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Danielle Smith revient sur sa promesse de gracier les contrevenants aux règles sanitaires

Danielle Smith répond aux questions des journalistes.

Il y a trois mois, la première ministre albertaine Danielle Smith a promis de gracier les personnes ayant contrevenu aux règles sanitaires. Aujourd'hui, elle fait marche arrière.

Photo : Radio-Canada / Manuel Carrilos Avalos

Radio-Canada

La première ministre de l’Alberta, Danielle Smith, est revenue sur sa promesse de gracier les personnes qui ont contrevenu aux règles sanitaires visant à endiguer la COVID-19. Elle dit maintenant vouloir laisser la justice suivre son cours.

Notre système de justice fonctionne de telle façon que le ministère de la Justice est indépendant et que les procureurs de la Couronne sont indépendants, a dit Mme Smith, jeudi, lorsque des journalistes lui ont demandé pourquoi elle n'avait pas donné suite à son engagement envers les contrevenants.

Je demande régulièrement aux procureurs, au fur et à mesure que de nouveaux cas apparaissent, s'il est dans l'intérêt public de poursuivre et s'il y a une probabilité raisonnable de condamnation, affirme-t-elle.

Dans une déclaration écrite, le ministère de la Justice nuance toutefois les propos de Danielle Smith.

La première ministre a discuté des poursuites avec le procureur général et le procureur général adjoint, déclare le porte-parole du Ministère, Jason Maloney. Cependant, elle n'a jamais parlé avec un procureur de la Couronne d’une affaire judiciaire en particulier.

Le bureau de la première ministre n'a pas répondu aux demandes de clarification.

Le NPD albertain veut une enquête pour ingérence

Le porte-parole de l’opposition officielle en matière de Justice, Irfan Sabir, demande une enquête indépendante, car, selon lui, les derniers propos de la première ministre indiquent qu’il y a eu une tentative d’ingérence.

Danielle Smith s'immisce dans les affaires du service des poursuites judiciaires de la Couronne, cherche des informations sur un cas précis et se demande si des accusations sont dans l'intérêt du public, ce qui constitue certainement une ingérence, dit le député du Nouveau Parti démocratique (NPD).

« Les actions de [Danielle] Smith minent le principe de l'État de droit, et il est inquiétant de voir qu'elle ne le comprend pas. »

— Une citation de  Irfan Sabir, porte-parole de l’opposition officielle en matière de Justice

Danielle Smith est revenue sur la scène politique en promettant d’agir contre ce qu’elle considère comme des abus commis par le gouvernement contre les droits et libertés des citoyens, notamment à cause des règles sanitaires destinées à lutter contre la pandémie et ses accusations portées contre ceux qui ne les ont pas respectées.

Une volte-face critiquée

Juste après son assermentation, Danielle Smith a promis de gracier les contrevenants comme le prédicateur Arthur Pawlowski, condamné à 18 mois de probation et à une amende de 23 000 $ pour avoir, entre autres, violé les règles sanitaires. Les sanctions imposées à Arthur Pawlowski ont toutefois été annulées par la Cour d’appel de la province.

Mes amis ont voté pour qu’elle gagne [la course à la chefferie], car ils voulaient que les poursuites judiciaires et la persécution des Canadiens cessent dans notre province, dit ce dernier.

Elle a promis qu'il y aurait une amnistie. Cela n'est pas arrivé, ajoute-t-il, en comparant Danielle Smith à un Kenney 2.0, en référence à l’ancien premier ministre de la province.

Arthur Pawlowski fait toujours face à des accusations concernant le barrage du Coutts.

Duane Bratt, politologue à l’Université Mount Royal, dit que le double discours de Danielle Smith semble être un calcul politique pour tenter de séduire l'ensemble de l'électorat qui adhère aux règles sanitaires et au principe de l'État de droit, tout en tentant de préserver sa base, qui compare ces règles à de la persécution.

C’est ce qui arrive quand on essaie d'apaiser deux groupes différents, on n’en apaise aucun, dit-il.

Qu'est-ce qui est le plus grave? L'ingérence politique dans le système judiciaire ou le fait de mentir sur l'ingérence dans le système judiciaire, demande le politologue.

Avec les informations de La Presse canadienne

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