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Violence envers le personnel de soutien scolaire : la CSQ veut la « tolérance zéro »

Des jeunes écoutent une psychologue.

La violence envers le personnel de soutien semble s'aggraver dans les écoles.

Photo : getty images/istockphoto / KatarzynaBialasiewicz

Radio-Canada

Morsures, crachats au visage, coups de poing, insultes, la violence dans les écoles envers le personnel de soutien semble de plus en plus présente. Si bien que la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) a fait une sortie lundi pour demander au ministère de l'Éducation de collaborer pour lancer une campagne de prévention.

Personnel en secrétariat, surveillants d'élèves, personnel en service de garde, personne n'est épargné par ces actes de violence, selon la présidente du Syndicat du personnel technique et administratif du Centre de services scolaire de la Région-de-Sherbrooke (CSSRS), Renée Bibeau. À l'automne dernier, 74 % des répondants d'un sondage de la Fédération du personnel de soutien scolaire affiliée à la CSQ avaient d'ailleurs affirmé avoir subi de la violence au travail au cours de la dernière année.

C'est au moins les trois quarts [à Sherbrooke], affirme Renée Bibeau. Il y a une banalisation faite par les parents. [...] C'est d'ailleurs une des parties du problème quand on parle d'attirer et de garder du personnel.

Renée Bibeau sourit à la caméra à l'extérieur.

Renée Bibeau est la présidente du Syndicat du personnel technique et administratif au Centre de services scolaire de la Région-de-Sherbrooke.

Photo : Radio-Canada / Marion Bérubé

Elle rapporte plusieurs exemples où des employés du CSSRS ont été agressés par des élèves, avec parfois des conséquences graves : choc post-traumatique, congés maladie, et l'élève, pendant ce temps-là, est resté à l'école.

[Des menaces de mort] ça arrive à nos surveillants d'élèves.

Une citation de Renée Bibeau, présidente du Syndicat du personnel technique et administratif du CSSRS

D'après le syndicat, environ 40 rapports d'incidents liés à de la violence dans les écoles sont envoyés chaque mois à la CNESST. Ces nombres s'apparentent à ceux enregistrés dans les deux dernières années.

Un grand besoin de prévention

La syndicaliste croit qu'il est essentiel d'agir pour que la situation change.

C'est difficile d'intervenir. Si on veut suspendre un enfant au primaire, on le retourne à la maison. Ce que ça fait, c'est que le parent ne peut pas aller travailler. Alors le parent n'est pas content, et on n'a pas son soutien. Mais ça nous prend cet appui.

Il y a des choses à faire. Il faut informer les parents de ce qui se passe. Les gens doivent le savoir. Ça prend de la prévention faite auprès des parents, auprès des élèves, martèle-t-elle.

Une politique "tolérance zéro". Il faut que les décideurs prennent la situation plus au sérieux.

Une citation de Renée Bibeau, présidente du Syndicat du personnel technique et administratif du CSSRS

Elle admet que des choses se font, comme des formations pour aider le personnel à se protéger en cas de violence, mais pour le moment, la situation reste vraiment difficile.

Il y a des plaintes à la police. La police enquête, mais ça ne va jamais bien bien loin, déplore-t-elle.

Il faut trouver un équilibre

Le directeur du secrétariat général et des communications du Centre de services scolaire de la Région-de-Sherbrooke, Donald Landry, dit comprendre que chaque situation est une situation de trop. Des affiches invitant les élèves au respect sont d'ailleurs déjà bien visibles dans les écoles primaires et secondaires de Sherbrooke.

Une affiche sur laquelle il est écrit "patience, respect, courtoisie, merci" posée dans une école.

Des affiches invitant les élèves au respect sont déjà bien visibles dans les écoles primaires et secondaires de Sherbrooke.

Photo : Radio-Canada

Mais il y a une distinction importante à faire entre, d’une part, une minorité de gestes posés par des élèves d’une manière volontaire, gratuite et consciente, et, d'autre part, une majorité de gestes produits par des élèves qui ont des handicaps, qui ont des enjeux neurologiques [...] et pour lesquels ces gestes sont inconscients, a tenu à préciser M. Landry au micro de Vivement le retour.

Les gestes volontaires, particulièrement physiques, sont relativement peu présents, soutient-il. Il admet toutefois voir une recrudescence de commentaires plus ou moins appropriés.

Reste que la majorité des situations déclarées depuis septembre concernent nos points de service pour des élèves qui ont différents syndromes, différentes limitations, ajoute-t-il.

Selon lui, les parents banalisent rarement les situations de violence, contrairement à ce qu'avance le syndicat. Souvent, les parents sont eux-mêmes devant une dynamique où ils sont sans moyens, sans réponses. Ils vivent eux-mêmes cette réalité-là à la maison. [...] Pour eux, c’est une question d’équilibre entre les besoins de leur enfant et l’impact réel d’une suspension, et non le fait de comprendre que le geste est répréhensible, constate-t-il.

Il assure qu'en cas d'incident les directions d’école offrent des suivis et du soutien aux membres du personnel concernés.

Il faut trouver un équilibre. Tolérance zéro voudrait dire que certains élèves n’auraient pas droit à un service public, qu’on considère comme essentiel. Je ne crois pas que notre société nous convie à une approche de ce genre.

Une citation de Donald Landry, directeur du secrétariat général et des communications du CSSRS

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