd'hui remet en question ces excuses, peut-on lire dans un message publié sur le compte Twitter de M. Miller.

Pierre Poilievre a, pour sa part, déclaré que ses sentiments étaient clairs. Je soutiens évidemment la réconciliation et je crois que les pensionnats sont un hideux et horrible fléau dans l'histoire de notre pays.

Dans un communiqué écrit, le porte-parole de monsieur Poilievre a déclaré que s'exprimer devant un groupe ne signifie pas que vous approuvez les opinions de tous ceux qui ont déjà travaillé pour le groupe.

Son porte-parole poursuit : nous condamnons toutes les formes de racisme et de fanatisme, y compris le racisme systémique à CBC tel que soulevé par les propres travailleurs de CBC.

La riposte de M. Poilievre

M. Poilievre a également riposté à ses adversaires, affirmant que les politiciens libéraux et néo-démocrates avaient déjà parlé au centre.

Son personnel a fourni des exemples, notamment de l'ancien ministre fédéral des Finances, Paul Martin, qui a accordé une entrevue au centre il y a 21 ans et l'ancien gouverneur général et premier ministre néo-démocrate du Manitoba, Ed Schreyer, lors d'un déjeuner du centre en 2013, 29 ans après avoir exercé sa dernière fonction publique.

M. Poilievre a également comparé la situation au soutien du chef du Nouveau Parti démocratique, Jagmeet Singh, au gouvernement minoritaire du premier ministre Justin Trudeau, après que M. Trudeau ait admis avoir utilisé le blackface et le brownface dans des costumes pendant sa jeunesse.

Pour leur part, les responsables du centre n'ont pas immédiatement répondu aux demandes de commentaires.

Le discours de M. Poilievre faisait partie d'une visite d'une journée dans la capitale manitobaine, où une élection partielle devrait bientôt pourvoir le siège de la circonscription de Winnipeg-Centre-Sud, qui était détenu par le député libéral Jim Carr, décédé en décembre.

Le siège a une longue tradition libérale, bien que les conservateurs l'aient remporté pour un mandat en 2011.

M. Poilievre a déclaré qu'il ferait campagne dans la circonscription et s'est dit optimiste. Je pense que les gens du Manitoba ont assez souffert sous M. Trudeau et ils veulent un changement.

Avec les informations de la Presse canadienne, de Gavin Boutroy et d'Anne-Louise Michel

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