Université de l’Ontario français : le nouveau baccalauréat en éducation voit le jour

Sur un fond de pénurie de main-d'œuvre en éducation, l’Université de l’Ontario français accueillera la première cohorte de son nouveau baccalauréat en éducation dès le 9 janvier.
Photo : Radio-Canada
Sur un fond de pénurie de main-d'œuvre en éducation, l’Université de l’Ontario français accueillera la première cohorte de son nouveau baccalauréat en éducation dès lundi. Elle compte huit étudiants à temps partiel. Le programme à temps plein doit commencer en septembre 2023.
En tout, le programme pourra accueillir jusqu’à 40 étudiants à temps plein et à temps partiel à partir du mois de septembre.
On commence déjà le processus d’entrevue pour nos prochaines cohortes à l'automne
, lance la responsable du pôle d’enseignement et d’apprentissage, Laurie Carlson Berg.
Selon Mme Carlson Berg, ce nouveau baccalauréat en éducation de l’Université de l’Ontario français (UOF) est très important pour la communauté et s’adaptera aux besoins des étudiants.
Par exemple, plusieurs étudiants à temps partiel travaillent déjà dans des écoles de langue française dans la province et veulent continuer de le faire.
Il y a tellement de personnes sans brevet d’enseignement qui œuvrent dans des salles de classe. On a voulu concevoir un programme qui leur permet de rester en classe, puisque les besoins sont énormes
, dit-elle.
« Nous vivons dans une époque d’énorme pénurie, alors qu’il y a un très grand besoin. »
Bien que le programme vise à répondre à la pénurie de main-d'œuvre en éducation, Laurie Carlson Berg constate qu’il est également nécessaire pour assurer la pérennité de la communauté franco-ontarienne.
En milieu minoritaire, l’école est vraiment le noyau de la communauté francophone, dit-elle. Pour assurer sa vitalité et pour former nos leaders de demain, il nous faut des enseignants bien qualifiés.
Selon la coordonnatrice des stages, Monique Ménard, pour un étudiant à temps partiel, le programme s’étendra sur 10 sessions universitaires, c’est-à-dire, environ quatre ans.
Pour les étudiants à temps plein, le baccalauréat en éducation ne durera que 16 mois.
« On célèbre la mise en œuvre d’un tout nouveau programme innovateur, pertinent, branché dans la réalité des jeunes d’aujourd’hui et qui viendra contrer la pénurie d’enseignants en Ontario français. »
Les étudiants ont le choix de se présenter en classe ou de suivre leurs cours à distance, puisque nous avons une approche comodale
, explique-t-elle.
Mme Ménard ajoute que les étudiants du programme l'attendaient avec impatience et elle espère remplir le plus de places possible dans le futur.
De son côté, la présidente de l’Association des enseignantes et des enseignants franco-ontariens (AEFO), Anne Vinet-Roy, dit accueillir favorablement ce nouveau programme, bien qu’il reste du travail à faire.
Elle cite d’ailleurs le groupe de travail, qui a estimé l'an dernier (Nouvelle fenêtre) qu’il faudrait former au minimum 520 enseignants francophones supplémentaires par année pour régler le problème.
Les 40 places qui seront ajoutées avec le programme de l’UOF sont certes une bonne chose, mais elles sont nettement insuffisantes pour répondre au besoin de personnel qualifié dans nos écoles de langue française
, écrit Mme Vinet-Roy par courriel.
Par ailleurs, l’AEFO
dit s’attendre à plus d’actions concrètes et immédiates de la part du gouvernement provincial pour contrer la pénurie chronique de personnel enseignant de langue française.