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Le nord du Nouveau-Brunswick mécontent du redécoupage de la carte électorale

Un homme en entrevue à l'extérieur, devant une autoroute.

Brad Mann, président de la Commission des services régionaux du Restigouche

Photo : Radio-Canada

Radio-Canada

L’exercice de redécoupage de la carte électorale s’achève au Nouveau-Brunswick. Une nouvelle carte a été proposée il y a un mois; les citoyens et les élus ont jusqu’à dimanche pour faire parvenir leurs commentaires à la Commission sur la délimitation des circonscriptions électorales et la représentation.

Des audiences publiques virtuelles ont débuté mercredi et se déroulent jusqu’à samedi. Les citoyens et les élus peuvent y intervenir. Les électeurs du Nord et de Miramichi étaient les premiers à pouvoir le faire, mercredi.

À cette première séance, plusieurs intervenants ont soulevé ce qu’ils perçoivent comme des incohérences dans la carte électorale proposée (Nouvelle fenêtre) par la commission indépendante.

Pourquoi diviser la moitié du Restigouche rural pour les élections, juste après nous avoir mis ensemble? s’est d’ailleurs étonné aux audiences de mercredi après-midi Brad Mann, le président de la Commission des services régionaux du Restigouche.

Les circonscriptions doivent être redessinées tous les 10 ans afin de rebalancer le nombre d’électeurs, puisque la population varie constamment. Cette fois, l’exercice s’inscrit dans le contexte d’une grande réforme de la gouvernance locale. Après des fusions municipales, de nouvelles municipalités sont nées le 1er janvier 2023.

Des communautés francophones seraient séparées entre Tracadie-Neguac et Baie-de-Miramichi, a noté mercredi aux audiences le député de Tracadie, Keith Chiasson.

Cela isolerait certains citoyens doublement, dit le politicien. Ils se retrouveraient dans une circonscription différente de celle où est situé le village où ils font leurs emplettes et reçoivent des services; ensuite, ils seraient une minorité francophone encore plus petite dans la circonscription de Baie-de-Miramichi.

Rachel Allain, une résidente de Neguac, est d’ailleurs intervenue à l’audience pour déplorer cette situation qui, selon elle, cause plus de problèmes que nécessaire en essayant de répondre à un problème inexistant.

Une huître géante.

Cette sculpture de Michel Boucher représentant une huître a été dévoilée en 2021 à Neguac.

Photo : Gracieuseté: Michel Boucher

Par ailleurs, certaines parties de la Municipalité régionale de Tracadie se retrouveraient dans une nouvelle circonscription du nom de Bathurst-Péninsule-Centre.

La municipalité a été créée en 2014 pour construire une communauté d’intérêts et promouvoir un sentiment d’appartenance, a déclaré le maire de Tracadie, Denis Losier. La fragmentation que la commission s’apprête à décréter rendra l’atteinte de ces buts plus difficile, observe-t-il.

L'hôtel de ville de Tracadie.

L'hôtel de ville de Tracadie

Photo : Radio-Canada / René Landry

Ernest Robichaud déplore quant à lui que la nouvelle municipalité d’Alnwick, qui a vu le jour le 1er janvier et dont il est le maire, soit divisée entre Tracadie-Neguac et Baie-de-Miramichi.

En tant que nouvelle municipalité, nous avons beaucoup à apprendre. Devoir travailler avec deux députés différents rendra les choses beaucoup plus difficiles, pour ne pas dire impossibles, a-t-il déclaré.

Plusieurs élus ont soutenu mercredi qu’on divise leurs communautés d’intérêts, le terme utilisé pour décrire des collectivités contiguës qui ont des préoccupations communes et auraient avantage à être représentées à l’Assemblée législative par un seul et même député.

Pour être équitable, plusieurs facteurs à considérer

Les commissaires ont rétorqué qu’il y avait un autre principe à respecter, celui du quotient électoral. Cela signifie que l’on doit viser un total de 11 667 électeurs par circonscription pour rendre équitable la représentation des citoyens.

Il y a un écart admissible de 15 %, ce qui est trois fois plus que l’écart de 5 % autrefois permis qui rendait la tâche difficile à ceux chargés d’établir les limites des circonscriptions.

Roger Clinch, qui est avec Camille Thériault coprésident de la commission, a expliqué mercredi après-midi que la principale raison du refus de certaines propositions était qu’elles n’auraient pas permis de répondre à cette exigence.

Au député de Restigouche-Ouest, Gilles LePage, le politologue Roger Ouellette, l’un des commissaires, a d’ailleurs rappelé mercredi après-midi que l’exercice devait respecter un cadre légal que les députés eux-mêmes ont voté.

Le quotient électoral et l’écart permis signifient donc que les futures circonscriptions devront compter de 9916 à 13 417 électeurs. Quarante-huit des 49 circonscriptions proposées respectent cette exigence, de la plus petite (Caraquet et ses 9933 électeurs) à la plus peuplée (Shediac-Beaubassin-Cap-Pelé avec 13 317 électeurs).

La seule exception est Tantramar, qui serait réduite à 9058 électeurs après la dissolution de Memramcook-Tantramar et la création de Dieppe-Memramcook, une circonscription de 12 230 électeurs proposée en vertu de circonstances exceptionnelles, selon la commission, pour assurer une représentation plus équitable des communautés linguistiques.

La Commission sur la délimitation des circonscriptions électorales et la représentation a 90 jours après le dépôt de sa carte proposée, le 12 décembre, pour présenter sa version finale de la carte électorale qui existera aux prochaines élections provinciales du Nouveau-Brunswick, prévues le 21 octobre 2024.

Plusieurs autres audiences publiques virtuelles sont au programme jusqu’au samedi 14 janvier.

D’après les renseignements de Jacques Poitras, de CBC

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