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Premier Noël orthodoxe en Ontario pour les réfugiés ukrainiens

Des prêtres orthodoxes habillés de vêtements dorés célèbrent une messe.

Une cérémonie de Noël orthodoxe a été célébrée avec plusieurs familles de réfugiés ukrainiens à Toronto et à Sudbury.

Photo : CBC

Le 7 janvier marque les célébrations du Noël orthodoxe et, cette année, les communautés ukrainiennes partout au pays soulignent cette fête en compagnie de réfugiés de la guerre qui fait toujours rage en Ukraine.

Le Noël orthodoxe est souligné majoritairement par les populations ukrainiennes et russes le 7 janvier en raison de l’utilisation du calendrier julien au lieu du calendrier grégorien.

Cette fête, marquée par des réjouissances, des festins et des rassemblements, est encore célébrée même au sein des communautés ukrainiennes implantées au Canada.

À Sudbury, après une messe et un repas vendredi, ce fut le moment de la chorale. Une vingtaine de chanteurs de la région ont visité des membres de la paroisse de l’église ukrainienne orthodoxe St. Mary pour leur chanter des cantiques de Noël en ukrainien.

Une chorale entonne des chansons dans le salon d'une maison.

Katherine Hucal et d'autres membres de la communauté ukrainienne ont entonné des chants de Noël à des fidèles de l'église orthodoxe St. Mary à Sudbury.

Photo : Radio-Canada / Francis Beaudry

C’est la première fois depuis janvier 2020 qu’ils ont pu perpétuer cette tradition.

Les célébrations de cette année dans la communauté de Sudbury ont été marquées par l’ajout d’une vingtaine de familles de réfugiés ukrainiens arrivées durant l’année en raison de la guerre dans leur pays.

La communauté de l’église St. Mary a organisé pour eux un repas de Noël afin de les accueillir et de leur permettre de conserver leurs traditions malgré les difficultés et l’inquiétude liées à la guerre.

Le toit d'une église orthodoxe.

L'église St. Mary à Sudbury est un lieu de partage et de transmission de la foi orthodoxe et de la culture ukrainienne dans le Nord de l'Ontario.

Photo : Radio-Canada / Francis Beaudry

Selon Katherine Hucal, directrice de l’école de danse ukrainienne St. Mary, l’objectif de la communauté est d’offrir un peu de réconfort aux familles.

En tant qu’Ukrainiens nés au Canada de parents ukrainiens, nous avons accueilli toutes les familles déplacées par la guerre en Ukraine, explique-t-elle.

À la messe de vendredi, plusieurs familles de réfugiés sont venues célébrer, et si ce n’est pas comme célébrer Noël en Ukraine, la plupart des familles, selon les commentaires que j’ai entendus, sont reconnaissantes de pouvoir vivre dans un pays sûr, ajoute-t-elle.

Des réfugiés célèbrent malgré les difficultés

À Toronto, des célébrations ont également eu lieu, notamment la messe avec la communauté ukrainienne, y compris de nombreux réfugiés qui ont fui la guerre pour s'établir dans la Ville Reine.

Parmi eux, Yulia Kolodruv, arrivée au pays il y a sept mois en provenance de la ville de Mykolaïv.

Yulia Kolodruv devant un arbre de Noël.

Yulia Kolodruv a fui seule l'Ukraine et tente maintenant de rebâtir sa vie à Toronto.

Photo : CBC

Si, à ses yeux, la peur et l’anxiété liées à la guerre et à sa fuite du pays se sont quelque peu atténuées, elle pense encore à ceux qui se trouvent toujours en Ukraine.

C’est très difficile de comprendre que tous ces gens restés en Ukraine ne sont pas autant en sécurité que moi qui suis au Canada. Ils souffrent, ils n’ont pas une vie normale, et c’est dur à comprendre, dit-elle.

Si elle est arrivée au Canada seule, Mme Kolodruv a tout de même pu célébrer le Noël orthodoxe avec ses nouveaux amis qu’elle a rencontrés ici.

Anna Chaukina, originaire de Kiev, a quant à elle fui l’Ukraine il y a six mois avec son fils de neuf ans et son mari, depuis lors retourné en Ukraine pour combattre.

Anna Chaukina et son fils devant un arbre de Noël.

Anna Chaukina, qui vivait à Kiev, a fui l'Ukraine avec son mari et son fils de neuf ans.

Photo : CBC

Présente à la messe, elle souligne les difficultés que vivent ceux qui ont fui leur pays.

C’est difficile parce que nous avions une vie normale comme vous, nous étions des gens normaux et, en un instant, tout s’est écroulé. Nous sommes devenus des réfugiés et nous devons commencer une nouvelle vie, explique-t-elle.

« Beaucoup de gens nous ont aidés ici. Ils apportent beaucoup de lumière dans notre vie, mais il subsiste une part très sombre en nous. Nous nous demandons constamment où sont nos proches, notre famille en Ukraine : vont-ils survivre, quand pourrons-nous les voir? C’est difficile de ne pas être capable de prévoir. »

— Une citation de  Anna Chaukina, réfugiée ukrainienne

Mme Chaukina affirme que la messe lui permet d'entrer en contact avec sa communauté.

Je suis ici, à l’église, parce que je sens qu’ici, j’ai une famille, une nouvelle famille, qui nous appuie et qui nous permet de nous appuyer les uns les autres. Nous ne sommes plus seuls, affirme-t-elle.

Rencontre de deux communautés ukrainiennes

Martin Clouthier, qui fait partie de la nouvelle génération de descendants de la communauté ukrainienne de Sudbury, croit que la communauté accueille bien les nouveaux arrivants qui fuient la guerre et qui se retrouvent dans le Nord de l’Ontario.

Martin Clouthier devant l'église St. Mary.

Martin Clouthier, qui fait partie de la communauté ukrainienne du Grand Sudbury, voit une occasion de faire connaître ses traditions aux nouveaux arrivants ukrainiens.

Photo : Radio-Canada / Francis Beaudry

Les gens ici sont très généreux à ouvrir la porte à ceux qui sont nouveaux. On veut qu'ils se sentent acceptés dans la communauté, explique-t-il.

M. Clouthier affirme qu’il pourrait y avoir un échange de culture entre les deux communautés ukrainiennes.

On espère être capables de partager nos traditions, parce que nous, les Ukrainiens de Sudbury, on est ici depuis plus de 100 ans, alors nos traditions sont un peu plus vieilles que celles de ceux qui arrivent tout juste de l’Ukraine, ajoute-t-il.

Avec les informations de Carly Thomas, CBC

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