Sombre Noël orthodoxe pour des Ukrainiens réfugiés au Manitoba à cause de la guerre
Un groupe de réfugiés ukrainiens vivant dans la même maison à Brandon au Manitoba disent vivre le Noël orthodoxe avec tristesse en raison de la guerre dans leur pays.
Photo : Radio-Canada / Chelsea Kemp
De nombreux Ukrainiens qui ont trouvé refuge au Manitoba en raison de la guerre, entre leur pays et la Russie, n’ont absolument pas le cœur à la fête en ce jour où le Noël orthodoxe est célébré.
Pour plusieurs d’entre eux, les célébrations du Noël orthodoxe de cette année ont été plutôt discrètes et axées sur les prières pour la fin de la guerre dans leur pays.
Natalia Kohanova et son fils adolescent Mykhailo Kohanov qui sont arrivés à Brandon, au Manitoba, à la mi-juin, sont loin de fêter cette année comme ils l’ont souvent fait.
En Ukraine, Natalia Kohanova et sa famille fêtent habituellement Noël en décembre et le Noël orthodoxe le 7 janvier. Mais cette année, ils n’ont aucune raison de le faire, affirme Mme Kohanova.
Nous ne pouvons pas... faire la fête parce que mes parents, ainsi que la grand-mère et le grand-père de Mykhailo, sont actuellement en Ukraine
, explique-t-elle.
Nous pensons à notre famille
, ajoute-t-elle. Je sais que [mes] parents se font tirer dessus tous les jours, et nous travaillons pour ne pas y penser.
Elle affirme avoir passé ses vacances à penser à la guerre, à prier et à espérer que les personnes qu'elle aime restent en sécurité.
Natalia Kohanova et son fils partagent la maison avec trois autres Ukrainiens déplacés : Kateryna Sofishchenko, étudiante de 19 ans, Hanna Prykhodko et son fils de 8 ans, Illia.
Kateryna Sofishchenko, originaire de Kiev, est arrivée à Brandon au mois d’août 2022.
Sa famille ne célèbre ni le Noël orthodoxe ni le Noël célébré par les autres chrétiens, dit-elle. Toutefois, elle organise toujours un grand festin pour célébrer le Nouvel An avec ses grands-parents, dont le point culminant représente un plat traditionnel spécial, le kutia, généralement servi au début du repas du Noël orthodoxe.
Mais la donne a changé et elle pense qu'il lui serait étrange d'être trop festive en raison de l'année difficile et de la guerre en cours.
Je ne suis pas vraiment dans l'esprit de Noël
, dit Kateryna Sofishchenko. Quand je pense à la maison, c'est assez triste.
Avant de venir au Canada, elle a passé des mois au Danemark et en Allemagne, et même si elle était chez elle, elle reconnaît que l'esprit des fêtes serait atténué par l'agression russe en cours.
Ce serait toujours assez stressant, vous savez tous ces lancements de fusées et autres choses comme ça
, dit-elle.
Le Congrès des Ukrainiens Canadiens estime qu'environ 11 000 Ukrainiens se sont installés au Manitoba dans le cadre des mesures de voyage d'urgence introduites l'année dernière. Plus de 70 vivent à Brandon avec l'aide du Tryzub, une branche du Congrès qui aide principalement les nouveaux arrivants.
Un 7 janvier très différent
Plusieurs Ukrainiens installés au Canada ont indiqué qu’ils ne s'associeraient pas à la tradition du Noël orthodoxe pour marquer la contestation à l'égard de la Russie.
Les Russes comme les Ukrainiens fêtent traditionnellement Noël le 7 janvier suivant le calendrier julien. Le 25 décembre du calendrier julien correspond donc au 7 janvier du calendrier grégorien suivi par de nombreux pays.
Mais en raison de la guerre, certains Ukrainiens installés au Canada ont voulu prendre leur distance par rapport à cette fête, même si d'autres personnes fidèles à la tradition restent accrochées à cet événement.
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Avec les informations de Chelsea Kemp