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Une mère sikhe crée des casques de vélo adaptés pour ses enfants

Une femme et ses deux enfants qui portent des casques de vélo avec un dôme sur le dessus.

Tina Singh se dit fière que ses casques servent aussi à faire reconnaître sa communauté dans le sport.

Photo : Radio-Canada / Talia Ricci

Radio-Canada

Tina Singh, une mère de trois enfants sikhs de la région de Brampton a développé des casques de vélos homologués pour les sikhs. Ce travail de plusieurs années est le fruit de la frustration de cette mère de ne pas trouver de protection adaptée pour ses enfants.

Tina Singh avait prévu d’apprendre à ses deux fils comment faire du vélo. Le seul problème de ce projet était l’impossibilité de trouver des casques adaptés aux turbans que portent ses enfants.

Rien ne leur allait correctement, explique la mère de trois enfants.

Afin de trouver une solution, elle a essayé de prendre des casques plus grands, ou de tailler une partie de la mousse à l’intérieur pour laisser de la place au nœud du turban, voire accepter qu’ils roulent sans casque.

Tina Singh est pourtant bien au courant des risques. Elle est ergothérapeute et travaille régulièrement avec des patients qui souffrent de traumatismes crâniens.

Elle a donc décidé de créer elle-même un casque qui correspondrait à ce qu’elle cherchait. Elle affirme avoir ainsi créé le premier casque homologué pour les enfants comme les siens.

Des casques de vélo avec un dôme sur le dessus.

Le dôme sur le dessus de casque permet de loger le nœud traditionnel du turban sikh, tout en garantissant que le casque soit correctement ajusté.

Photo : Radio-Canada / Paul Borkwood

Elle a pendant deux ans testé différentes versions de son invention, bien souvent avec ses propres enfants. Le casque est aujourd’hui en phase de production et est homologué pour les enfants à partir de cinq ans pour la pratique du vélo, du patin à roulettes, de la trottinette ou encore de la planche à roulettes.

C’était un long chemin d’apprentissage pour moi, je n’avais jamais fait ça auparavant, reconnaît-elle.

Le point clé de cette invention réside dans le dôme sur le dessus du casque qui est prévu pour laisser de la place aux cheveux des enfants, tout en garantissant que le casque est ajusté comme il se doit.

Le casque a passé avec succès les tests de l’entreprise internationale SGS, spécialisée dans la certification et le contrôle de produits et services.

Certes, ce casque est destiné aux jeunes cyclistes, mais la question du casque a été un point de dissension ces dernières années concernant les motocyclistes sikhs.

En 2018, le gouvernement ontarien a rejoint ses homologues de la Colombie-Britannique, de l’Alberta et du Manitoba, en permettant à la communauté sikhe de conduire leurs motos sans casque.

La décision avait été prise après plusieurs demandes en ce sens par des groupes de motocyclistes sikhs et du chef fédéral du NPD Jagmeet Singh.

Le conseiller juridique de l’Organisation mondiale sikhe du Canada, Balpreet Singh, estime que ce casque est une option bienvenue.

Il y a des sikhs qui portent le casque, et beaucoup d’autres qui choisissent de ne pas le porter parce qu'ils estiment que rien ne devrait couvrir leur turban. Je pense que c’est définitivement une option supplémentaire pour les familles sikhes, et quelque chose qui aurait dû arriver il y a longtemps, note-t-il.

C’est aussi l’avis de Moezine Hasham, le directeur et fondateur de Hockey 4 Youth. Selon lui, un tel casque va permettre aux jeunes sikhs de participer à des sports desquels ils pouvaient se sentir exclus.

La création de ce type de casque va créer un espace inclusif. Cela va renforcer le sentiment d’appartenance, affirme-t-il.

Tina Singh pense également qu'au-delà de la sécurité, ces casques sont un symbole de représentation de sa communauté dans le sport.

C’est assez irréel pour moi, c’est un beau moment. Je l’ai fait pour mes enfants et les voir en récolter le bénéfice c’est fantastique, conclut-elle.

Avec les informations de Talia Ricci

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