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Brésil : la police reprend le contrôle des lieux de pouvoir envahis à Brasília

Les forces de l'ordre ont arrêté plus de 300 émeutiers.

Des agents de la police fédérale gardent le bâtiment de la Cour suprême après les manifestations des partisans de l'ancien président brésilien Jair Bolsonaro

Des agents de la police fédérale gardent le bâtiment de la Cour suprême après les manifestations des partisans de l'ancien président brésilien Jair Bolsonaro.

Photo : Reuters / AMANDA PEROBELLI

Agence France-Presse

Les autorités brésiliennes commençaient lundi à évaluer les énormes dégâts dans le palais présidentiel, le Congrès et la Cour suprême à Brasília, au lendemain de l'assaut des partisans de l'ex-président d'extrême droite, Jair Bolsonaro.

Elles ont lancé les premières investigations pour déterminer les responsabilités de la prise d'assaut de plusieurs bâtiments officiels dimanche, à Brasília, où est revenu l'actuel chef d'État Luiz Inacio Lula da Silva qui a dénoncé l'œuvre de putschistes.

Le président brésilien Lula da Silva constate les dégâts au palais du Planalto.

De retour à Brasília, le président Lula da Silva visite le palais présidentiel saccagé.

Photo : Associated Press / Eraldo Peres

En fonction depuis seulement une semaine et déjà face à une crise majeure, le nouveau président de gauche qui a inspecté les bâtiments saccagés à son retour dans la capitale tard dimanche soir, a déploré des événements sans précédent dans l'histoire du Brésil.

Après plusieurs heures d'un chaos qui a rappelé l'invasion du Capitole à Washington il y a deux ans, les forces de l'ordre ont repris le contrôle du palais présidentiel, du Congrès et de la Cour suprême envahis dimanche par des centaines de manifestants anti-Lula, selon le ministre de la Justice et de la Sécurité, Flavio Dino.

Les putschistes qui ont promu la destruction des propriétés publiques à Brasìlia sont en train d'être identifiés et seront punis. Demain, nous reprenons le travail au palais de Planalto. Démocratie toujours, a tweeté le président de gauche.

Plus de 300 personnes ont été interpellées et le parquet général a demandé l'ouverture immédiate d'investigations pour établir la responsabilité des personnes impliquées dans l'attaque des bâtiments officiels.

Ils manifestent contre le président Luiz Inacio Lula da Silva.

Des partisans de l'ancien président du Brésil Jair Bolsonaro

Photo : Reuters

Il a placé les forces de l'ordre locales sous le commandement des forces fédérales pour reprendre en main la sécurité à Brasília, où les policiers ont été totalement débordés par les assauts des bolsonaristes.

La zone avait été bouclée par les autorités. Mais les bolsonaristes, pour beaucoup habillés du maillot jaune de la Seleçao, la sélection de soccer du Brésil, un symbole qu'ils se sont approprié, sont parvenus à forcer les cordons de sécurité.

Ils ont provoqué des dégâts considérables dans les trois immenses palais, qui sont des trésors de l'architecture moderne et regorgent d'œuvres d'art.

De nombreuses arrestations

Des images télévisées montraient les manifestants descendant en file indienne, les mains derrière le dos, la rampe du palais présidentiel de Planalto, encadrés de policiers. Sur d'autres images, on peut voir un autobus rempli de manifestants interpellés partir en direction d'un poste de police.

Des manifestants descendant en file indienne, les mains derrière le dos, la rampe du palais présidentiel de Planalto, encadrés de policiers.

Des manifestants descendant en file indienne, les mains derrière le dos, la rampe du palais présidentiel de Planalto, encadrés de policiers.

Photo : Reuters / UESLEI MARCELINO

Le gouverneur du district fédéral de Brasília, Ibaneis Rocha, allié de Jair Bolsonaro, a présenté ses excuses au président Lula dans une vidéo. Il a qualifié les responsables des déprédations des bâtiments publics de vrais vandales et de vrais terroristes.

On surveillait avec le ministre [de la Justice] Flavio Dino tous ces mouvements […] À aucun moment on n’a pensé que ces manifestations prendraient de telles proportions, a-t-il affirmé.

D'autres alliés du président sortant se sont également désolidarisés de ces violences, dont Valdemar Costa Neto, président du PL, le parti de Bolsonaro, qui a regretté un jour triste pour la nation brésilienne.

Jair Bolsonaro, lui, se trouve aux États-Unis, où il est parti deux jours avant l'investiture de Lula, se refusant à remettre l'écharpe présidentielle à celui qui l'a défait d'une courte tête à la présidentielle d'octobre.

Dans une série de gazouillis, il a condamné sans fermeté les déprédations et invasions de bâtiments publics. Mais il a aussi rejeté les accusations, sans preuve de son successeur selon qui il aurait encouragé les violences.

Des émeutiers face à la police au Brésil

Les émeutiers ont tenté de tenir tête aux forces de l'ordre dans les bâtiments.

Photo : Associated Press / Eraldo Peres

Les réactions affluent de l'étranger

Ces saccages ont provoqué une avalanche de réactions outrées dans le monde. Le président français Emmanuel Macron a dit à Lula qu'il pouvait compter sur le soutien indéfectible de la France.

Son homologue américain Joe Biden a jugé scandaleuses les violences des manifestants. Utiliser la violence pour attaquer les institutions démocratiques est toujours inacceptable, a tweeté son secrétaire d'État Antony Blinken.

Le Canada a également condamné les actes de violence survenus dans la journée. Le respect du droit démocratique des gens est primordial dans toute démocratie, y compris au Brésil, a écrit le premier ministre Justin Trudeau sur Twitter en témoignant de son soutien au président Lula.

Un nuage de fumée se forme devant les agents.

Les forces de sécurité en action alors que les partisans de l'ancien président brésilien Jair Bolsonaro manifestent contre le président Luiz Inacio Lula da Silva.

Photo : Reuters / UESLEI MARCELINO

Chaos dans la capitale

Le centre du pouvoir a été plongé dans le chaos. La zone avait été pourtant bouclée par les autorités, mais les bolsonaristes sont parvenus à rompre les cordons de sécurité.

Les policiers ont tenté, en vain, de les repousser avec du gaz lacrymogène. Un agent de la police montée a été désarçonné puis frappé à terre par des assaillants armés de bâtons.

Un syndicat de presse local a fait état de l'agression de cinq journalistes. Parmi eux, un photographe de l'AFP a été frappé et s'est fait voler tout son matériel.

Sur les réseaux sociaux ont circulé des vidéos montrant des bureaux de parlementaires saccagés.

Un manifestant s'est assis sur le siège du président du Sénat, un mimétisme saisissant avec les manifestants pro-Trump au Congrès américain il y a deux ans.

Certains ont un drapeau du pays sur leur dos.

Des partisans de l'ex-président brésilien Jair Bolsonaro font irruption dans un bâtiment officiel lors d'une manifestation contre le président Luiz Inacio Lula da Silva.

Photo : Reuters / ADRIANO MACHADO

Les dégâts sont considérables. Des tableaux d'une valeur inestimable ont été endommagés, dont Les mulâtres, du peintre moderniste Di Cavalcanti, exposé au palais présidentiel et percé de plusieurs trous, selon des photos circulant sur les réseaux sociaux.

Selon la chaîne CNN, des manifestants ont mis le feu au tapis d'un salon du Congrès, qui a dû être inondé pour éteindre l'incendie.

Il faut qu'on rétablisse l'ordre, après cette élection frauduleuse, a dit à un journaliste de l'AFP Sarah Lima, ingénieure pro-Bolsonaro de 27 ans venue de Goianesia, à 300 km de Brasília.

Nous ne reconnaissons pas ce gouvernement parce qu'il est illégitime, a renchéri Victor Rodrigues, affirmant aussi qu'il n'abandonnera pas la lutte : Nous ne reculons pas, nous allons partir d'ici, mais nous reviendrons.

Des vandales dans le palais présidentiel

Des partisans de l'ex-président brésilien Jair Bolsonaro vandalisent une salle du palais du Planalto.

Photo : Reuters / ADRIANO MACHADO

Le cri de ralliement d'intervention militaire s'est élevé de la foule restée aux abords du Congrès des heures durant, malgré les fumées des gaz lacrymogènes ou les canons à eau de la police.

Des bolsonaristes manifestaient déjà devant des casernes militaires depuis la défaite de peu du président sortant d'extrême droite le 30 octobre.

Ils réclamaient déjà l'intervention de l'armée pour empêcher Lula de revenir au pouvoir pour un troisième mandat, après ceux de 2003 à 2010. Certains d'entre eux ont également bloqué des axes routiers pendant plus d'une semaine après l'élection.

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