Gestion des pannes d’électricité : la mairesse de Colombier se justifie

Selon une source confidentielle proche de l'administration municipale, les mesures d’urgence auraient pu être déclenchées plus rapidement par la mairesse de Colombier, Claire Savard.
Photo : Radio-Canada / Camille Lacroix
La mairesse de Colombier, Claire Savard, assure que si elle était absente de la municipalité pendant la panne de décembre, c'est qu'elle était elle-même bloquée à son chalet. Des élus et des employés municipaux sont venus en aide aux résidents.
Plusieurs citoyens ont été plongés dans le noir du 23 au 28 décembre. Selon une source proche de l’administration municipale, l’absence de la mairesse pendant cette période critique est déplorable. Cette personne, qui réside à Colombier, désire conserver l’anonymat par peur de représailles.
Le strict minimum, c’est d’être présente, de communiquer les informations, de rassurer les citoyens
, déplore cette source en entrevue à Radio-Canada. Des citoyens ont également critiqué sur les réseaux sociaux la manière dont la mairesse a géré la situation.
Claire Savard reconnaît qu’elle est restée à son chalet, situé à une vingtaine de kilomètres de Colombier, du 22 décembre au 4 janvier, même si elle connaissait la situation.
L'élue justifie toutefois son absence par le fait qu'elle n’avait pas de réseau cellulaire et que des arbres entravaient la route, ce qui l'a empêchée de se déplacer le 25 décembre.
Il n’y avait toujours pas d’électricité et je n’avais aucune communication avec le village. Des arbres étaient tombés ici. [...] J’étais dans le bois, j’étais à la chaleur, mais j’étais inquiète pareil
, se défend Claire Savard.
Les mesures d’urgence déclenchées sans la mairesse
Le directeur du service incendie de la Ville de Forestville, Martin Bouchard, a déclenché le protocole d’urgence le 25 décembre en concertation avec la mairesse suppléante, Caroline Tremblay-Boulianne, et la directrice générale de Colombier, Milaine Charon.
Au Québec, la Loi sur la sécurité civile autorise la mairesse à déclarer l’état d’urgence. En cas d’empêchement ou d’absence de la mairesse, la mairesse suppléante peut le déclarer.
Selon la source confidentielle, les mesures d’urgence auraient dû être déclenchées plus rapidement. Cette même source assure qu'une fois le protocole enclenché, Hydro-Québec a revu le niveau de priorité afin que l’électricité soit rétablie plus rapidement à Colombier.
On a un plan d’urgence qui est fait, mais qu’est-ce que j’aurais pu faire de plus ?
, se questionne la mairesse.
Milaine Charon se demande aussi si la Municipalité a tardé avant d’appeler la sécurité civile pour mettre en branle les mesures d’urgence.
« Mais le monde pensait que l’électricité allait revenir. On a des points à améliorer et des points qui ont bien fonctionné. »
Les pompiers sont intervenus à temps
Le directeur du service incendie, Martin Bouchard, explique que le protocole d’urgence a forcé les pompiers à effectuer du porte-à-porte pour faire de la prévention et de la sensibilisation auprès des résidents sans électricité.
On a commencé avec la Sûreté du Québec à faire du porte-à-porte pour voir si tous les citoyens étaient en sécurité. […] Cette journée-là, il ne faisait pas trop froid. La Ville de Forestville était prête à ouvrir son centre d’hébergement pour les accueillir. Tout le monde était prêt
, raconte Martin Bouchard, qui précise qu'aucun citoyen n'a dû être pris en charge.
Les pompiers ont plutôt fait face à des cas d’intoxication au monoxyde de carbone. Il y avait des génératrices proches des fenêtres ou proches des portes. Il y avait même des charcoals dans les maisons. Ça a quand même bien été, il n’y a pas eu de décès, mais il y a eu plusieurs intoxications
, explique Martin Bouchard.
« C'est d’apprendre de ces événements-là et de continuer parce que dans le futur, il va y en avoir de plus en plus. C’est d’être prêts et d'être encore meilleur. »
Les élus de Colombier se rencontrent jeudi soir pour faire le point sur le déroulement des événements et pour mieux se préparer en cas d’éventuel sinistre.