Après 15 tours de vote, la Chambre des représentants a finalement un président
C'est la première fois en 160 ans que la Chambre basse du Congrès a été paralysée aussi longtemps.

Kevin McCarthy a finalement obtenu les voix nécessaires après quatre jours de tractations.
Photo : Associated Press / Alex Brandon
Après plusieurs jours de paralysie et de bisbille, le républicain Kevin McCarthy a finalement obtenu, tard dans la nuit de vendredi à samedi, le nombre de votes nécessaire pour être élu président de la Chambre des représentants.
Depuis le début de la semaine, un groupe de républicains d'extrême droite barraient la route à ce représentant californien. Ce Freedom Caucus
(Caucus de la liberté
, en français) lui reprochait d'être trop modéré.
La voie semblait clairement tracée pour les républicains grâce à leurs 222 sièges sur les 435 que compte la Chambre. Cependant, la majorité acquise par le parti à l'issue des élections de mi-mandat s'est avérée assez mince pour que les opposants à Kevin McCarthy puissent empêcher son élection, même s'il était perçu comme le grand favori.
À coups non seulement de tractations et de concessions mais aussi de vifs débats, M. McCarthy est finalement parvenu à rallier les récalcitrants, notamment en leur offrant une plus grande influence sur les projets de loi soumis au vote. Il leur a également garanti une procédure qui faciliterait son éviction comme président.
Les travaux à la Chambre basse du Congrès pourront finalement commencer, car il faut qu'un président soit choisi afin que les 435 élus puissent prêter serment.
Deux années incertaines pour Biden
Tout au long de ce processus de désignation du speaker, le parti de Joe Biden n'a pas manqué de dénoncer la mainmise des fidèles de Donald Trump – dont beaucoup refusent toujours de reconnaître sa défaite en 2020 – sur le Parti républicain deux ans jour pour jour après l'assaut du Capitole.
Je suis prêt à travailler avec les républicains quand je le pourrai, et les électeurs s'attendent à ce que les républicains fassent de même
, peut-on lire dans une déclaration du bureau de Joe Biden diffusée après la confirmation des résultats du vote.
Si la Chambre des représentants peut maintenant reprendre du service, ce ne sera pas la fin des blocages législatifs. Les démocrates contrôlent le Sénat, mais ils ont perdu leur majorité à la Chambre basse au scrutin de novembre, ce qui compliquera la tâche du président pour faire adopter des lois et pour remplir ses engagements.
Au menu dans les prochains mois : des négociations sur le relèvement du plafond de la dette publique américaine, sur le financement de l'État fédéral et, potentiellement, sur le déblocage d'enveloppes supplémentaires pour la guerre en Ukraine.
Toutefois, avec un Sénat aux mains des démocrates, les républicains ne pourront pas détricoter les mesures adoptées sous Joe Biden, auxquelles ils avaient promis de s'attaquer.
Avec l'aide de Donald Trump
Avec leur nouveau contrôle de la Chambre, les républicains ont toutefois promis de lancer une kyrielle d'investigations sur la gestion par Joe Biden de la pandémie ou du retrait d'Afghanistan.
Il est temps d'exercer un contrôle sur la politique du président
, a lancé Kevin McCarthy, qui a confirmé lors d'une conférence de presse samedi que l'ex-président Donald Trump avait joué un rôle décisif pour décrocher les derniers votes
nécessaires à son élection.
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Avec les informations de Agence France-Presse