•  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

De l’alcool après 3 h pour étudier et dynamiser la vie nocturne montréalaise

Des DJS performent devant une projection lumineuse colorée psychédélique

Montréal développe actuellement sa Politique de la vie nocturne, qui pourrait permettre à des établissements d'offrir de l'alcool toute la nuit.

Photo : Bruno Destombes

Radio-Canada

Les noctambules de Montréal pourront consommer de l’alcool toute la nuit lors de dix événements cet hiver. Ceux-ci s’inscrivent dans un projet pilote visant à dynamiser la vie nocturne dans la métropole.

Les données récoltées lors de soirées du festival Igloofest, d’Exposé noir ou encore de Montréal en lumière vont nourrir la Politique de la vie nocturne de Montréal, qui devrait être révélée plus tard cette année.

Ainsi, à l’instar de Berlin ou de Paris, les fêtards et fêtardes de la métropole pourraient bientôt voir certains établissements montréalais offrir des soirées alcoolisées se terminant à l’aube.

Montréal est reconnue au Québec et ailleurs dans le monde comme une ville festive, a déclaré dans un communiqué le responsable du développement économique et commercial au comité exécutif, Luc Rabouin.

« La vie nocturne à Montréal est une industrie essentielle qui répond aux besoins des noctambules d’ici et qui contribue au rayonnement international de la métropole. »

— Une citation de  Luc Rabouin, responsable du développement économique et commercial au comité exécutif

Événement participant au projet pilote :

  • Exposé noir (Fonderie Darling, 14 janvier et 11 février) 

  • PHI Muse inc. (Centre Phi, 25 février) 

  • Igloofest Soirées (Société des arts technologiques, 11 février) 

  • MAPP_MTL et SHIFT RADIO (Club Soda, 21 janvier) 

  • Société des arts technologiques (25 février) 

  • Montréal en lumière (MTelus, 25 février) 

  • Livart (28 janvier, 25 février et 10 mars)

Chacun des organismes à but non lucratif sélectionnés pour ce projet pilote recevra jusqu’à 50 000 $ pour organiser leurs activités nocturnes. Ils devront également mettre en place des mesures pour limiter l'incidence sur le quotidien des résidents et résidentes des secteurs dans lesquels se déroulent ces événements.

Des festivaliers de dos lèvent les bras en regardant un artiste performer sur une scène extérieure, pendant une nuit enneigée.

La soirée de clôture de l'Igloofest, dont un volet est prévu à la Société des arts technologiques, fait partie des événements qui bénéficieront d'un permis d'alcool prolongé.

Photo : Facebook/Igloofest - Miguel Legault/MIGLEGO.COM

Explorer le potentiel de la vie nocturne

Ces laboratoires festifs font suite à d’autres événements similaires ayant eu lieu en 2022, dont deux ont été organisés par l’organisme à but non lucratif MTL 24/24.

En mai, celui-ci a organisé Non Stop 24/24, un événement dansant de 28 heures à la Société des arts technologiques durant lequel la vente d’alcool était permise en tout temps. En septembre, MTL 24/24 a récidivé à l’occasion de son cinquième anniversaire avec une nuit de fête au studio des Grands Ballets.

L’organisme, qui accompagne la Ville dans l’établissement de sa Politique de la vie nocturne, estime que ces deux événements ont été des succès : pas d’incivilités ou de plaintes notoires, et, surtout, pas de goulot d’étranglement à 3 h du matin, phénomène autrement incontournable lors de la fermeture des bars.

Ces soirées ont toutefois rassemblé une clientèle de raves, habituée aux soirées qui finissent tard, selon le directeur général de MTL 24/24, Mathieu Grondin. Là, on essaie de voir avec d’autres types d'établissements [et de clientèles] ce que ça peut donner comme résultat, en espérant que les gens vont adapter leurs habitudes de consommation avec ces nouvelles heures prolongées, explique-t-il.

« Les gens auront plus de temps pour consommer, donc ils pourront mieux espacer leurs consommations. »

— Une citation de  Mathieu Grondin, directeur général de MTL 24/24
Une soirée de Chiaroscuro au musée des beaux-arts de Montréal, on voit un DJ mixer et des jeunes danser devant.

La Ville de Montréal est reconnue pour sa vie nocturne à l'international.

Photo : Frédéric Faddoul

Mathieu Grondin estime par ailleurs que l’hiver est une saison idéale pour offrir de nouvelles expériences festives aux Montréalais et Montréalaises, tout en mesurant l’incidence de celles-ci sur les résidents et résidentes qui ne fréquentent pas ce genre d’événements.

Les gens sont moins prompts à flâner dans l’espace public, car il fait froid; les fenêtres sont fermées, et donc il y a moins de plaintes de bruit. Ce sont des conditions idéales pour tester ça, mais ce n’est pas optimal pour avoir les données les plus probantes, dit-il. Il faudra donc répéter l’exercice en été, selon lui.

Encadrer la fête

Parmi les événements qui pourront offrir aux noctambules des consommations alcoolisées jusqu’à l’aube cet hiver, on compte la Nuit ÆX, qui propose une soirée mêlant projections visuelles, performances et musique.

Pour Bruno Ricciardi-Rigault, directeur des opérations de MAPP_MTL, la prolongation des soirées festives tombe sous le sens à Montréal. Il y a une clientèle qui souhaite vivre après 3 h du matin, explique-t-il simplement.

Si la métropole ne permet pas aux organismes et aux bars d’organiser des soirées pour les couche-tard, ce genre d’événement se retrouvera dans des lieux underground, mal sécurisés, estime le vétéran de la vie nocturne.

Ça va se passer de toute façon. Autant le faire de façon organisée, et bien organisée.

Ce texte a été écrit à partir d'entrevues réalisées par Catherine Richer, chroniqueuse culturelle à l'émission Le 15-18. Les propos ont pu être édités à des fins de clarté ou de concision.

En cours de chargement...