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D’autres restaurants voués à fermer leurs portes en Outaouais

Une porte de restaurant fermé.

Au Québec, 760 restaurants ont fermé leurs portes entre avril 2021 et juillet 2022.

Photo : Radio-Canada

Radio-Canada

Depuis le mois de mars 2020, les restaurateurs canadiens ont dû se réinventer et apprendre à survivre au fil des multiples confinements causés par la pandémie de COVID-19. Au Québec, 760 restaurants ont fermé leurs portes, entre avril 2021 et juillet 2022. Selon certains intervenants de l’Outaouais, cela pourrait n'être que le début.

Joe Rego et sa conjointe, Isabelle Lacroix, se partagent la propriété du groupe Portobella. Récemment, ils ont choisi de vendre deux de leurs restaurants, Le Cellier et le Quai Saint-Raymond.

Pendant la pandémie, on a tout fait pour garder la tête hors de l’eau. On se disait qu’après la pluie, le beau temps allait suivre, mais il y a la pénurie de main-d'œuvre et l’inflation. [...] Les gens coupent certaines dépenses, comme le restaurant, a-t-il détaillé lors d’une entrevue sous le chaud soleil du Costa Rica.

Joe Rego, en vacances, livre une entrevue FaceTime.

Joe Rego et sa femme, Isabelle Lacroix, ont vendu deux restaurants puisque le couple et les partenaires d'affaires n'avaient pas l'énergie de surmonter la prochaine récession, disent-ils.

Photo : Radio-Canada

Ma conjointe et moi étions fatigués. On n’avait pas la force de traverser la récession qui s’en venait. Et c’est sûr que d’autres restos vont fermer.

Selon M. Rego, le contexte inflationniste et la pénurie de main-d'œuvre rendent la vie des restaurateurs très difficile. Les prix à l’épicerie ont augmenté, et on n’y échappe pas. On paie le même prix pour notre viande. Après, on doit la préparer, la mettre sur la table et offrir un salaire digne pour garder nos bons employés.

Restaurants ouverts et fermés au Québec :

Entre avril 2021 et juillet 2022

Nouvellement ouverts : 279

Fermetures permanentes : 760

Écart : - 481

Source : Restaurant Canada

Bien connu et apprécié en Outaouais, le restaurant Les Vilains Garçons a récemment annoncé qu’il allait fermer ses portes le 1er avril 2023. Comme raisons, les propriétaires ont évoqué la pandémie, mais surtout la conciliation travail-famille de plus en plus difficile.

Le copropriétaire et chef de l’établissement, Romain Riva, est en mesure de constater les principaux défis pour les têtes dirigeantes de l’industrie.

Le premier est de trouver des employés. Le deuxième est d’avoir des prix corrects pour le client, mais aussi pour nous. On doit payer nos fournisseurs, nos employés et nos frais fixes. Il faut trouver le juste milieu. Tout a explosé, tout a augmenté, a-t-il expliqué.

Un métier de passion

Parole de Joe Rego, les gens d’affaires n’ouvrent pas un restaurant uniquement dans le but de faire de l’argent. Selon lui, la marge de profit est de 6 %.

Ça prend du cœur au ventre en tabarnouche pour se lancer dans ce domaine-là. Il faut être passionné et avoir de bons partenaires.

« Pour être un restaurateur, ça prend de la passion et du gros nerf! »

— Une citation de  Joe Rego, copropriétaire, groupe Portobella

Romain Riva abonde dans le même sens. Il faut que tu sois passionné pour faire ce métier-là. Je pense que le restaurateur indépendant doit affronter des défis que les chaînes n’ont pas. L’indépendant met tout son argent, toute sa vie et tout son cœur. À un moment donné, tu dois te rendre compte que ce n’est pas payant et que tu vas finir par tout perdre.

Portrait d'un restaurateur en entrevue.

Romain Riva est copropriétaire et chef du restaurant Les Vilains Garcons, qui fermera ses portes le 1er avril 2023.

Photo : Radio-Canada

Innovation et résilience

Le président de la Chambre de commerce de Gatineau, Stéphane Bisson, est d’avis que les défis sont nombreux et que les restaurateurs ne l’ont pas eu facile depuis quelques années.

Je suis surpris [de voir le nombre de restaurants fermés au Québec et au Canada] et même préoccupé.

Cependant, il préfère voir le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide. Il sait que les restaurateurs ont la capacité d'être résilients. C’est difficile. Il faut toujours garder la motivation et la flamme sacrée, ce désir de faire vivre une belle expérience à ses clients.

Stéphane Bisson, en entrevue, en hiver.

Le président de la Chambre de commerce de Gatineau, Stéphane Bisson

Photo : Radio-Canada

M. Bisson ne veut pas adopter une attitude défaitiste, au contraire. Il veut plutôt voir les restaurateurs essayer de nouvelles choses pour attirer leur lot de clients.

J’invite les restaurateurs à innover, à sortir des sentiers battus ou à ramener des formules qui ont déjà fonctionné. Innovez dans votre cuisine, dans vos produits et dans votre offre de services.

Avec les informations de Rosalie Sinclair et de Nathalie Tremblay

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