Électrification du Québec : François Legault tend la main aux partis d’opposition

Le premier ministre du Québec, François Legault, rencontrera les représentants des quatre partis d'opposition – y compris le Parti conservateur – la semaine prochaine afin de « régler les défis d'électrification du Québec ». Le premier ministre souhaite notamment augmenter de 50 % la production d'électricité d'Hydro-Québec.

L'électrification du Québec et le départ de la PDG d'Hydro-Québec, Sophie Brochu, ont accaparé l'essentiel de ce premier point de presse de M. Legault depuis le retour des fêtes.

Le premier ministre a rappelé son intention d'utiliser l'énergie hydroélectrique pour réduire le déficit de richesse collective entre le Québec et l'Ontario. Selon M. Legault, le prochain PDG d'Hydro-Québec devra être « en mode développement ».

Notre défi, c’est d’électrifier les entreprises qui ne sont pas électrifiées, d’électrifier nos transports, d’électrifier ce qui se passe dans notre vie de tous les jours. [...] Il faut augmenter de 50 % la capacité d’Hydro-Québec d’ici 2050. C'est un défi que je souhaite relever avec les oppositions.

Le chef intérimaire du Parti libéral du Québec, Marc Tanguay, compte bien discuter de l'avenir énergétique du Québec avec M. Legault.

Le développement de la capacité hydroélectrique du Québec et des autres sources d'énergie sont intimement liés avec le développement de notre économie. C'est en mettant à profit ces outils majeurs que nous pourrons atteindre nos objectifs de lutte aux changements climatiques, a-t-il indiqué à Radio-Canada.

Du côté du Parti québécois, le chef Paul St-Pierre Plamondon s'étonne que cette rencontre porte sur l'énergie plutôt que sur le français.

Je suis surpris que la rencontre porte sur l’énergie alors qu’après l'élection, le premier ministre s’était engagé à une rencontre sur le français. Je vais assurément aborder la question du français comme de celle des changements climatiques lors de notre rencontre, car bâtir des barrages ce n’est pas un plan en matière d’environnement. Au-delà des modèles d’affaires, la politique c’est une question de choix de société et d’avenir, a-t-il affirmé par courriel.

Aucune pression pour démissionner, affirme Legault

Le premier ministre s'est défendu d'avoir mis de la pression sur Mme Brochu pour qu'elle démissionne. Hier, celle-ci a annoncé son départ prochain à la tête de la société d'État, alors qu'il restait plus de deux ans à son mandat.

« C'est un choix personnel. Contrairement à ce que certains ont dit, Sophie n’avait pas de différence d’orientation avec nous », a-t-il dit mercredi.

Gabriel Nadeau-Dubois, co-porte-parole de Québec solidaire, s'est tout de même permis d'ironiser sur la situation.

Le Québec, le « Dollarama » de l'électricité?

M. Legault s'est aussi défendu de faire du Québec le « Dollarama » de l'électricité.

« Il n'a jamais été question que le Québec soit un Dollarama », a-t-il répondu. « Par contre, il y a une opportunité. [...] Il y a beaucoup d’entreprises, y compris des entreprises québécoises, qui ont des projets de développement qui demandent de l’énergie propre. »

L'écart de richesse du Québec demeure « l'obsession » de M. Legault, a-t-il rappelé. Son gouvernement entend augmenter les exportations d'hydroélectricité. Hydro-Québec a récemment signé une entente de 30 milliards de dollars avec l'État de New York et un autre projet de 10 milliards de dollars avec le Massachusetts suit son cours, malgré une forte opposition aux lignes de transport au Maine.