La Saskatchewan connaît une pénurie de professionnels vétérinaires
L'augmentation du nombre d'animaux de compagnie, due en grande partie à la pandémie, a eu une incidence sur les types de services offerts et a entraîné une hausse de la demande de vétérinaires, selon la Dre Sarah Allin.
Photo : Radio-Canada / Michael McArthur
La Saskatchewan connaît en ce moment une pénurie persistante de professionnels vétérinaires, selon la présidente de l'Association des vétérinaires de la Saskatchewan, Sarah Allin. En entrevue à CBC/Radio-Canada, elle précise qu'il est très difficile d'avoir accès aux services dans les centres ruraux et urbains de la province.
La Dre Allin évoque le cas de la clinique de Regina ouverte 24 heures sur 24, qui, par moments, n'arrive plus à fonctionner pendant toutes ces heures en raison d'un manque de personnel.
Par ailleurs, le centre médical du Collège de médecine vétérinaire Western College of Veterinary Medicine (WCVM) a limité certains de ses services après les heures de travail, précise-t-elle.
« Cela aggrave encore plus les problèmes dans les petites régions rurales, car il n'y a pas de place lorsque les cliniques sont surchargées », explique la Dre Allin.
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Selon la Dre Allin, il y a de nombreuses raisons à cette pénurie, notamment l'évolution de la profession de vétérinaire et de ses clients au cours des dernières décennies.
Récemment, l'augmentation du nombre d'animaux de compagnie, due en grande partie à la pandémie, a eu une incidence sur les types de services offerts et a entraîné une hausse de la demande de vétérinaires, dit-elle.
« De l'autre côté de l'équation, ajoute-t-elle, le rythme auquel nous formons des vétérinaires et des technologues de santé animale dans cette province n'a pas changé de façon significative au cours des 50 dernières années. »
Épuisement professionnel
La pénurie persistante est à la fois un facteur et une cause de l'épuisement professionnel dans la profession, explique la Dre Allin.
L'Association canadienne des médecins vétérinaires estime que 30 % des vétérinaires et 50 % des techniciens vétérinaires du pays sont à un stade avancé d'épuisement professionnel.
Selon la Dre Allin, il n'y a pas de solutions à court terme. Le Canada a simplement besoin de plus de professionnels vétérinaires.
Des changements pour promouvoir les carrières en médecine vétérinaire
La doyenne du programme de médecine vétérinaire de l'Université de la Saskatchewan, Gillian Muir, a récemment fait passer le nombre d'étudiants de 78 à 88 pour répondre à la demande croissante.
« Cette augmentation nous a fait atteindre notre capacité maximale. Nous sommes à la limite de l'espace disponible et des instructeurs que nous avons », déclare la Dre Muir.
Selon elle, l'école est actuellement en pleine étude de faisabilité afin de déterminer ce qui est nécessaire, de l'espace physique aux ressources humaines dans le but d'élargir le programme.
« C'est à nous qu'il incombe de développer le programme, car les écoles vétérinaires sont la porte d'entrée », di la Dre Muir.
Elle précise que les cinq collèges vétérinaires du Canada forment environ 450 vétérinaires par an. Elle ajoute que ce nombre devrait « probablement doubler » pour répondre à la demande.
Selon elle, le Collège vétérinaire de l'Université de la Saskatchewan est également la seule école vétérinaire au pays qui offre l'examen clinique final pour les vétérinaires formés à l'étranger afin qu'ils puissent travailler au Canada.
« Nous mettons environ 55 vétérinaires sur le marché du travail chaque année avec cet examen », dit-elle. L'Université de la Saskatchewan travaille avec l'Association canadienne des médecins vétérinaires pour que cet examen soit organisé plus souvent.
Le Collège vétérinaire a reçu des fonds des gouvernements de la Colombie-Britannique, du Manitoba et de la Saskatchewan pour faciliter la mise en place de classes plus nombreuses.
En janvier 2022, le gouvernement de la Saskatchewan a lancé un programme d'admissibilité élargie à la remise de prêts afin d'inciter davantage de vétérinaires et de technologues vétérinaires à travailler dans les régions rurales.
Avec les informations de Daniella Ponticelli
