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Le monde condamne l’assaut des bolsonaristes sur des bâtiments officiels au Brésil

L'ex-président Jair Bolsonaro, accusé d'avoir fomenté l'émeute, a été hospitalisé aux États-Unis. L'administration Biden pourrait éventuellement annuler son visa, qui est réservé aux chefs d'État et aux diplomates et qui n'a pas de date d'expiration.

Le président brésilien Luiz Inacio Lula Da Silva

Le président brésilien Luiz Inacio Lula Da Silva lors de sa rencontre lundi avec ses ministres au palais présidentiel de Planalto au lendemain de l’assaut des partisans de Bolsonaro.

Photo : Getty Images / CARL DE SOUZA

Radio-Canada

Les dirigeants du monde ont condamné les violences des bolsonaristes qui ont pris d'assaut plusieurs bâtiments officiels de la capitale brésilienne.

Le nouveau président, Luiz Inacio Lula da Silva, a qualifié de putschistes les auteurs de cet assaut qui rappelle l'invasion du Capitole à Washington il y a deux ans.

Le président américain Joe Biden a jugé scandaleuses les violences des manifestants. Son secrétaire d'État Antony Blinken a évoqué une attaque inacceptable.

Dans une déclaration rendue publique dimanche, le premier ministre du Canada Justin Trudeau a écrit que le respect de la volonté démocratique du peuple est primordial dans toute démocratie, y compris au Brésil.

Le Canada condamne fermement le comportement violent qui a été affiché et nous réaffirmons notre soutien au président Lula et aux institutions démocratiques du Brésil.

Une citation de Justin Trudeau, premier ministre du Canada

Pour le président mexicain, Andrés Manuel Lopez Obrador, il s’agit d'une tentative de coup d'État des conservateurs au Brésil.

À Moscou, le Kremlin a affirmé soutenir pleinement le président Lula et a condamné les violences de la manière la plus ferme.

La Chine a adopté le même ton en s’opposant fermement à l'attaque violente contre les autorités fédérales au Brésil.

Depuis le Vatican, le pape François a dénoncé les crises politiques sur le continent américain, évoquant en particulier le Brésil.

Une attaque intolérable contre la démocratie, a déclaré le chancelier allemand Olaf Scholz, qui a assuré être aux côtés du président Lula.

Le président français Emmanuel Macron a lui aussi exprimé le soutien indéfectible de la France au président brésilien.

Le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, a quant à lui dénoncé le caractère trumpiste des assauts bolsonaristes.

Bolsonaro hospitalisé aux États-Unis

L'ex-président Jair Bolsonaro a été hospitalisé à Orlando, en Floride, avec de fortes douleurs abdominales, ont rapporté lundi plusieurs médias. L'information a été confirmée par son épouse.

Il est en observation pour des problèmes abdominaux, a précisé lundi son épouse Michelle. Il a été admis à l'hôpital Advent Health Celebration, indiquait plus tôt le quotidien O Globo.

Âgé de 67 ans, Bolsonaro garde de graves séquelles de l'attentat à l'arme blanche qui a failli lui coûter la vie en septembre 2018, juste avant son élection à la présidence.

Occlusions, subocclusions ou encore adhérences intestinales : il a été hospitalisé d'urgence une demi-douzaine de fois et réopéré six fois depuis la fin de 2018.

L'émeute de dimanche vient également accroître la pression sur le président américain Joe Biden pour que M. Bolsonaro ne soit plus le bienvenu aux États-Unis.

Un responsable consulaire américain a ainsi fait savoir que l'ex-président était sans doute entré au pays avec un type de visa réservé aux chefs d'État, aux diplomates et à d'autres responsables gouvernementaux.

Normalement, ce genre de visa est annulé après la fin du mandat du titulaire, mais comme M. Bolsonaro a quitté le Brésil et est entré aux États-Unis avant de quitter officiellement ses fonctions, le document pourrait être encore en vigueur.

Selon le responsable, il n'existe pas de durée maximale de séjour pour une personne qui possède ce type de visa. Nous sommes en terrain inconnu, ici. Qui sait pendant combien de temps il restera [aux États-Unis]? a-t-il déclaré.

Une source au fait des relations entre la Maison-Blanche et M. Bolsonaro estime que l'administration Biden, qui pourrait annuler le visa en question, ne prendra pas de décision avant d'avoir un portrait plus clair de ce qui s'est passé dimanche.

Arrestations et campement démantelé

À Brasilia, les forces de l'ordre ont finalement repris le contrôle du palais présidentiel, du Congrès et de la Cour suprême après un chaos de plusieurs heures.

Le ministre de la Justice, Flavio Dino, a indiqué que 200 manifestants avaient été arrêtés. Le gouverneur de Brasilia, Ibaneis Rocha, suspendu de ses fonctions pour 90 jours par la Cour suprême, le temps d'une enquête sur les échecs des services de sécurité, a quant à lui écrit sur Twitter que le nombre d'arrestations dépassait les 400.

Selon certains médias brésiliens et un responsable de la police, au moins 1200 bolsonaristes qui occupaient un campement au cœur de Brasilia ont été arrêtés.

Dans la nuit de dimanche à lundi, des routiers pro-Bolsonaro ont de nouveau perturbé la circulation sur des autoroutes, comme ils l'ont fait depuis des semaines. Un opérateur de points de péage a indiqué que plusieurs blocages dans l'État du Matro Grosso ont été levés avant l'aube, tandis que la police a dit avoir dégagé une autoroute dans l'État du Parana.

Il y a toujours des personnes qui essaient de bloquer des routes et d'atteindre les raffineries de pétrole, a déclaré devant les journalistes un porte-parole de la présidence brésilienne.

La compagnie pétrolière publique Petrobras a fait savoir que ses activités et ses livraisons de carburant n'ont pas été affectées.

Des membres des forces de l'ordre dans la capitale brésilienne.

Les explications de Jean-Michel Leprince

Photo : Getty Images / MAURO PIMENTEL

Lourds dégâts

Le parquet général a demandé l'ouverture d’une enquête pour établir la responsabilité des personnes impliquées dans l'attaque contre les bâtiments officiels.

Les bolsonaristes avaient forcé les cordons de sécurité et provoqué des dégâts considérables dans les trois immenses palais. Des tableaux d'une valeur inestimable y ont été endommagés.

Des images diffusées sur les réseaux sociaux montrent des bureaux de parlementaires saccagés. Des manifestants ont reproduit les mêmes gestes que les émeutiers partisans de l'ex-président américain Donald Trump qui avaient envahi le Capitole il y a deux ans. Des journalistes ont également été agressés.

Le président défait Jair Bolsonaro se trouve aux États-Unis, où il est parti deux jours avant l'investiture de Lula, se refusant à remettre l'écharpe présidentielle au président élu.

Des ouvriers dégagent les débris.

Des ouvriers dégagent les débris après l’assaut des bolsonaristes contre le palais Planalto.

Photo : Getty Images / Andressa Anholete

De plus en plus seul, dans une série de tweets, M. Bolsonaro a condamné sans fermeté les déprédations et les invasions de bâtiments publics et a rejeté les accusations, sans preuve, de son successeur, selon qui il aurait encouragé les violences.

Plusieurs de ses alliés se sont désolidarisés des violences de dimanche, dont Valdemar Costa Neto, président du Parti libéral (PL), le parti de Bolsonaro, qui a regretté un jour triste pour la nation brésilienne.

Le gouverneur du district fédéral de Brasilia, Ibaneis Rocha, un autre allié de Jair Bolsonaro, a présenté ses excuses au président Lula dans une vidéo. Il a qualifié les responsables des déprédations de vrais vandales et de vrais terroristes.

Avec les informations de Agence France-Presse, Reuters et La Presse canadienne

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