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Deux visions s’affrontent à Sainte-Paule sur l’avenir du lac du Portage

Un panneau de la municipalité de Sainte-Paule durant l'hiver.

Le conseil municipal de Sainte-Paule veut interdire la construction de nouvelles habitations dans la zone qui ceinture le lac du Portage (photo d'archives).

Photo : Radio-Canada

Des citoyens étalent leurs divergences sur un projet de règlement visant à interdire la construction de nouvelles habitations dans la zone boisée qui ceinture le lac du Portage.

Lors de la présentation de sa nouvelle réglementation, mardi soir, le conseil a indiqué que ce projet constitue une première étape pour la protection du lac.

Cette volonté de protéger la zone boisée entourant le lac en a rebuté plusieurs parmi la trentaine de personnes présentes à la rencontre publique.

Plusieurs résidents ont une vision différente de l'avenir du lac du Portage.

C'est le cas d'Éric Tremblay, un résident du village, qui considère que le projet freinera le développement économique du village. Il estime que la réglementation viendrait priver Sainte-Paule de potentiels revenus de taxes foncières.

L’entrepreneur espérait développer un projet résidentiel aux alentours du lac ce que ne permettra pas la nouvelle réglementation.

Quatre membres du conseil municipal de Sainte-Paule.

Le conseil municipal a dû défendre son projet devant des citoyens mécontents qui estiment que la réglementation privera le village de son potentiel de développement.

Photo : Radio-Canada / Pierre Chapdelaine de Montvallon

Selon lui, le conseil municipal fait fausse route. Il croit que pour protéger le lac, les élus devraient d'abord réglementer l'utilisation des embarcations sur le lac.

On devrait intervenir de façon beaucoup plus musclée directement sur des mesures actives pour limiter l’impact environnemental sur le lac et les terrains qui sont directement face au lac au lieu de se préoccuper de terres à bois qui sont derrière, commente-t-il.

Le conseil municipal lui a répondu qu'il était effectivement dans ses projets de réglementer l’utilisation des embarcations.

Éric Tremblay déplore aussi l’intransigeance et le manque de communication du conseil municipal.

Malheureusement, la Municipalité a décidé d’agir en vase clos. On a préparé le règlement, on l’a déposé devant les résidents comme fait accompli, regrette-t-il.

« Je suis prêt à collaborer, mais c’est difficile de collaborer quand on ne sait pas ce qu’il se passe. »

— Une citation de  Éric Tremblay, résident de Sainte-Paule

Protéger le lac, un impératif

D'autres citoyens se sont toutefois portés à la défense des élus lors de la séance publique.

Un résident du lac, André Mathieu, salue l'initiative. Selon lui, le temps presse pour réduire la pression que le lac subit.

Il y a des sacrifices à faire, dit-il. Le principal argument amené par ceux qui sont contre la réglementation, c’est l’aspect économique : amener des taxes et plus d’argent à la Municipalité, mais il faut aller au-delà de ça. Ce n’est pas juste une question d’économie, il faut protéger notre biodiversité.

La surface du lac reflètent les nuages, en été.

Les citoyens de Sainte-Paule ne s'entendent pas sur les mesures pour protéger le lac du Portage où sont déjà installés de nombreux villégiateurs (photo d'archives).

Photo : Gracieuseté de Steve Bouchard

André Mathieu rappelle que l’ensemble des berges du lac abrite des résidences, mais c'est au moins le tiers qui devrait être dépourvu de construction. Si on veut rajouter en plus du développement de l’autre côté de la route qui fait le tour du lac, on met notre lac encore plus à risque, soutient-il.

Choisir une vision

Ces visions opposées, entre économie et environnement, ont été le fil conducteur de la soirée.

Tandis qu’un résident du lac se disait être d’accord avec l’environnement tant que la réglementation ne diminue pas la valeur de sa propriété, un autre mentionnait avoir acheté une terre derrière sa résidence justement pour la protéger de l’exploitation et la conserver dans son état naturel.

Le conseil municipal a indiqué ne s’être pas basé sur des études pour justifier cette réglementation, mais sur des commentaires reçus de la part de résidents.

Un processus référendaire sur les règlements proposés pourra être enclenché si suffisamment de résidents signent le registre.

Les électeurs de Sainte-Paule auront aussi une autre occasion de choisir la vision qu’ils désirent pour leur village. Une élection partielle aura lieu au mois d’avril pour élire un troisième maire en moins de deux ans.

La mairesse par intérim, Mylaine Bégin, et les membres présents du conseil municipal ont refusé les demandes d'entrevue.

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