Les départs, le roman de Clara Lagacé aux inspirations historiques et familiales

L'autrice originaire de l’Outaouais vient de signer son premier roman, Les départs, publié aux Éditions David. Dans cet ouvrage de fiction inspiré du vécu de ses grands-parents, elle aborde des sujets allant de la migration à l’enracinement, en passant par les rapports familiaux bouleversés par la séparation.

Le livre raconte l’histoire de Catherine, jeune femme évacuée de Londres pour fuir les bombes durant la Seconde Guerre mondiale. Elle s’embarque sur un navire outre-Atlantique à destination de New York, pour finalement s’installer à Montréal où elle fera de nouvelles rencontres et finira par s’enraciner au fil du temps.

C’est vraiment une histoire qui m’est très proche, inspirée du parcours de vie de mes grands-parents maternels. Ils sont arrivés au Québec de l’Angleterre, au milieu des années 1950, à peu près comme Catherine, le personnage principal, explique Clara Lagacé.

L’autrice dit avoir toutefois pris des libertés avec le vécu familial, afin de s’approprier l’histoire et conserver le sceau de la fiction.

Je pense que ma famille va retrouver des clins d'œil que le lecteur ne [verra] pas. Mais ça ne change rien à l’expérience de lecture.

La migration, l’enracinement et la famille

Les histoires de migration sont également une source d'inspiration pour l’autrice, fascinée par les répercussions de l’exil : les proches que l’on quitte, les nouveaux départs et la personnalité que l’on choisit d'adopter une fois ailleurs.

Dans son roman, ces développements prennent place dans un contexte historique particulier et intense.

Clara Lagacé confie avoir été touchée par le parcours de son grand-père, qui a grandi à Londres durant la Seconde Guerre mondiale, dans une autre famille, loin des siens. Ça a été une belle expérience pour lui, mais ça a quand même façonné le reste de sa vie puis son rapport à sa famille. Cela m'a toujours fascinée précise-t-elle.

Une démarche intergénérationnelle

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Décédée juste avant la parution du livre, la grand-mère de Clara Lagacé a joué un rôle important dans l’écriture de ce roman. En plus d’avoir livré son témoignage à sa petite-fille, elle a aussi inspiré le personnage de Catherine. Une photo de sa jeunesse figure par ailleurs sur la couverture du livre.

L’autrice ajoute qu’elles étaient déjà proches, mais que son projet l’a désinhibée. Ça a mis la table de manière formelle pour que je m’autorise à lui poser des questions, se souvient Clara Lagacé.

Ce n’est pas un roman lourd dans les détails historiques, mais ça m'a aidée à me plonger dans ce qu’était l’ambiance d’une adolescente dans ces années-là, poursuit-elle.

Bonheur et frustration dans l’écriture

Un roman [est un travail] d’assez longue haleine, ça m'a pris deux ans à écrire. Il y a eu des hauts et des bas dans le processus, fait savoir l’autrice originaire de l’Outaouais.

Elle affirme que sa démarche a été partagée entre bonheur et frustration, du fait de la difficulté occasionnelle à traduire les idées en mots. Chose qu’elle a réussi à surmonter au fur et à mesure.

J’ai déjà entendu Francine Ruel dire “Pour être auteur, ça prend une bonne paire de fesses parce qu’il faut beaucoup s'asseoir devant son ordinateur et taper”. Ça m'a beaucoup fait rire mais c’est quand même un peu vrai, ironise-t-elle, estimant que l’écriture demande du souffle et de la discipline.

Après avoir travaillé pendant quatre ans dans les coulisses du Salon du livre de l’Outaouais, Clara Lagacé participera à la prochaine édition de l'événement littéraire en tant qu’autrice. J’ai vraiment hâte de retrouver les murs du Palais des congrès, de voir le Salon en vrai, de voir tous les bénévoles [...], en personne s’empresse-t-elle de dire après deux éditions virtuelles.

Avec les informations de Kevin Sweet