Un orignal sauvé des eaux glacées par des policiers

Shane Bukowski, l'un des policiers de la Police provinciale de l’Ontario (PPO), raconte qu’il a agi par instinct.

« On veut aider c’est pour ça qu’on fait ce métier. On n’aime pas voir qui que ce soit souffrir. »

Ce sont deux de ses collègues qui ont découvert la bête en patrouillant entre Wawa et White River après avoir été alertés entre autres, par une jeune femme garée en bordure de la route qui observait la scène.

Les policiers s’assuraient que tout allait bien de son côté. Elle était là depuis une quarantaine de minutes à regarder la tête d'une bête sortir de l'eau, précise l'agent Bukowski.

Shane et son collègue, à proximité, sont venus en renfort après avoir entendu le signalement de l'animal en détresse dans un ruisseau à une centaine de pieds de l'autouroute 17.

L'orignal est passé au travers de la fine glace du ruisseau Catfish, à proximité de Wawa.

Photo : Avec la permission de Willie Desrochers

En attendant l'arrivée des pompiers et des employés du ministère des Richesses naturelles et des Forêts, les policiers ont utilisé les quelques outils qu'ils avaient pour tenter de sauver l'orignal.

Les policiers commençaient à couper dans la glace pour essayer de faire une trace pour que l’orignal puisse sortir, se souvient Andréa Bélanger qui était avec sa fille de trois ans.

Nous n’étions définitivement pas équipés pour faire un sauvetage sur glace, raconte le policier qui a utilisé sa barre à clous pour briser la glace.

Travailler sur la glace fragile

Après l'arrivée des employés du ministère des Richesses naturelles et suivant leurs conseils, l’agent Bukowski a pris pied sur la glace instable pour accrocher une corde autour du panache de l’orignal.

J’ai mis la corde autour de son panache, j’ai ensuite glissé sur un morceau de glace et je me suis retrouvé dans l’eau jusqu’au genou à proximité du rivage, raconte le gendarme.

Ils ont été chanceux de pouvoir l’attacher, explique Dominic Gravel, un citoyen de Dubreuilville qui passait par la Transcanadienne et qui a vu les voitures de police et du ministère.

Quatre policiers donnent un coup de main à un orignal pour le sortir de l'eau.

Photo : Avec la permission d'Andréa Bélanger

Ils essayaient de le tirer, mais leurs bottes glissaient. Je ne voulais pas vraiment y aller parce qu’il y avait un peu de neige et j’étais juste en espadrilles. Après ça, quand ils ont commencé à tirer et qu’ils n’étaient pas capables, c’est là que j’ai décidé d’entrer dans le bois pour aller les aider.

En arrivant au rivage, Dominic constate que l’orignal tremblait et que les dents lui claquaient ensemble.

Un jeu de souque à la corde a commencé et l'équipe a finalement réussi à sortir l'imposant mammifère de sa mauvaise posture.

Un rescapé agressif

Les célébrations ont toutefois été brèves car l’animal est devenu agressif en sortant de l’eau raconte les témoins. Les 8 personnes présentes ont dû jouer au chat et à la souris pendant une vingtaine de minutes avec l'orignal.

« Il y a une dame du ministère des richesses naturelles qui était au bord et l'orignal lui est quasiment rentré dedans. »

Elle a été obligée de se cacher en dessous d’une couple d’arbres. Après ça, l’orignal était juste devant elle pour quinze minutes. J’ai décidé de lancer une balle de neige plus loin, l’orignal a décidé de bouger un peu et elle est venue se cacher avec nous, décrit Dominic Gravel

Après être sorti de l'eau, l'orignal avait toujours la corde attaché à l'un de ses bois.

Photo : Avec la permission de Dominic Gravel

Personne n’a risqué sa vie pour retirer la corde qui pendait à l’un des panaches de l’orignal.

On a réussi à la couper au mieux qu’on pouvait. Il ne voulait pas qu’on coupe la corde, blague le policer.
Il était vraiment fâché. Il devait y avoir 6 à 8 pieds de corde qui pendait sur l’un de ses bois.

Le ministère a dit au policier ne pas s’inquiéter que les bois des orignaux tombent habituellement à ce temps-ci de l’année. Les pompiers sont finalement arrivés après la fin de l'opération.