Rimouski a dépassé en 2023 le seuil des 50 000 habitants

En 2020-2021, le Bas-Saint-Laurent a connu un solde migratoire de 1597 personnes (archives).
Photo : Radio-Canada / Benoit Gagnon
Rimouski a dépassé le cap symbolique des 50 000 résidents en 2023, selon les données de l’Institut de la statistique du Québec. Ces données ont été publiées avant Noël dans la Gazette officielle du Québec.
En 2021, la population de Rimouski était évaluée à 49 881 résidents, selon les estimations de l’Institut de la statistique du Québec.
Avec une population estimée maintenant à 50 036 personnes en 2023, la facture de certains services de la Ville pourrait cependant connaître une hausse subite.
Il en coûtera bientôt trois millions de dollars de plus par année à la Ville de Rimouski,
affirme le maire de Rimouski, Guy Caron.

Le maire de Rimouski (archives)
Photo : Radio-Canada / Simon Rail-Laplante
Selon ses informations, le million de dollars additionnel que l’administration municipale devra débourser pour les services de la Sûreté du Québec sera étalé sur les quatre prochaines années. L’ancien conseil municipal s’était entendu avec Québec pour atténuer les impacts financiers de la hausse.
Les deux autres millions de dollars supplémentaires seront destinés à la sécurité incendie, qui envisage notamment d'embaucher une douzaine de pompiers de plus afin de respecter les normes imposées par Québec.
Le schéma exige, pour une ville de 50 000 habitants, d'avoir 4 équipes de 10 pompiers. Présentement, la Ville compte quatre équipes de sept pompiers.
Note de la rédaction :
Une précédente version de ce texte indiquait que les coûts reliés à la Sûreté du Québec seraient étalés sur les quatre prochaines semaines, or, il s'agit d'une erreur de notre part. Ils seront étalés sur les quatre prochaines années. Quant aux pompiers, le maire Caron affirmait, dans la version précédente, que 10 équipes de 4 pompiers étaient nécessaires. La Ville a toutefois rectifié ces informations en indiquant que les exigences lui demandent plutôt de passer de 4 équipes de 7 pompiers à 4 équipes de 10 pompiers.

Le Service d'incendie de Rimouski compte présentement sept équipes de quatre pompiers.
Photo : Radio-Canada / Édith Drouin
Il affirme qu’une première équipe de pompiers sera embauchée l’an prochain. Les trois autres équipes seront construites au fil des prochaines années.
C’est le prix à payer pour voir une croissance soutenue et éventuellement qui nous permet de pouvoir atteindre le potentiel [de Rimouski].
Le maire se réjouit de voir Rimouski s’inscrire parmi les grandes villes du Québec. C’est une étape de plus pour la croissance de la ville de Rimouski. On est une petite grande ville maintenant. Avant, on était peut-être une grande petite ville, mais là, on est une petite grande ville […]. Je pense que le potentiel de Rimouski mérite d’être développé […]
, commente-t-il.
Des défis d’hébergement
L’augmentation de la population de Rimouski pourrait aussi hausser la pression sur le parc immobilier de la ville.
Le maire de Guy Caron croit que la popularité de la ville sera difficile à conjuguer avec la pénurie de logements qui sévit actuellement. Le nouveau jalon démographique pourrait cependant faciliter l’obtention de programmes de subvention gouvernementale, présume-t-il.
Je pense que ça peut avoir un impact. […] Rimouski est dans les 25 plus grandes villes au Québec. […] Clairement, ça nous place dans une catégorie un peu différente comme en témoignent ces nouvelles exigences de la part de la Sécurité publique
, souligne M. Caron.

La ville de Rimouski compte un taux d'inoccupation de 0 % (archives).
Photo : Radio-Canada / Samuel Ranger
Il rappelle par ailleurs que la Municipalité doit présenter dans les prochaines ses engagements pour lutter contre la pénurie.
Des migrations interrégionales
L’Institut de la Statistique du Québec n’est pas en mesure de préciser d’où viennent ces nouveaux arrivants.
La migration entre les différentes régions du Québec qui s’est accentuée depuis le début de la pandémie de COVID-19 pourrait jouer un rôle dans cette augmentation démographique.
Par ailleurs, les données du recensement de 2021 qui s’intéressaient à l’immigration ont démontré que les principales villes du Bas-Saint-Laurent ont connu une hausse considérable du nombre d’immigrants.
Enfin, la migration intrarégionale pourrait aussi expliquer la hausse de la population rimouskoise. Chaque année, des résidents des municipalités environnantes choisissent de s’établir à Rimouski pour profiter notamment de la proximité d’une multitude de services.
Par contre, selon le préfet de Rimouski-Neigette Francis Saint-Pierre, les municipalités rurales sont loin de se vider aux profits de Rimouski.
C’est vrai que les gens plus âgés se rapprochent des services. Mais ce qu’on constate, depuis le début de la pandémie, ce sont des gens d’autres régions, des grands centres, qui viennent s’installer en région. Quand il y a des maisons en vente dans des municipalités rurales, elles trouvent preneur et assez rapidement
, témoigne-t-il.
C’est un sentiment de fierté de savoir que notre plus grosse municipalité se développe. De voir que les autres se développent aussi. C’est très valorisant. Ça reconnaît Rimouski comme le pôle régional

Le préfet de la MRC de Rimouski-Neigette, Francis Saint-Pierre (archives)
Photo : Radio-Canada
Rimouski se classe désormais parmi les 25 villes les plus populeuses du Québec. Elle y occupe le 23e rang entre Shawinigan et Dollard-des-Ormeaux.
Le Bas-Saint-Laurent compte un peu moins de 200 000 habitants, selon le dernier recensement en 2020-2021.
D'après un reportage de Marie-Christine Rioux